Paracha de la semaine

Retrouvez ici divers divrés torah sur la paracha de la semaine.

PARACHA DE LA SEMAINE


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Vayélé'h

Les cent vingt ans de la vie de Moché, suggère Rabbeinou Be‘hayé, peuvent correspondre aux cent vingt jours qu'il a passés sur le mont Sinaï : quarante avant de recevoir les premières tables, quarante pendant lesquels il a imploré le pardon des enfants d'Israël après le péché du veau d'or, et quarante avant de recevoir les secondes tables
"Je ne peux plus sortir et venir" (31, 2) Ce que voulait dire Moché, rapporte Rachi au nom du Talmud (Sota 13b), c'est que l'imminence de sa mort lui avait fait perdre la faculté d'« aller et venir » dans les paroles de la Tora, les traditions et les sources de la sagesse s'étant obstruées chez lui. Le jour où le roi David devait mourir, il s'est plongé sans interruption dans l'étude de la Tora afin de tenir à l'écart l'ange de la mort, celui-ci ne pouvant intervenir qu'en détournant son attention (Chabbath 30b). Cela nous apprend, commente Rachi (ad loc.), que l'étude de la Tora protège de la mort. D'où nous pouvons conclure que si Hachem n'avait pas fait perdre à Moché sa sagesse, l'empêchant ainsi de « sortir et venir », l'ange de la mort n'aurait jamais pu s'en prendre à lui. L'effacement par Hachem de la sagesse de notre prophète et guide, ajoute le Ramban, a été un acte de grâce, destiné à lui épargner tout chagrin au moment de transmettre les rênes du pouvoir à Yehochou‘a. Il existe, indique Rav Moché Zeitlin, Av Beith Din de Reisin, une autre raison à la perte par Moché de sa sagesse. On nous rapporte qu'il était une fois un maître d'école qui frappait ses élèves (Guitin 36a). Rav A‘ha prononça sa révocation, mais Ravina infirma cette décision, vu les éminentes qualités de cet enseignant. Si Hachem n'avait pas « obstrué chez Moché les sources de sa sagesse », Il aurait dû annuler le serment qu'Il avait prêté lui interdisant d'entrer en Erets Yisrael, car il n'existait pas de chef aussi capable que lui. C'est seulement après avoir perdu ainsi de ses « talents » qu'il a pu installer Yehochou‘a dans ses fonctions. Je ne peux plus sortir et venir. (31, 2) Pourquoi n'a-t-il pas simplement dit au peuple que Hachem lui avait interdit de franchir le Jourdain ? s'étonne Rav Moché Feinstein. Nos ancêtres auraient alors parfaitement compris qu'il ne pourrait plus « sortir et venir » ! Moché a voulu ainsi leur livrer une importante leçon : Celui qui accomplit une injonction divine a tendance à croire qu'il le fait de par son libre arbitre. Or, il faut se rendre compte que l'on n'a pas d'autre choix, en réalité, que de lui obéir. Moché a entendu leur notifier qu'il ne les accompagnerait pas parce que le commandement de Hachem s'imposait à lui de manière impérative. Moi-même (anokhi) suis aujourd'hui âgé de cent vingt ans. (31, 2) Moché avait exactement cent vingt ans le jour de sa mort, rapporte Rachi, de sorte qu'il a été considéré comme étant parvenu à la somme de ses jours. Rav Bibi bar Abayei demanda un jour à l'ange de la mort ce que deviennent les années « inemployées » de celui qui décède avant son terme (‘Haguiga 4b). L'ange lui répondit qu'elles s'ajoutent à celles des hommes patients et d'une grande humilité. Or, la Tora atteste que Moché a été l'homme le plus humble à avoir jamais vécu (Bamidbar 12, 3). On aurait donc pu penser qu'il dût sa longévité à l'octroi d'années non vécues par quelqu'un qui serait mort avant son échéance normale. Aussi a-t-il employé le pronom anokhi, comme pour dire : « Moi-même ai cent vingt ans » – ces années sont les miennes, et non celles d'un autre ! Moi-même suis aujourd'hui âgé de cent vingt ans. (31, 2) Commentaire de Rachi : « Aujourd'hui sont devenus complets mes jours et mes années. En ce jour je suis né, et en ce jour je mourrai » (Sota 12b). En quoi le fait d'être né et mort le même jour – 7 adar – est-il révélateur des éminentes qualités de Moché ? Et d'une manière générale, se demande Rav ‘Hayim Kanievsky, pourquoi la disparition de quelqu'un le jour de son anniversaire est-elle considérée par nos Sages comme un signe de vertu et de faveur divine ? Nous lisons dans le Talmud Yerouchalmi (Roch Hachana 3, 8) que ‘Amaleq recourait à la sorcellerie, et qu'il avait pour habitude d'enrôler les soldats le jour de leur anniversaire. On considérait en effet cette date comme de bon augure et susceptible d'offrir une protection contre la mort. Mais cela ne pouvait être vrai que chez ceux qui la craignent et la considèrent comme un châtiment. Les hommes vertueux, quant à eux, n'ont pas peur de la mort, qu'ils tiennent pour opportune, puisqu'elle leur fait quitter les vanités terrestres. Le fait qu'ils soient libérés des chaînes de ce monde le jour de leur anniversaire est perçu comme un signe de Sa grâce. Ils peuvent accéder désormais à l'Au-delà, auquel ils ont aspiré toute leur vie durant.

Source www.chiourim.com

NITSAVIM

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Moché réconforte les enfants d'Israël (des malédictions de la paracha précédente : ki tavo), puis renouvelle l'alliance avec le peuple d'Israël qui s'apprête à entrer en terre d'Israël
  • « Parachat hatéchouva » : Hachem rachètera le peuple juif en exil, si ce dernier fait téchouva (repentir)
  • Moché explique que la Tora est proche de tous les juifs, puis conclut en insistant sur l'observance de la Tora permettant d'acquérir une vie éternelle

Moïse continue de s'adresser à son peuple et rap­pelle des principes fondamentaux de la foi juive : - L'unité du peuple juif : « Vous vous tenez tous debout (« Nitsavim ») aujourd'hui devant l'Eternel votre D.ieu, vos chefs de tribus, vos anciens, vos officiers, chaque homme d'Israël, vos enfants, vos femmes, et l'étranger qui est dans ton camp : de­puis le bûcheron jusqu'au puiseur d'eau. » - La Rédemption future : Moïse avertit que l'exil et la désolation s'abattront sur le peuple s'il abandonne les commandements de D.ieu mais prophétise que, quoiqu'il arrive, à la fin des temps. - L'applicabilité de la Torah : « Car le Commande­ment que Je te demande d'accomplir ce jour, ne te dépasse pas et n'est pas éloigné de toi. Il n'est pas dans le ciel .ni au delà de la mer. Au contraire, cela est très proche de toi par la bouche et par le coeur, de le réaliser. »- Le libre arbitre : D.ieu dit : « J'ai placé devant toi la Vie et le Bien, et la Mort et le Mal ; [le Bien] ce que Je te demande aujourd'hui d'aimer D.ieu, de marcher dans Ses chemins et de garder Ses commande­ments. La Vie et la Mort J'ai placé devant toi et tu choisiras la Vie.»

PARACHA NITSAVIM :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/137_Nitsavim-5772.pdf

Un mot sur notre paracha :  Moché a préparé son départ de ce monde Dévarim (31;1) : "Moché alla et dit ces choses aux bnei Israël"
Où Moché est-il allé ?
Le saint « Or Ha'Haïm » explique en se basant sur ce qui figure dans le Zohar, que quarante jours avant la mort d'un homme, son âme quitte son corps, et se dirige vers le lieu de son repos dans le monde d'en haut. Les tsadikim, les grands de la Torah, vivent cela encore avant, de leur vivant. C'est ce que veut dire le verset par : "Moché alla". L'esprit de Moché, l'esprit de vie et l'âme qui étaient en lui ont commencé à se préparer pour le monde supérieur.
Moché notre maître sentait déjà ce processus, et savait que sa fin était proche. C'est pourquoi il s'est adressé au peuple d'Israël pour lui adresser ses dernières paroles. Une autre explication est donnée par Rabbi Avraham Ibn Ezra dans son commentaire sur la Torah : "Il est allé vers chaque tribu pour lui annoncer qu'il allait mourir et qu'il n'y avait rien à craindre."
Le commentateur "le Sforno" dit dans le même état d'esprit : "Après avoir terminé tout ce qui concernait l'alliance, il a voulu consoler les bnei Israël de sa mort pour que rien ne se mêle à la joie qui convient à l'alliance, ainsi qu'il est écrit : Israël se réjouira de Son D.ieu"
Roch Hachana, tous comme un seul homme
Dévarim (29;9) : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D.ieu"
Le commentateur "le Tour" dit dans les halakhot de Roch Hachana que d'habitude, un homme qui a un procès porte du noir et s'enveloppe de noir, se laisse pousser la barbe et ne se coupe pas les ongles, parce qu'il ne sait pas quel va être le verdict.
Mais les bnei Israël ne se comportent pas ainsi, ils portent du blanc et s'enveloppent de blanc, ils se rasent, mangent et boivent à Roch Hachana, parce qu'ils savent que le Saint béni soit-Il leur fera un miracle.
Notrte maitre "le Saba de Kelem" explique que chaque individu doit craindre pour lui-même le jour du jugement, et ne doit compter sur aucun miracle, mais la communauté d'Israël est certaine qu'il lui sera fait un miracle. C'est pourquoi il convient que l'individu veille à être relié à la communauté, en lui rendant des services, de façon à ce qu'on ait besoin de lui, et à la communauté, il sera certainement fait un miracle. C'est ce que Moché a dit à Israël : «Vous vous tenez tous aujourd'hui». Tous parce que vous êtes tous unis en une seule entité, c'est pourquoi le Saint béni soit-Il vous fait un miracle, et même si vous avez beaucoup irrité D.ieu, Il ne vous anéantira pas, et vous existerez devant Lui.

KI TAVO

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :

  • La mitsva de « bikourim », d'apporter les prémices de la récolte au temple
  • « vidouï maasser » : un juif devait déclarer deux fois tous les sept ans qu'il avait prélevé toutes les dîmes de ses récoltes
  • Moché répète que le but de l'étude de la Tora est son observance. Les enfants d'Israël seraient alors dignes de louanges de la part de toutes les nations
  • La mitsva d'écrire la Tora sur des pierres monumentales, lors de l'entrée en Erets Israël
  • La mitsva de prononcer les bénédictions sur le mont Guérizim, et les malédictions sur le mont Eval
  • La réprimande divine, en cas de non observance de la Tora et des mitsvot
  • Moché raconte à nouveau les miracles ayant eu lieu depuis la sortie d'Egypte, afin d'encourager les enfants d'Israël à rester fidèles à la Tora

Moïse transmet au peuple d'Israël le commandement des Bikkourim : lorsque tu arriveras («Ki Tavo») dans la terre que D.ieu te donne comme héritage éternel, il faudra apporter au Temple les fruits ayant bourgeonnés en premiers et y exprimer sa gratitude envers D.ieu pour tout ce qu'Il a donné. Les fruits concernés sont ceux par lesquels la Torah a fait la louange de la Terre d'Israël.
La Paracha se poursuit avec les dîmes qui doivent être données aux Lévites et aux pauvres. Elle décrit aussi les bénédictions et les malédictions qui devront être proclamées, lors de l'entrée en Israël, face aux monts Guérizim et Eval comme mentionné dans la paracha de Rééh.
Moïse rappelle le lien réciproque d'élection qui unit D.ieu au peuple juif : D.ieu a élu le peuple juif et le peuple juif a choisi D.ieu.
La dernière partie de la paracha est désignée par les commentateurs comme celle des «To'hakhot», c'est-à-dire des réprimandes adressées par Moïse au peuple juif : après avoir décrit les bénédictions qui sont promises à ceux qui accompliront la volonté de D.ieu, il donne une liste longue et difficile des événements négatifs qui sanctionneront le peuple s'il abandonne les commandements de D.ieu.  Moïse termine en insistant sur les quarante années qui se sont écoulées depuis la sortie d'Egypte et qui ont permis au peuple d'atteindre un niveau de maturité spirituelle : «Un coeur pour être conscient, des yeux pour voir, et des oreilles pour entendre»

PARACHA KI TAVO :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/136_Ki-Tavo-5772.pdf

Un mot sur notre paracha : Travailler ses Midot, la base du juif
Dévarim (28;9) : "Quand tu observeras les mitsvot de Hachem ton D.ieu et que tu marcheras dans ses voies"
«Ce verset contient l'une des mitsvot positives de la Torah. Il nous est ordonné d'accomplir tous nos actes de façon droite et bonne, autant que nos possibilités et nos forces le permettent, et que toutes nos relations avec d'autres personnes tendent vers la bonté et la miséricorde. C'est la voie du Saint béni soit-Il, et c'est ce qu'Il désire de Ses créatures, pour qu'ainsi elles méritent le bien de Hachem, car Il désire la générosité.»
C'est ce que dit le Talmud (Traité Chabbath) : "De même que le Saint béni soit-Il s'appelle miséricordieux, toi aussi sois miséricordieux, de même qu'il s'appelle"plein de pitié", toi aussi sois plein de pitié, de même que le Saint béni soit-Il s'appelle tsadik, toi aussi sois tsadik, et de même que le Saint béni soit-Il s'appelle "saint", toi aussi sois saint."
Ceci nous enseigne à accomplir des actions souhaitables et à acquérir des traits de caractère désirables dont on puisse dire par comparaison qu'Il se conduit de cette façon avec Ses créatures. Nous devons apprendre à nous conduire comme lui. Le Rav Neuman explique que de nombreuses personnes ont l'impression que le fait d'être attaché à Hachem n'appartient qu'à quelques êtres exceptionnels. L'origine de cette erreur très répandue est l'idée que l'attachement à Hachem s'acquiert par les austérités et les jeûnes. Tout le monde ne peut pas s'y livrer, et combien sont merveilleuses les paroles des Sages qui nous ont enseigné comment chaque personne d'Israël peut arriver à ce très haut niveau de Devarim (10;20) : "tu marcheras dans Ses voies" :"attache-toi à Lui". Cette mitsva est une mitsva comme toutes les autres, qui ont été données à tout le monde, sans exception, c'est pourquoi elle est à la portée de n'importe quel juif. Comment ? Comme nous l'avons dit plus haut :"De même qu'il est miséricordieux, sois toi aussi miséricordieux" etc. Le principal est de s'attacher à la conduite du Créateur, et par là on arrivera à marcher dans les voies du Saint béni soit-Il et à s'attacher à Lui, car le Saint béni soit-Il, la Torah et Israël ne font qu'un, et si l'homme s'attache à chaque personne d'Israël en accomplissant "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", il sera attaché au Saint béni soit-Il. En effet, "Il a fait l'homme à l'image de D.ieu", et il est dit : "Il a insufflé dans ses narines un souffle de vie". Comme "celui qui a insufflé a insufflé quelque chose qui provenait de Lui-Même", il se trouve donc en chacun une parcelle du Saint béni soit-Il, donc quand l'homme marche dans les voies de Hachem et aime chaque juif, automatiquement il se trouve attaché à Hachem, et ensuite il lui est plus facile de s'élever.
Notre maitre "le Saba de Kelem" explique ainsi l'enseignement des Sages :«Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c'est un grand principe de la Torah» : c'est un grand principe pour l'accomplissement de toute la Torah. Il veut enseigner par là que celui qui a des traits de caractère négatifs ne peut pas accomplir toute la Torah, c'est pourquoi chacun doit s'efforcer de marcher dans les voies de Hachem et de s'attacher à Sa conduite, car c'est une condition indispensable à la réussite dans la Torah et la crainte du Ciel.

KI TETSE

1 - Payer la personne le jour même

"Le jour même, tu lui remettras son salaire avant que le soleil se couche : car il est pauvre et il attend son salaire avec anxiété". Deutéronome (24:15)
C'est un commandement de la Torah que de payer le travailleur dans le jour même où il a effectué son travail. S'il l'a effectué le soir, on a jusqu'au lendemain dans la journée pour lui payer.
L'histoire suivante vient illustrer l'importance de cette mitsva :

Une fois le 'Hafets 'Haïm avait un costume qui avait besoin d'être rapiécé. Il convoqua un tailleur à qui il confia le travail. Lorsque ce dernier eut fini, le 'Hafets 'Haïm prit le costume et s'en alla. Il était déjà en retard avec la diligence qui devait le mener à la station de train lorsque soudain il se ravisa :
"Comment puis-je m'en aller sans avoir payé le tailleur et transgresser ainsi un commandement de la Torah ?"
A la stupéfaction du cocher, le 'Hafets 'Haïm rebroussa chemin, sachant que par la même, il manquerait son train.
Pour un Sage, l'observation d'un commandement est plus précieuse que tous les trésors du monde.
Car il donne son ame pour ce salaire
"Le jour même, tu lui remettras son salaire avant que le soleil se couche : car il est pauvre car il donne son ame pour ce salaire ". Deutéronome (24:15)
On apprend que celui qui retient le salaire de l'employe et comme il lui enlevait son ame, la vie ; car pourquoi est il monte sur l'arbre et a risquer sa vie n'est ce pas pour gagner son pain ?
Talmud Baba Metsia 112.a
Il fera attention d'accomplir cette mitsva “le jour meme tu lui remettra …” car c'est une grande mitsva puisque le travailleur donne son ame pour ce salaire. Hida
"Le jour même, tu lui remettras son salaire" - En hebreu Beyomo Titene Sheraro = ShaBaT Ari zal
Quelques lois...

Si l'on n'a pas fixe la date de paiement d'un employe, il faudra le payer le jour meme avant la tombee de la nuit, s'il a travaille pendant la nuit, le paiement devra se faire le matin. La loi est la meme s'il le paye par mois.

Celui qui paie en son temps accomplit une mitsva asse de la Torah, mais s'il paie en retard, il transgresse ce commandement meme s'il pense le payer plus tard.
Ces lois s'appliquent aussi a une location d'ustensile.

Il n'emploiera pas une personne s'il sait qu'il n'a pas de quoi payer.

Si on demande a un enfant de moins de 13 ans de nous rendre un service en lui prometant un bonbon ou autre chose on devra accomplir cette loi de la Torah.

Donc on devra faire attention quand on prend une baby sitter , un plomblier, femme de menage, etc...

Si on les avertit avant qu'il travaille qu'on les paiera ulterieurement cela et permis.
 
2 - Ne pas manger à tous les râteliers

"Tu n'apporteras point dans la maison de l'Eternel ton D-ieu, comme offrande d'aucune sorte, le salaire d'une courtisane, ni la chose reçue en salaire en échange d'un chien, car l'un et l'autre sont en horreur à l'Eternel ton D-ieu". Deutéronome (23:19)

Comment se fait-il que dans ce verset, la courtisane soit citée en même temps que le chien ?
De plus, peut-on dire de l'Eternel qu'Il n'aime pas les chiens ?

Il est enseigné dans la Torah que D-ieu déteste le sacrifice d'un bouf comportant un défaut. Cela ne signifie pourtant pas que D-ieu n'aime pas le bouf, mais uniquement qu'il attend de nous que l'on respecte les prescriptions qu'il nous a ordonnées. Il souhaite voir en nous une bonne intention. Il en est de même pour le chien. Il ne faut pas voir dans le verset une répulsion vis-à-vis du chien lui-même, mais plutôt, par rapport au contexte dans lequel il est rapporté. Quel est ce contexte ?

A l'époque, il y avait des gens qui élevaient des chiens et se postaient à l'entrée des ponts. Toute personne souhaitant se rendre de l'autre côté de la rivière devait payer une taxe, faute de quoi les chiens étaient lâchés. C'est cette pratique de racket que D-ieu exècre. (Ce qui n'est pas sans rappeler l'élevage proliférant des pitbull aujourd'hui, dont les propriétaires se servent pour effrayer les passants...).

De même, concernant la prostituée, accepter le salaire de son infamie signifierait la cautionner et l'inviter à recommencer cette conduite. C'est pourquoi, l'un comme l'autre sont des actes vils aux yeux d'Achem(D-ieu).

La raison, derrière la non-acceptation de ces deux donations à l'Eternel, est de ne pas cautionner des actes fondamentalement mauvais. 

3 - La victoire à celui qui livre bataille

"Quand tu sortiras en guerre contre tes ennemis, que l'Eternel, ton D-ieu les livrera en ton pouvoir…" Deutéronome (21:10)

Ce verset peut se comprendre ainsi :
"Quand tu sortiras…" : dès l'instant où tu viendras dans ce monde-ci.
"…en guerre…" : engage tout de suite la guerre contre le mauvais penchant,
"…que l'Eternel, ton Dieu les livrera en ton pouvoir…" : Il te fera triompher contre lui.

La meilleure manière de gagner la guerre, c'est d'engager le premier le combat.
N'ayons pas peur de viser les plus hauts niveaux dans la Torah, car c'est là que le mauvais penchant commencera par nous attaquer. Les pratiques les plus hautes sont autant de barrières qui nous protégerons contre un affaiblissement des fondements du judaïsme.

Celui qui ne vise qu'à faire le minimum du minimum, au cours du temps, ses acquis risquent de s'amenuiser jusqu'à ce qu'il perde tout. C'est ce qui est arrivé avec le courant réformiste dont les barrières sont réduites au strict minimum. Que sont devenus les enfants et les petits enfants des réformistes du siècle dernier ? On les retrouvera assurément parmi les juifs assimilés, qui ont contracté des mariages mixtes et dont leurs enfants ont complètement perdu leurs racines.
A l'opposé, le Juif qui vise les plus hautes cimes, le mauvais penchant ne viendra jamais l'attaquer sur les fondements tels qu'allumer la lumière le Shabbath, ou aller manger dans un restaurant non-juif sous prétexte de ne manger que du fromage et de la salade.
Il l'attaquera davantage sur des plus petits détails tels que ne pas s'énerver à la synagogue le Shabbath ou lui voler son temps d'étude de la Torah pour s'occuper de futilités.
Le Rav Dessler dans son livre Mikhtav MiEliayou compare ce concept avec celui d'une bataille. Le pays qui poste ses armées aux frontières sera certainement mieux gardé que celui qui n'en dispose qu'aux alentours de la ville, car l'ennemi devra déjà livrer une rude bataille avant de pouvoir pénétrer plus en profondeur dans le pays.

4 - Assistance à son prochain

"Tu ne dois pas voir l'âne ou le bouf de ton frère s'abattre sur la voie publique et te dérober à eux : tu es tenu de les relever avec lui". Deutéronome (22:4)

C'est un commandement de la Torah que de venir en assistance envers son prochain pour l'aider à ramasser la bête tombée avec son fardeau. Naturellement, le propriétaire de l'âne n'aura pas le droit de demeurer les bras croisés et de laisser toute la tâche à l'autre, mais il devra le premier s'activer à ramasser la charge par terre, à moins d'un cas de force majeure tel un malade ou une personne âgée.

5 - Point de chute chez nous

"Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras un appui autour du toit, pour éviter que la maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à en tomber".
Deutéronome (22:8)

Pour empêcher tout danger, la Torah nous demande de mettre une barrière autour d'un balcon, d'un toit ou d'un escalier de peur qu'un homme ne tombe. Il s'agit d'une barrière d'une hauteur de 80cm. minimum.
Si l'on traduit littéralement : "…si vient à tomber celui qui tombe".
Nos Sages nous disent que ce dédoublement dans le langage vient nous enseigner quelque chose de particulier :
S'il a déjà était prévu, dans le Ciel, que telle personne devait tomber, toi, de ton côté, ne sois pas la cause de sa chute, car tu devrais en rendre compte. Donc, prémunis-toi contre cela et la laisse la Providence faire son ouvre !

6 - Mettre une barrière au toit de sa maison

"Quand tu bâtiras une maison neuve, tu établiras un appui autour du toit, pour éviter que la maison soit cause d'une mort si quelqu'un venait à en tomber". Deutéronome (22:8)

"Construire une nouvelle maison" peut se comprendre au sens figuré comme signifiant "faire Téchouva", se repentir. En effet, la maison c'est l'endroit où l'on demeure, c'est le niveau spirituel où l'on se trouve. La maison représente aussi la tête, c'est la raison pour laquelle il faut la préserver par toutes les manières possibles. Ce n'est pas pour rien que cette Parasha tombe précisément au début du mois d'Eloul, le mois de la téchouva par excellence, le mois où l'on se lève plus tôt pour réciter les Séli'hot, pour que l'Eternel veuille bien agréer notre repentir.
La Torah vient nous apprendre ici un principe très important : si tu veux faire téchouva, il faut que tu places des barrières !
En effet, toute personne animée des meilleurs sentiments peut entreprendre une téchouva magnifique, mais combien de temps va-t-elle tenir ?
Par exemple, si elle ne mangeait pas cacher, et que soudain elle prend sur elle cette résolution mais, continuant de fréquenter le même groupe de personnes qu'avant, avec la même régularité, ne sera-t-elle pas tentée de retomber dans ses précédentes habitudes ? Quelle force devra-t-elle déployer pour résister à son entourage ? Une force quasi-inhumaine. Ce n'est pas pour rien si le Roi David a commencé le livre des Psaumes par ce verset : "Heureux l'homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs et ne prend point place dans la société des railleurs". (Psaumes 1:1)
Une telle personne devra savoir tenir une certaine distance pour ne pas avoir à subir la force et l'influence du groupe.

Deuxième exemple :
Considérons un fumeur invétéré qui souhaite couper complètement avec le tabac (cet exemple est un cas type qui pourrait être repris sous les formes les plus diverses).
Comment pourra-t-il tenir, s'il garde dans le tiroir de la commode trois cartouches de cigarettes ? A la première tentation, il sera poussé à en prendre une. C'est pour cela qu'il devra avant tout faire disparaître toute cigarette de chez lui, faute de quoi, il ne pourrait partir sur des bases saines et se forger une nouvelle personnalité.

Voilà ce que signifie "placer des barrières sur le toit de sa maison" : prendre soin d'éloigner de soi le risque de la chute !

7 - Chacun ses habits

"Une femme ne doit pas porter le costume d'un homme, ni un homme s'habiller en vêtement de femme, car l'Eternel ton D-ieu a en horreur quiconque agit ainsi". Deutéronome (22:5)

Lorsque l'homme prie, il doit se présenter devant l'Eternel avec douceur pour Lui adresser ses supplications, et il serait maladroit d'arborer à ce moment grandeur et force. C'est ce qui est sous-entendu par le verset qui dit : "une femme ne doit pas porter le costume d'un homme.
Par contre, il arrive que l'homme soit en plein combat contre le mauvais penchant et qu'il doive déployer à ce moment toute sa vigueur et toute sa vitalité afin de ne pas se laisser emporter par le vent de la tempête. Si à ce moment là, il fait preuve de douceur et de modération, il a toutes les chances de perdre la face. C'est pourquoi, il faut savoir que "l'homme ne doit pas s'habiller en femme". 

Chabbath Chalom

Rav Raphaël Pinto.

Ekev

mercredi 24 juillet 2013, 16:13

Eikev - en bref

Dans la paracha de Eikev (" Parce que "), Moïse poursuit ses admonestations : il promet aux Enfants d'Israël que, s'ils accomplissent les commandements (Mitsvot) de la Torah, ils connaîtront la prospérité sur la Terre dont ils s'apprêtent à prendre possession, conformément au serment fait par D.ieu à leurs ancêtres.
Il rappelle aussi les manquements commis par la première génération constituée en peuple : le veau d'or, la rébellion de Kora'h, la faute des espions, leurs accès de colère contre D.ieu à Taveirah, Massah et Kivrot Hataavah (" les Sépulcres de la Concupiscence ") : " Vous vous êtes rebellés contre D.ieu depuis le jour où je vous ai connus ", leur dit-il . Mais il souligne aussi la bienveillance divine, le pardon des fautes et les Secondes Tables de la Loi données après leur repentance.
Les 40 années passées dans le désert, ajoute-t-il, des années pendant lesquelles chacun fut nourri par la manne venue du ciel, leur ont enseigné que " l'homme ne vit pas seulement de pain, mais l'homme vit par la parole émise de la bouche de D.ieu ".
Moïse décrit la terre d'Israël comme un pays " ruisselant de lait et de miel ", béni par les " Sept Espèces " (le blé, l'orge, le raisin, la figue, la grenade, l'huile d'olive et la datte), le lieu où s'exerce, par excellence, la Providence de D.ieu dans Son monde. Il commande au peuple de détruire les idoles des anciens maîtres de la terre et de ne pas se laisser gagner par un sentiment d'arrogance qui lui ferait croire que " ma puissance et la force de mes mains m'ont apporté cette richesse ".
Un passage essentiel de la paracha est constitué par le second paragraphe de la prière fondamentale du Chéma qui reprend les commandements contenus dans le premier en les assortissant des bénédictions liées à leur accomplissement et des conséquences négatives résultant de leur négligence (famine et exil). Ce passage est également la source du commandement de prier et comporte une référence à la résurrection des morts lors de l'ère messianique.

« Or, si vous êtes dociles aux lois que Je vous impose en ce jour, aimant l'Éternel, votre D.ieu, Le servant de tout votre cœur et de toute votre âme. » (Devarim 11, 13)
Rachi ajoute : « Un service qui est dans le cœur, à savoir : la prière. »
La parabole suivante illustre parfaitement le dynamisme étonnant qui émane de chaque prière, si elle provient du fond du cœur.
Zalman Aran, ministre de l'Education dans le gouvernement de Ben Gourion, était un des grands admirateurs de ce dernier. Il ne cessait de vénérer le Premier ministre comme étant la perfection de l'homo sapien. Madame Aran, bien que laïque, allumait les bougies tous les vendredi soir. Elle se souvenait encore comment sa mère priait avec ferveur que ses enfants soient exemplaires et aillent dans le droit chemin. A son instar, elle priait que ses enfants grandissent et ressemblent à…Ben Gourion.
Jusqu'au jour où Ben Gourion, désirant trouver une solution aux problèmes de vie commune avec le monde orthodoxe, se rendit à Bné Brak pour rencontrer le ‘Hazon Ich zatsal dans sa modeste demeure. Cette rencontre historique impressionna profondément Ben Gourion, qui raconta à son fidèle ministre qu'il n'avait jamais rencontré une personnalité de telle envergure, et il s'exprima qu'il avait eu le privilège de croiser un ange…Zalman Aran raconta à sa femme ce que Ben Gourion lui avait révélé, et elle comprit alors que le ‘Hazon Ich dépassait de beaucoup le personnage qu'elle croyait être la perfection de la création.
Dès ce vendredi, elle modifia sa prière lors de l'allumage des bougies, et elle pria avec ferveur que ses enfants ressemblent …au ‘Hazon Ich.
Elle ne le connaissait pas, et elle était incapable de s'imaginer de quelles qualités était forgé cet homme qui avait tant impressionné le Premier ministre. Toutefois, elle avait compris qu'il était l'incarnation de la réussite, et elle décida donc d'aller à la source, plutôt que de puiser à mi-chemin.
« Sa prière fut exaucée, raconte son petit-fils, le rav Baroukh Heymann de Jérusalem. Grâce aux larmes de ma grand-mère, je me suis rapproché du chemin de la Torah.
Chaque prière a son impact, bien que parfois, il ne soit perceptible qu'après des années d'attente. »  Par Chalom C.,en partenariat avec Hamodia.fr

Vaethanane

« et tu feras ce qui est droit et ce qui est juste . »

Dans la Parachath Vaethanane nous trouvons des commandements très importants : les dix paroles, la section du Chema' qui contient le commandement relatif ( Ahavath Ha Chem ) à l'amour de Ha Chem, le commandement de ( Talmud Torah ) l'étude la Torah et la recommandation globale de respecter tous les commandements : « Et maintenant Israël, écoute les commandements, les règles et préceptes que Je t'enseigne aujourd'hui, pour les faire « ( Deut. 4,1 ). « Et vous respecterez les commandements et vous les ferez comme l' Eternel votre Dieu vous l'a ordonné » ( 5,29 ).

Pourquoi alors la Torah ajoute et recommande : « et tu feras ce qui est droit et ce qui est juste . »( Deut. 6, 18 ). Si nous accomplissons tous les commandements de la Torah, il est certain que nous agirons bien. Que vient ce verset nous enseigner ? Que vient-il ajouter ?

Nahmanide répond à cette question de façon générale. La Torah dit-il ne peut reprendre tous les cas qui peuvent se présenter dans la vie et fixer une loi pour chaque cas particulier. Aussi, elle demande à l'homme d'aspirer à faire le bien autour de lui conformément à l'esprit de la Torah.

Mais le commentateurs vont plus loin. Ils veulent saisir le sens de ce verset pour nous indiquer dans notre vie une ligne de conduite. Il peut arriver certains cas où la justice donne droit à quelqu'un mais en réalité, il est difficile de les justifier.

Prenons un exemple :

Un homme extrêmement riche laisse à sa mort une fortune colossale. Il n'a laissé derrière lui aucun testament. On chercha et on trouva une femme veuve qui était proche de cet homme. Déjà, de son vivant, l'homme riche a toujours aidé cette veuve en lui donnant mensuellement une aide. Or, au moment, où le notaire voulut remettre l'héritage à la veuve et clôturer le dossier surgit un homme riche et a prouvé que ses liens familiaux étaient plus proches que ceux de la veuve. Le notaire fut obligé d'appliquer et de remettre la fortune à l'homme riche en laissant la veuve sans rien.

Conformément à la loi, tout est en ordre. L'homme riche qui vient de surgir avait droit à cet héritage. Mais il n'avait pas besoin de cet argent. Et la veuve est restée après la mort de son protecteur sans rien. Il eut été normal que l'homme riche laisse une partie de l'héritage dont il n'a nullement besoin à la veuve.

Un autre exemple rapporté par le Talmud, Baba Métsiah 83a..

Rabba Bar Bar Hanna a loué des ouvriers pour transporter des jarres de vin. En chemin, ils les ont cassées. Pour se faire payer, Raba Bar Bar Hanna prit leurs vêtements en gage. Les ouvriers partirent chez Rav pour demander justice. Rav dit : il faut leur rendre leurs habits. Rabba rétorqua : est-ce la loi ? Rav répondit : Oui ainsi qu'il est écrit : « Pour que tu te conduises dans la voie des hommes bons » ( Pv. 2, 20 ). Il leur remit leurs vêtements.

Les ouvriers s'adressèrent à nouveau au juge : « Nous sommes des pauvres ; nous avons travaillé toute la journée. Nous avons faim. Nous n'avons rien.
Rav se tourna vers Rabba Bar Bar Hanna et lui dit : Paye leur, leur salaire. Rabba étonné répliqua : est-ce la loi ? Le juge répondit : « oui. » Tu suivras la voie des justes ».

Même si selon la loi, les ouvriers devaient endosser la responsabilité de leurs actes, Rav a décidé non seulement de ne pas les obliger à payer mais de leur donner en plus leur salaire.

Un autre exemple, tiré de Baba Métsiah 30b :

Rabbi Ychmael Bar rabbi Yossi était en route. Il rencontra un homme qui transportait un fagot de bois sec. Il posa à terre le fagot pour se reposer. Après quelques instants, il demanda à Rabbi Ychmael : aide-moi à porter le fagot sur le dos. Rabbi Ychmael lui dit alors : combien coûte ce fagot ? une demi zouz. Le Rabbin lui remit une demi zouz et a abandonné le bois. L' homme, voyant cela, profita de cette aubaine et a repris le fagot abandonné par le rabbin. Et à nouveau, il demanda au rabbin de l'aider à porter le fagot. Le Rabbin lui donna à nouveau un demi zouz et à nouveau le rabbin abandonna le fagot. Lorsqu'il vit que le bûcheron allait se saisir pour la troisième fois du fagot, il lui dit : « n'importe qui peut bénéficier de ce bois sauf toi.. »

Là est le sens de ce verset. Même si parfois, nous sommes en droit, nous devons pouvoir agir avec bonté et faire triompher la générosité.

HAPHTARA : http://www.artsenou.com/religion.php?id=55&setcat=1

Avec cette Haphtara débute une série de textes de consolations. Si le début de ce chapitre constitue ce que l'on peut appeler la vocation du prophète, tout le reste donne une vision radieuse d'un avenir meilleur pour le peuple d'ISRAEL. Pour y parvenir, celui-ci mais aussi l'humanité toute entière devra reconnaître la Toute-Puissance de D.ieu.

Au verset 6 nous lisons : "Une voix ordonne : Crie » et il répond : « Que crierai-je ? Toute chair est comme l'herbe et tout son amour est (périssable) comme la fleur des champs. »"

Ce dialogue entre D.ieu et son prophète montre l'hésitation de ce dernier à entreprendre une mission qu'il juge désespérée et vaine, face à une humanité qui refuse globalement d'entendre le message divin. Nous avions déjà connu pareille situation et ce même sentiment de refus chez MOISE. (Exode 3, 1 et, 17).

Ce verset semble indiquer par ailleurs que tout acte de bonne volonté serait exclu chez l'homme, appelé à disparaître, et par conséquent incapable de tenir ses promesses à l'encontre de D.ieu. (RACHI). Cependant, malgré ce pessimisme apparent, ISRAEL est assuré de pouvoir faire connaître la parole de D.ieu à l'ensemble de l'humanité, car "« la parole de notre D.ieu demeure toujours. » (ISAIE 40, 8)."

C'est la raison pour laquelle, malgré les difficultés qui peuvent se présenter sur notre route, nous sommes convaincus que la cause de D.ieu finira par triompher. Nous sommes, en effet, sous la protection constante de Celui dont notre prophète déclare qu'Il est "« comme le berger qui fait paître son troupeau. (verset 11)."

On comprend donc qu'après l'anniversaire du 9 AB, cette Haphtara soit justifiée pour venir nous rappeler si besoin était, qu'ISRAEL, héraut de D.ieu ne succombera point, à condition de se pénétrer de l'idée que nous avons à défendre une cause sacrée, et que nous sommes prêts à nous sacrifier pour D.ieu, toute autre cause pouvant être futile et risquant de déboucher sur le néant.

Ce que le prophète vient surtout nous enseigner, c'est que toute la nature peut être modifiée par l'avènement du Messie. Pour que cela réussisse, il faut au préalable obtenir une transformation morale. C'est dans la méditation et la contemplation que doit être préparé le chemin du progrès final. Celui-ci nivellera toutes les classes et ouvrira tous les yeux, pour que tous puissent un jour admirer la gloire du Seigneur. Grâce à elle, l'homme percevra mieux cette élévation et cette noblesse émanant de D.ieu. Puissions-nous en être dignes !

Devarim et le 9 av : où es-tu ?

La paracha de Dévarim tombe invariablement la semaine précédant Ticha béAv, c'est-à-dire le « Chabbat ‘Hazon » ; et de fait, un lien étroit unit à plus d'un égard cette paracha aux terribles événements qui se déroulèrent ce jour-là…
Trois « Eikha » !
Dans l'introduction d'« Eikha Rabba », le Midrach relève une expression particulière revenant dans les propos de Moché, d'Ichaya (Isaïe) et de Yirmiya (Jérémie) par laquelle se profile une vision très profonde de l'Histoire du peuple d'Israël.
Dans notre paracha de Dévarim, Moché déplore avec insistance l'attitude du peuple par ces paroles de remontrance : « Comment [Eikha] supporterais-je donc seul votre labeur, votre fardeau et vos contestations ? », (1, 12). Suite à cette plainte, rappela Moché en ces instants, il fut décidé de choisir parmi le peuple des hommes « sages, judicieux et éprouvés » qui furent désignés en tant que chefs de tribus.
Or dans la prophétie d'Ichaya, cette même expression se retrouve dans un tout autre contexte, où le prophète se lamente de la déchéance morale du peuple d'Israël : « Comment [Eikha] est-elle devenue une débauchée, la Cité fidèle ? », (1, 21).
Et enfin, c'est par cette expression que fut nommée la célèbre Méguila dans laquelle le prophète Yirmiya se lamente de la destruction de Jérusalem : « Comment [Eikha] est-elle assise solitaire, la Cité naguère si populeuse ! », (1, 1). Quelle relation existe donc entre ces trois lamentations communes ?
"Depuis l'époque de Moché, un processus destructeur fut entamé qui ne cessa de s'envenimer du vivant d'Ichaya "
Le Midrach illustre ces trois prophéties par la parabole d'une femme noble qui aurait trois courtisans : le premier la connut dans sa période de gloire, le second au moment où elle se rebella et le troisième, lors de sa déchéance. Ainsi, il s'avère que le parallèle établi entre ces trois différentes prophéties est le reflet d'une marche infernale : depuis l'époque de Moché, un processus destructeur fut entamé qui ne cessa de s'envenimer du vivant d'Ichaya jusqu'à aboutir à l'échelle de la destruction aux temps d'Yirmiya. Pour mieux saisir ce parallèle, le Sfat Emet nous invite à comprendre le sens profond de cette marche qui débuta dans la génération de Moché.
L'amorce d'un processus…
Comme nous l'avons vu, le lourd fardeau consistant à diriger le peuple hébreu dans sa traversée du désert incita Moché à déléguer son pouvoir à différents chefs, chacun d'eux étant désormais tenu responsable de sa propre tribu. Or, il s'avère que cette démarche - suscitée par les trop nombreuses contestations des enfants d'Israël - fut l'amorce d'un terrible processus qui ne s'arrêta qu'avec l'exil millénaire du peuple juif. En formulant son reproche, Moché souligna implicitement cette perspective : lorsqu'il prononce ces mots : « Choisissez des hommes sages (…) je les établirai [vaAssimem] vos chefs » (verset 13), Moché omet une lettre « youd » (comme cela apparaissait visiblement dans la version du Séfer Torah de Rachi), ce qui débouche sur cette lecture du mot : « vaAchemem » [Je fautais] ; en effet, explique Rachi sur place, « les fautes des enfants d'Israël incombent à la responsabilité de leurs chefs qui auraient dû les en empêcher et les guider sur le droit chemin ».
De fait, explique le Sfat Emet, un chef véritable ne se limite pas à être un guide spirituel pour son peuple puisque sa responsabilité suppose une dimension nettement plus élevée. Lorsqu'un peu plus tôt (verset 9), Moché déclare « Je ne puis assumer moi seul votre charge », le maître de Troyes exprime l'idée suivante : « L'Éternel votre D.ieu vous a multipliés, vous a fait grandir et vous a élevés au-dessus de vos juges : Il a ainsi retiré les fautes de votre charge et les a imputées à votre juge » ; voilà pourquoi Moché – en dépit de son extraordinaire patience pour le peuple – déclara être incapable d'assumer davantage le poids de ses fautes !
Si le dirigeant porte une si lourde responsabilité, c'est bien parce qu'il représente véritablement l'« esprit » de la nation qu'il est censé guider : car c'est à travers lui que tous les actes du peuple sont jugés, son rôle consistant à « porter » véritablement la charge et les fautes de ses hommes.
Cette idée est illustrée dans un autre extrait du Midrach (Dévarim Rabba 1, 10) par l'image suivante : une jeune mariée sous son dais nuptial s'aperçoit tout à coup que ses mains sont sales, noires comme le charbon… En réfléchissant, elle s'aperçoit que frotter ses mains contre le mur tout proche ne solutionnerait pas son problème, puisque le mur se tacherait à son tour et que ses mains n'en resteraient pas moins sales. Mais finalement, elle se décide à passer ses mains dans ses cheveux : de la sorte, sa chevelure n'en est que plus belle et ses mains en sortent nettoyées.
Ainsi en est-il d'un chef de nation : si celui-ci est à la hauteur, il sera à même non seulement de « purifier » son peuple de ses souillures mais, qui plus est, son attitude bonifiera sa propre personne puisqu'il aura été de taille à « assumer la charge du peuple ». Comme on le voit chez Moché à la suite du Veau d'Or, il sut en tant que chef faire boire aux fauteurs l'eau mélangée à la poudre d'or de l'idole broyée, faire exécuter par la tribu de Lévi les principaux instigateurs de l'idolâtrie et remonter sur le mont Sinaï implorer le pardon du peuple durant un total de 80 jours supplémentaires ! C'est ainsi qu'en tant que chef digne de ce nom, il parvint à « nettoyer » cette terrible faute du peuple en assumant les prières et implorations qui s'imposèrent alors, tout en s'élevant lui-même par le mérite de l'assemblée pour laquelle il se dévoua de la sorte (commentaire du Maharazo sur le Midrach). Par conséquent, au moment où Moché nomma des chefs pour chaque tribu d'Israël, le poids des fautes que ces derniers furent capables d'assumer s'avéra nettement plus modeste que celui que Moché, « le serviteur de l'Éternel », était en mesure de supporter. A la suite de quoi survint le terrible épisode des explorateurs, par la faute duquel le peuple hébreu fut condamné à 40 ans d'errance dans le désert – une période lors de laquelle Moché se vit interdire l'entrée en Eretz-Israël… Et c'est ainsi que l'enchaînement des événements tragiques suivit son cours jusqu'à la destruction et à l'exil de notre peuple hors de sa terre...
De quelle manière cette perspective mise en lumière par le Sfat Emet s'adresse-t-elle à nous personnellement aujourd'hui ?
S'assumer soi-même
Dans un autre passage de ce Midrach, nous pouvons également lire les quelques mots suivants : « D'où savons-nous que l'expression ‘Eikha' suggère une lamentation ? Parce qu'il est dit : ‘L'Éternel D.ieu appela l'homme et lui dit : ‘Où es-tu ?' [Ayéka] ». Or, ce nouveau parallèle établi ici nous invite à la réflexion suivante : comme nous le savons, lorsqu'Adam fauta et consomma du fruit défendu, son intention était de s'élever bien au-delà de la condition dans laquelle il évoluait jusque-là. Il souhait en effet « connaître » réellement le mal, afin d'avoir plus de mérite à le vaincre. Et c'est en ce sens qu'intervint la question de D.ieu : « Où es-tu ? » - autrement dit : es-tu réellement capable d'assumer le niveau auquel tu aspires ? Tes ambitions ne sont-elles pas audelà de tes réelles capacités ? Or, il s'avère que cette « lamentation » se retrouve précisément dans le cadre de la nomination de chefs par Moché : jusqu'à ce moment, le peuple était doté d'un immense privilège, celui d'avoir Moché Rabbénou pour dirigeant - lequel était d'envergure à assumer pleinement les fautes du son peuple ! Or, ici aussi, nous remarquons un profond « décalage » entre la nation et son représentant, Moché. Car de fait, lorsque ce dernier déclare « Je ne puis assumer votre charge », il sous-entendit qu'une profonde dissonance résonnait dans leur relation, dans la mesure où le peuple - par ses incessantes contestations - n'était pas digne d'un maître comme lui. S'il aspirait à un formidable niveau spirituel – représenté par le chef se tenant à sa tête –, le peuple s'avéra cependant incapable de l'endosser.
Voilà pourquoi reviennent ces différents « Eikha » comme un inépuisable leitmotiv : Israël, où te situes-tu réellement ? Et vois comment ton incapacité à assumer le niveau de tes aspirations fut la cause de ta profonde déchéance !...
De fait, il nous arrive parfois d'éprouver un insatiable engouement de sainteté : dans ces heures, nous aspirons à dépasser totalement notre condition et à atteindre les plus hauts sommets spirituels. Mais lorsque la réalité nous rattrape et qu'elle nous confronte violemment à notre véritable niveau, le gouffre profond qui se creuse devant nous est susceptible de réduire à néant toutes nos aspirations…
La première marche de toute ascension consiste donc avant tout à connaître avec précision le palier sur lequel on se trouve…
Yonathan Bendennoune Avec l'accord exceptionnel d'Hamodia-Edition Française

 

Matot Massé: Des stations et des départs…

La " génération du désert " a atteint un niveau moral et spirituel très élevé. En effet, les hommes de cette époque avaient assisté à tous les prodiges de la sortie d'Égypte, c'est à eux que fut donnée la Torah, et ils vécurent entourés des Nuées célestes !
C'est pourtant un fait qu'en dépit des formidables révélations auxquelles ils avaient assisté et participé, les enfants d'Israël se rebellèrent à de nombreuses reprises, au point que nos Sages déclarent (Maxime des Pères, chapitre 5, 6) : « À dix reprises, nos pères éprouvèrent D.ieu dans le désert »…
C'est dans ce contexte que s'expliquent les différentes étapes énumérées par la Torah dans notre paracha : « Moché écrivit leurs départs et leurs stations sur l'ordre de l'Éternel. Et voici leurs stations et leurs départs (…) », (Bamidbar, 33, 2). Or singulièrement, le verset place au début les départs avant les stations, puis lorsqu'il annonce leur énumération, ces mots apparaissent dans l'ordre inverse.
La réponse à ce paradoxe est révélée par le Sforno : « Car parfois, l'endroit où ils se rendaient était funeste à l'extrême, tandis que le lieu qu'ils venaient de quitter était favorable (…), et d'autres fois, l'inverse était vrai ».
Ce récit est pour nous porteur d'un message vibrant que formula le Sfat Emet en ces termes : « Toutes ces pérégrinations sont énumérées pour faire savoir au peuple de D.ieu, qu'un serviteur de l'Éternel ne doit pas désespérer face aux nombreux échecs qu'il peut rencontrer dans sa vie. Il devra savoir que les choses sont ainsi : tout homme a des hauts et des bas (…) et cette réalité se retrouve chez chaque individu, quel qu'il soit » (Massé 5646).
C'est dans les épreuves que naît la Délivrance
Non seulement à l'époque de la traversée du désert, mais aussi tout au long de la longue histoire de notre peuple, nous retrouvons cette dualité constante : la matérialité opposée à la spiritualité !
Selon le Ramban, on retrouve cette occurrence dès les prémices de la royauté de David. En effet, lorsque - bien avant l'époque de David - Tamar, son ancêtre, donna le jour aux deux fils de Yéhouda, les enfants furent nommés Zéra'h et Péretz. Or, dans son commentaire sur Béréchit (38, 29), le Ramban cite un midrach de rabbi Né'hounya ben Hakana où l'on apprend la signification du nom Péretz [la brèche] : « C'est au nom de la lune qui apparaît parfois entière et d'autres fois ‘ ébréchée '. Or, la lune est spécifique à Péretz, à cause de la royauté de David qui en descendra ». Si ces explications font clairement référence à des notions cabalistiques, nous ne pouvons pas moins percevoir grâce à elles une idée essentielle : la royauté de David sera marquée par l'inconstance et elle sera semblable à la lune qui apparaît et disparaît tout au long du mois…
Un temps pour aimer, un temps pour haïr…
Comme nous l'avons vu, ce principe est valable aussi bien à l'échelle collective que pour chaque personne particulière. Voici ce qu'écrivit à ce sujet Rabbi Mendel de Vitwask dans son ouvrage " Péri haArets " (sur Vayéchev) : « Ainsi fonctionne également le service de D.ieu pour chaque individu, tous les jours de sa vie : aucune période ne ressemble à une autre : ‘ Il est un temps pour aimer, et il est un temps pour haïr ' (L'Ecclésiaste, 3,8). Car telle est la nature humaine : elle évolue à chaque instant, comme le dit le verset : ‘ A chaque instant Tu l'éprouves ', (Job, 7, 18) ; et c'est là son essence puisqu'à tout moment, elle se défait d'un habit et elle en revêt un autre sans guère pouvoir se maintenir dans une même situation ».
Chaque personne faisant preuve d'un tant soit peu d'objectivité pourra confirmer combien ces paroles sont justes et pertinentes ! Car nul n'échappe à ces moments de « marées hautes » - pendant lesquelles la vie spirituelle s'épanouit comme par enchantement - et ces périodes de « marées basses », où même une simple prière devient un supplice et où toutes nos bonnes intentions semblent s'écrouler d'elles-mêmes…
Or, s'il est évident que l'on ne peut « s'autoriser » de ne faire chaque fois que " suivre le mouvement " et qu'il nous incombe par conséquent de combattre cette tendance par tous nos moyens, il nous est - dans la même mesure - interdit de nous laisser aller au désespoir à la suite de ces périodes funestes.
Dans cet ordre d'idée, le fameux Rabbi de Kotsk s'est justement livré à une explication fort profonde du verset d'Échet 'Haïl (L'épouse vertueuse) :« Elle rira au dernier jour » (Proverbes 31, 25). En effet, précise-t-il, dans toute lutte et dans toute forme d'antagonisme, il y a des moments où c'est l'aspect positif qui domine, et d'autres où ce sont les forces négatives qui reprennent le dessus. Mais en fin de compte, le véritable vainqueur sera celui qui aura le dernier mot et qui aura été capable de tenir tête jusqu'au bout sans fléchir. Ainsi, dans le domaine spirituel, l'homme ne progresse que s'il s'en tient fermement à cette ligne de conduite qui pourrait se résumer lapidairement dans le proverbe : « Rira bien qui rira le dernier ». Car c'est lorsqu'on est capable de rester confiant jusqu'au dernier instant que l'on s'assure la victoire sur le mauvais penchant.
Une question… et sa réponse !
Dans cet esprit, le rav Dessler cite une remarquable idée enseignée par rav 'Haïm de Volhozin. Dans le Traité talmudique Bé'horot (page 8), figure une série de questions qu'avaient posées le « Sages d'Athènes » au maître du Talmud, Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania. Or, dans son approche simple, ce dialogue est tout simplement surprenant : les questions semblent singulières et les réponses le sont tout autant ! Mais l'un de ces échanges est expliqué de manière remarquable par Rabbi 'Haïm de Volhozin.
Parmi les questions posées par les Sages d'Athènes, il y eut la suivante : « Lorsque le sel s'altère, avec quoi peut-on le saler ? » ; ce à quoi Rabbi Yéhochoua répondit : « Avec le placenta d'une mule ». Aussitôt, les sages grecs rétorquèrent : « La mule a-t-elle seulement un placenta ? » - puisque tout le monde sait que les mules sont généralement stériles… Et Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania d'enchaîner : « A-t-on jamais vu le sel s'altérer ? ».
Débat surprenant s'il en est… Mais selon le maître de Volhozin, on pourrait l'interpréter comme suit : nous savons que l'exil est destiné à inciter Israël au repentir afin de lui faire mériter la Rédemption. Or malheureusement, les faits et le déroulement de notre histoire ne suivirent guère ce modèle. Ce qui suscita la question des Grecs : « Lorsque le sel [allusion à l'exil] perd son effet, quel espoir reste-t-il ? ». Et la réponse survint alors : « De la même manière que la mule n'a pas de placenta, ainsi le sel ne pourrira jamais » ; autrement dit, bien qu'il fût annoncé que le peuple d'Israël serait en exil semblable à une « femme stérile qui n'enfantera jamais », nous voyons pourtant que ce même peuple continue de vivre et de s'épanouir en dépit de sa prétendue « stérilité ». Cela nous apprend qu'au détriment de tous les décrets prononcés contre notre peuple, ceux-ci ne sont guère respectés. Et de même pour l'exil : bien que son objectif semble ne pas avoir été atteint, on ne peut se fier aux apparences car en fin de compte, nous sommes assurés qu'Israël finira par se repentir et être délivré. En d'autres termes, « jamais le sel ne s'altèrera »…Par Yonathan Bendennnoune,avec l'accord exceptionnel d'Hamodia-Edition Française

Pinhas  :  Nos "Chefs" ressembleront à la face du chien


L'une des caractéristiques d'un véritable chef est qu'il marche devant le peuple et ne se laisse pas entraîner à sa suite. Son devoir est de les élever jusqu'à lui et non de s'abaisser jusqu'à eux, et en même temps de tenir compte de leurs exigences. C'est ce qui est écrit dans le verset: «qui sorte devant eux», qu'il soit toujours au front et entraîne le peuple derrière lui.

Dans ce contexte, le gaon Rabbi Israël de Salant explique ainsi ce que disent les Sages dans le traité Sota : «Dans la période précédant la venue du Machia'h, la face de la génération ressemblera à la face du chien».

Les Sages ont comparé la face de la génération à celle du chien, et apparemment qu'est-ce qui se cache derrière cette image ? Rabbi Israël de Salant l'explique ainsi : La nature du chien est de toujours courir devant son maître, et il se retourne de temps en temps pour voir quelles sont les intentions de son maître et se tourner dans la bonne direction.

A notre génération, ceux qui voudraient être les chefs et les porte-parole de la génération «ressemblent à la face du chien», car ils se comportent de la même façon que le chien.

Certes, ce sont eux qui marchent devant le peuple et se tiennent à sa tête, mais ils n'ont pas de principes fermes et établis. Au contraire, ils tournent de temps en temps la tête en arrière pour voir ce qu'en pensent la rue, les médias et les journaux, et c'est en fonction de cela qu'ils décident de leur opinion afin de plaire aux masses. C'est quelque chose de très grave, car un véritable chef doit être quelqu'un qui a une opinion personnelle pour marcher devant le peuple et lui indiquer la voie de Hachem, même si cela lui vaut d'être soumis à la critique de l'opinion publique.

C'est pourquoi Moché a demandé à Hachem de placer à la tête de la communauté un homme qui sorte devant eux et qui rentre devant eux, c'est-à-dire un véritable chef qui ne tourne pas la tête pour regarder le peuple et le conduire selon ses désirs.

Source Torah Box

Haftara Pin'has

Quand toutes les Parachas sont lues séparément, la Haftarah de Pin'has est empruntée au premier livre des Rois. Cette Haftarah parle du prophète Élie qui, comme Pin'has, lutta pour le triomphe de D.ieu et de la Torah avec zèle et un oubli total de soi. Mais quand les Parachas Mattot et Massei sont jointes, la Haftarah de Pin'has est empruntée à Mattot. C'est le premier chapitre de Jérémie.

Pourquoi cette Haftarah ? Parce que ce Chabbat tombe au milieu des « Trois Semaines » (du 17 Tammouz à Tichea beAv). C'est une période triste qui comporte une très sérieuse leçon. Nous avons ici la première des trois « Haftaroth de Blâme » qui sont lues avant le 9 Av, anniversaire de la destruction du Beth-Hamikdache (elles sont suivies de sept « Haftaroth de Consolation » qui closent l'année, la dernière étant lue le Chabbat précédant Roch Hachana).

Jérémie vécut au temps de la Destruction du Temple. Sa première prophétie (dans cette Haftarah) fut effectivement un avertissement : Babylone conquerrait et détruirait le Royaume de Judah parce que celui-ci s'était éloigné de D.ieu.

Après que la terrible prophétie s'est réalisée, Jérémie change de ton et parle dans les termes consolants d'un père, redonne courage, foi et espoir au peuple éprouvé. De cela aussi nous avons un écho dans cette Haftarah : le prophète reçoit l'ordre « d'aller crier aux oreilles de Jérusalem » que D.ieu n'oubliera jamais la foi et la fidélité des enfants d'Israël à leur départ d'Égypte. Le prophète compare cette dévotion à celle d'une épouse aimante, suivant en toute confiance son bien-aimé dans le désert.

« Israël est la part sacrée de D.ieu, les premiers fruits de Sa récolte »

dit le prophète. Car, si la récolte entière est chère au fermier qui a tellement peiné pour la produire, « les premiers fruits » sont ceux qui lui tiennent le plus à cœur ; aussi les consacre-t-il à l'Éternel.

Ainsi est Israël parmi les nations vouées au service de D.ieu. Aussi, malheur à celles qui attaquent Israël, car :

« Tous ceux qui le dévorent seront considérés coupables ; ils auront le mal en partage, dit D.ieu ».

Ce qui est vrai de la nation l'est aussi de l'individu. Aucun mal n'arrivera à celui qui avec sincérité et désintéressement consacre sa vie au service de D.ieu. C'est ainsi que l'Éternel promet paix et protection aussi bien à Pin'has dans la Paracha qu'au prophète Jérémie dans la Haftarah. Il faut y voir le lien spécial qui relie la Paracha et la Haftarah.

Source : fr.chabad.org

BALAK

Parachath Balak.
Viens avec moi, vers un autre lieu d'où je pourrai le voir.

« Balak, dit : viens avec moi, vers un autre lieu d'où je pourrai le voir.
Tu ne verras cependant qu'une partie du peuple. Tu ne le verras pas dans sa totalité. Maudit- le de ce lieu... » En quoi, ce changement de lieu pouvait-il infléchir la position de Bil'am ?
Si vraiment, il ne pouvait pas le maudire dans sa totalité , en quoi, le fait de le voir partiellement changerait-il les choses et lui permettrait de les maudire ?

Quand on regarde seulement les derniers rangs du peuple d'Israël, on peut y apercevoir comme partout des éléments peu recommandables, vivant en marge de la société. En les voyant, on n'a certainement pas envie de bénir ni de féliciter le peuple.

Balak a dit donc à Bil'am: ton jugement a été favorable parce que tu as pris en considération l'ensemble du peuple d'Israël, mais si tu voulais bien regarder seulement la partie de ce peuple qui se trouve aux extrémités du camp, tu trouveras certainement en eux beaucoup de tares qui t'aideront à les maudire.

Cet exemple de Balak et de Bil'am nous permet de tirer un enseignement qui peut nous aider dans notre vie quotidienne aussi bien au niveau général qu'au niveau particulier.

Pour nous faire une idée sur n'importe quel groupement humain, il est indispensable de ne pas raisonner comme Balak et Bil'am et de toujours considérer l'ensemble et non une partie des composantes. Il en est de même à l'échelon de l'individu. Là, non plus, il ne faut pas émettre un jugement sur la base d'une seule de ses actions mais bien sûr, sur l'ensemble de son comportement.

De plus, en mettant côte à côte, ce qu'il y'a de beau et de lumineux en chaque être humain, on peut en additionnant tous les côtés positifs arriver à un jugement favorable et à s'écrier comme l'a fait le roi Salomon: " tu es merveilleuse dans ta totalité ma bien-aimée ".

Une autre leçon à déduire de cette façon d'agir: ne jamais prendre en considération que les extrémistes, les intégristes, les ultras comme certains ont tendance à le faire. Si l'on juge la Torah, seulement à travers le comportement violent et intolérant de certains extrémistes, on peut arriver très vite à la conclusion que le message divin demande à sacrifier l'homme sur l'autel d'autres valeurs. Or, il n'en est absolument rien. L'être humain, ne doit en aucun cas être offert en sacrifice à la loi divine.

Aussi, il y'a lieu de considérer non pas ces extrémistes, mais l'ensemble des éléments religieux de la population. Alors et alors seulement, nous arriverons à acquérir une perspective plus authentique de la Torah.

Enfin, un dernier enseignement:

Ne jamais rendre en bloc tout le peuple responsable des manquements et de l'inconduite d'une partie du peuple. Si une partie a un comportement négatif, c'est elle, et elle seule qui devrait être condamnée.

De ce fait, nous devons être très prudents et agir de façon positive pour ne pas que d'autres personnes soient critiquées à cause de nous.

Au cours des siècles de notre exil, les antisémites ont souvent agi comme Balak. Ils ne se sont pas attaqués directement au peuple juif dans son entièreté. Ils ont commencé par prendre des mesures partielles à son égard.
Le numerus clausus dans les universités, des mesures économiques discriminatoires, et ainsi, ils ont réussi à exterminer le tiers de notre peuple dans des conditions atroces.

Photo Bil'am et l'Ange (tableau de Gustav Jaeger)

A propos de la prophétie de Bilaam
Bilaam est considéré par nos Sages comme « le plus grand prophète des nations ». Effectivement, la Torah précise à son propos qu'il était capable de déceler « l'infime instant quotidien de la Colère divine ».
Bilaam avait assez de dons pour savoir que dans la fraction de seconde où D.ieu se met chaque jour en colère, la crête du coq devient blanche. Il avait donc attaché un coq aux pieds de son lit pour être prêt à maudire Israël dès que ce phénomène se produirait…
On sait que pendant tout ce temps-là, la Miséricorde divine a protégé Israël puisque cette Colère divine ne s'est pas manifestée, si bien que Bilaam n'a pas pu mener à bien son funeste dessein.
Or la question qui se pose aujourd'hui est de savoir comment est-il possible qu'un homme comme Bilaam, qui avait une moralité désastreuse (amour du luxe et du vice, une puissante haine et de la jalousie…) était en même temps capable de connaître lui-même cet instant précis de la Colère divine. Mais cela n'est pas pour nous surprendre, car pour nos maîtres, l'ombre et la lumière peuvent effectivement cohabiter chez un même homme.
Nous voyons ainsi qu'à propos de la traversée « à pied sec » de la mer Rouge, les Sages expliquent que la plus humble des servantes a pu alors voir de ses propres yeux ce que même le grand prophète Ezéchiel n'a pu saisir lors de sa fameuse vision du « Char céleste » qui est elle-même considérée comme la plus grande révélation prophétique jamais communiquée à un être humain.…
Ce qui nous amène à une autre question : pourquoi cette femme reste-t-elle une servante, malgré cette vision exceptionnelle qu'elle a pu percevoir au moment de la traversée de la mer ? Eh bien tout simplement parce qu'elle n'a pas cherché ensuite à progresser en s'inspirant de cette « vision » si élevée mais momentanée ! Car ce qui fait qu'un homme atteint des sommets dans sa vie, c'est le sens permanent du progrès et le combat contre ses propres défauts qui nécessitent de sa part une mobilisation de chaque instant susceptible alors de la faire arriver très loin.
Ainsi, lorsque ‘Hanna a prié Hachem pour avoir un enfant, elle Lui a demandé un enfant tout à fait « ordinaire » : elle ne voulait ni d'un surdoué ni d'un être d'exception mais un enfant simple comme les autres. Or, cet enfant va devenir plus tard le prophète Samuel. Alors comment s'est opérée cette « mutation » ? Eh bien par les efforts permanents et personnels de Samuel lui-même pour progresser ! Ainsi a-t-il étudié, travaillé ses qualités et éliminé ses défauts au point d'être considéré dans notre tradition comme l'équivalent de Moché et de Aharon réunis !
Nous voyons donc là que pour le judaïsme, la règle de base de la vie, c'est de progresser sans cesse.
Alors quels sont les obstacles qui peuvent nous faire trébucher ? Le premier consiste tout d'abord à ne pas réaliser dans notre existence ce que nous sommes en essence.
Si Pharaon était un homme si averti et intelligent, comment se fait-il que les plaies successives ne lui aient pas fait entendre raison alors qu'il savait très bien que Moché ne plaisantait pas et que lorsqu'il annonçait une plaie, elle allait de façon certaine survenir ? La réponse est très simple : Pharaon ne faisait pas la relation entre ce qu'il savait et ce qu'il était.
Dans la vie, nous recevons à ce propos de nombreuses informations tout au long de notre vie – surtout aujourd'hui -, mais nous n'y prêtons pas toujours garde et nous ne nous sentons pas concernés en croyant sans cesse que cela ne s'adresse qu'aux autres et pas à nous-mêmes. De fait, celui qui résonne ainsi ne progressera jamais dans sa vie et restera comme Pharaon !
Le deuxième obstacle paralysant notre prise de conscience en direction du progrès, c'est de chercher uniquement à entendre… ce que l'on a envie d'entendre.
Ainsi, dans le Traité talmudique Guittin (page 45a), on raconte l'histoire du rav Ilich qui avait été emprisonné injustement par des non-Juifs. Et voilà que durant son incarcération, un corbeau vient se poser sur la fenêtre de sa cellule et se met à croasser pendant un moment. Or, se trouvait dans cette même cellule un spécialiste du langage des oiseaux à qui le rav demande ce que le corbeau avait dit. Et cet « interprète » d'expliquer les paroles du volatile : « Rav Ilich, sauve-toi ! ». Mais le rav n'a pas voulu en tenir compte. Voilà qu'un peu plus tard arrive une colombe qui vient roucouler sur sa fenêtre. Le rav demande à nouveau ce qu'elle dit et l'homme lui répond : « Rav Ilich, sauve-toi ! ». Si bien qu'enfin persuadé par ces deux messages de ce qui pouvait l'attendre, le rav a tenu compte de ce double conseil en tentant une évasion qui a finalement réussi.
La question que posent nos sages (dont le Maharcha) sur cette Guémara est la suivante : puisque le rav Ilich savait parfaitement décoder lui-même le langage des oiseaux, pourquoi a-t-il demandé à quelqu'un d'autre de le faire ? Parce qu'en entendant ce qu'il avait entendu, il avait tout simplement peur d'avoir « mal entendu » et il craignait précisément le fait d'avoir justement envie d'entendre cela…
Trop souvent dans la vie, il y a des choses que nous avons envie d'entendre et nous les prenons alors pour la réalité pure et simple. Voilà pourquoi il faut toujours s'entourer de l'avis d'un « homme averti » et cet objectif pour nous guider et nous assurer que les « événements » que nous vivons et les « leçons » que nous écoutons, sont bien ceux qui nous sont envoyés par Hachem pour pouvoir mener cette vie de progrès permanents, seule voie menant à la pleine réalisation de toutes nos potentialités ! Par Harav Sitruk, avec 

HOUKAT

Résumé:


  • Lois de la vache rousse - Quelques lois de pureté rituelle - La mort de Myriam et la disparition du puits - Moché et Aharon fautent aux eaux de Mériva - Hachem décrète la mort de Moché dans le désert - Edom refuse le passage aux juifs - Aharon décède sur Hor Hahar - Amalek attaque le peuple d'Israël - L'épisode du serpent de cuivre - Les miracles sur les rives de l'Arnon - Le chant de louange pour le puits de Myriam - Les batailles contre Sihon et Og, roi de Bachan


Après 40 années de tribulations dans le désert, le peuple arrive dans le désert de Sin. Myriam quitte ce monde et le peuple souffre de la soif (la source d'eau qui suivait miraculeusement les enfants d'Israël était le fait du mérite de Myriam). D.ieu demande à Moché de parler à un rocher pour lui demander de faire sortir de l'eau. Moché, que la ré­bellion du peuple a mis en colère, frappe le rocher. L'eau coule mais D.ieu dit à Moché que pour cette erreur, ni lui, ni Aharon n'entreront en Israël. Aharon quitte ce monde à Hor Haar et son fils, Eléazar, lui succède comme Grand Prêtre. Une nouvelle révolte éclate. Le peuple «parle contre D.ieu et Moché» . La sanction est immédiate : des serpents venimeux attaquent les enfants d'Israël. D.ieu demande alors à Moché de placer un serpent d'airain sur un mât de sorte que celui portera son regard vers cet objet se tournera vers le ciel et par conséquent sera guéri. Le peuple échappe à d'autres dangers. Il est ainsi sauvé par miracle d'une attaque qui se prépare depuis les montagnes qu'il traverse. Les enfants d'Israël apprennent le miracle en observant la source d'eau dans laquelle le sang des assaillants qui ont été écrasés par les montagnes coule. Le peuple chante un cantique pour remercier D.ieu de ce nouveau miracle. Moché mène le peuple dans les batailles que leur imposent Si'hon, le roi des Emoréens, et Og, le roi de Bashan, deux pays frontaliers de la terre d'Israël (à l'est du Jourdain) et qui avaient promis protec­tion aux rois présents sur la terre de Canaan. Ces batailles emportées, les terres s'ajoutent donc à la terre d'Israël qui sera partagée entre les tribus.
Un mot sur notre paracha : Le dvar tora : La vache répare la faute du veau
Bamidbar (19;2) « Ils amèneront vers toi une vache rousse parfaite »


La mitsva de la vache rousse est l'un des secrets les plus mystérieux de la Torah, dont il est impossible de chercher la raison, il faut l'accomplir comme une loi (‘houka), ainsi que l'écrit le commentateur Rachi : « Le Satan et les nations du monde tourmentent les bnei Israël en leur disant : qu'est-ce que c'est que cette mitsva, et quelle logique a-t-elle ? » C'est pourquoi elle est exprimée en tant que ‘houka, un décret que l'on n'a pas le droit de discuter. D'ailleurs la raison de la vache rousse n'a pas été découverte, c'est une des mitsvot qui sont impossibles à comprendre, parce que la cendre de la vache rousse rend impurs les purs et purs les impurs. Seul Moché en a connu la véritable raison, et même le roi Chélomo, qui était le plus sage de tous les hommes et connaissait toutes les sciences, n'a pas réussi à en percer le secret. C'est le sens du verset Kohélet (7) : « J'ai dit « je me montrerai sage », mais elle est loin de moi ». Il s'agit de la mitsva de la vache rousse. Il y existe une merveilleuse allusion à cette explication, car les mots VéHi Re'hoka « elle est loin » ont exactement la même valeur numérique que Para Adouma « la vache rousse ».
Le Séfer Ha'Hinoukh écrit : Bien que mon coeur me pousse à donner certaines raisons de la mitsva qui se trouvent en allusion, à propos de cette mitsva-ci je me sens impuissant, et je crains d'en dire quoi que ce soit, même selon le sens immédiat, parce que nos Sages ont longuement parlé de la profondeur du secret qu'elle renferme et de la profondeur de son importance. Mais malgré tous les secrets élevés qu'elle contient, les Sages en ont malgré tout donné une raison, et voici ce qu'écrit Rachi au nom de Rabbi Moché HaDarchan : « Cela ressemble au fils d'une servante qui a souillé le palais du roi. Le roi dit : que la mère vienne et nettoie les saletés de son fils. » Ainsi, que vienne la vache, qui est la mère du veau, pour racheter la faute du Veau d'Or. » Rabbi Itshak de Warka a merveilleusement expliqué cette idée : la faute du Veau d'Or résultait d'un manque de confiance en Hachem, c'est pourquoi on a donné aux bnei Israël la mitsva de la vache rousse, qui est une ‘houka sans raison compréhensible. En l'accomplissant, ils prouvent qu'ils font totalement confiance à Hachem, et ainsi la faute du Veau d'Or se trouve rachetée.L'un des détails de la mitsva est que la vache doit être « parfaite », c'est-à-dire intégralement rousse, car si elle a deux poils noirs, elle ne peut pas servir. Le ‘Hidouchei HaRim fait observer à ce propos : « On peut tirer de là une grande leçon. En ce qui concerne la perfection de la couleur de la vache rousse, deux poils suffisent à la rendre inapte, mais en ce qui concerne la perfection du juif qui a reçu la mitsva « soyez parfaits avec Hachem votre D.ieu », même l'équivalent d'un seul poil suffit à l'annuler ! » Une autre raison pour laquelle la vache doit être rousse est que les péchés sont comparés à la couleur rouge, ainsi qu'il est dit Yéchaya (1) : « Si vos péchés sont comme l'écarlate… s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » Et la vache dot être parfaite comme Israël qui est parfait, alors que par la faute du Veau d'Or il est devenu infirme. La raison pour laquelle la vache ne peut pas servir si elle a porté le joug est une allusion au peuple d'Israël, car toute sa chute provient du fait qu'il a rejeté le joug du royaume des Cieux.Neuf vaches ont été brûlées depuis l'époque de Moché jusqu'à la destruction du Deuxième Temple : Moché a fait la première, Ezra la deuxième, Chimon HaTsaddik en a fait deux, Yo'hanan Cohen Gadol en a fait deux. Eliahou a fait la septième. ‘Hanamel l'Egyptien la huitième, et Yichmaël ben Piabi la neuvième. Le Machia'h fera la dixième vache rousse, qui viendra purifier tout Israël, rapidement et de nos jours, Amen.

KORA'H

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :

  • La révolte de Korah, de son assemblée et de 250 hommes
  • Korah et ses partisans sont engloutis, et les 250 hommes sont consumés par le feu
  • Les encensoirs de Korah et de ses partisans sont transformés en revêtement pour l'autel
  • Les enfants d'Israël sont frappés d'une plaie pour s'être plaints de la mort des 250 hommes. Le kétoret, l'encens fait cesser la plaie
  • Le bâton de Lévi fleurit en signe de l'élection de cette tribu et de la kéhouna (prêtrise) d'Aharon
  • La mitsva de garder le michkan et le beth hamikdach pour les cohanim et les léviim
  • Les dons réservés aux cohanim
  • " Pidyon haben " : la mitsva de rachat du premier-né

Korah, Lévite éminent de la lignée de Kehath, auquel s'allient Dathan et Aviram, princes de la tribu de Réouven, mène une rébellion contre l'autorité de Moïse et d'Aharon, arguant que tout le peuple étant saint, l'autorité ne pourrait demeurer en les mains de ces deux frères.  Moïse s'en remet au jugement divin : que chacun, Aharon et Korah apportent un sacrifice d'encens, afin de déterminer laquelle sera agréée. Korah et ses gens sont engloutis par la terre, et une peste frappe le peuple, que seule l'offrande expiatoire d'encens d'Aharon permet d'apaiser.  La préséance liturgique d'Aharon est encore confirmée par le fait que seul son bâton fleurit, au milieu de celui de chacun des princes des tribus. La Torah répète les fonctions sacerdotales et l'interdit fait aux non-cohanim d'officier au sanctuaire.

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora § "Ne pas mettre du sel sur les plaies"

Bamidbar (17, 2-3) : "Dis à Elazar fils d'Aharon le cohen qu'il ramasse les encensoirs du milieu de l'embrasement… et on les transformera en plaques minces dont on recouvrira l'autel…"
Hachem ordonne à Moché de dire à Elazar fils d'Aharon qu'il prenne les encensoirs de ceux qui avaient offert l'encens et de les laminer pour en recouvrir l'autel. Les commentateurs se demandent : Pourquoi le Saint béni soit-Il a-t-Il souligné que c'est Elazar qui doit prendre les encensoirs et non Moché ou Aharon ?
La réponse est qu'il y aurait apparemment lieu de soutenir que la révolte de Korah a été écrasée de façon si brutale parce qu'ils avaient parlé contre Moché, l'homme de D.ieu, et Aharon, le saint de D.ieu. Mais dans le principe d'avoir contesté le choix de tous les cohanim, la descendance d'Aharon, peut-être que cela ne leur était pas reproché de façon si grave, c'est pourquoi Hachem a ordonné qu'Elazar, le fils d'Aharon, qui représente la descendance d'Aharon, soit celui qui prenne les encensoirs pour les écraser, afin de montrer que le choix d'Aharon pour la kehouna est pour toutes les générations, toute sa descendance après lui, et qu'il n'y a pas à le contester.  Dans le Traité Berakhot (27b), il est question d'un nassi qui avait été rejeté de son poste, et on a nommé à sa place Rabbi Elazar ben Azaria malgré son jeune âge, puisqu'il n'avait que dix-huit ans, mais en fin de compte les difficultés furent aplanies et le nassi reprit son poste. Quand il y a eu une discussion pour savoir qui nommer, l'une des propositions fut de nommer Rabbi Yéhochoua, qui était le plus grand parmi eux, et cette proposition fut rejetée, parce que c'était à cause de lui que le nassi avait été rejeté, et s'il était nommé à sa place, celui-ci en souffrirait beaucoup. Nous voyons quelque chose du même genre dans notre paracha, quand 250 chefs contestèrent la kehouna d'Aharon et voulurent offrir l'encens, et qu'un feu descendit du Ciel et les consuma. Hachem n'a pas dit à Aharon de prendre les encensoirs, parce qu'il était pour ainsi dire l'"adversaire", pour qu'on ne dise pas qu'il était satisfait de leur mort et se réjouissait de voir la vengeance de ceux qui s'était révoltés contre lui. La Torah nous apprend par là une façon de vivre: il ne faut pas mettre du sel sur les plaies et donner le pouvoir à celui à cause de qui la révolution était arrivée.
Le commentateur Rachi explique ainsi le mot ma'hatot ("encensoirs") : "Des instruments dans lesquels on met des braises, et qui ont des poignées." Le commentateur Rabbeinou Ovadia Bartenora objecte : Pourquoi Rachi veut-il expliquer ici ce que c'est qu'un encensoir, étant donné qu'il l'a déjà expliqué dans la paracha Terouma ? Et pourquoi souligne-t-il qu'il y a une poignée ? Il est évident qu'il faut bien les tenir ! Il explique que Korah était conscient du danger de l'encens, il savait qu'un feu risquait de descendre du Ciel pour brûler et détruire. Mais les poignées l'ont aveuglé, il a cru qu'avec une poignée assez longue, le feu n'arriverait pas jusqu'à lui…

Kora'h a été puni mesure pour mesure

Nos Maîtres ont dit (Bemidbar Rabba 18, 3) que Kora'h était un grand sage et faisait partie de ceux qui portaient l'Arche. Ils ont également dit (Bemidbar Rabba 18, 5) : " Kora'h, qui était intelligent, qu'a-t-il vu dans cette sottise ? "
C'est qu'il a été trompé par ce qu'il avait vu, à savoir qu'une grande dynastie provenait de lui : Chemouël, qui valait autant que Moché et Aharon, ainsi qu'il est dit (Téhilim 99, 6) : " Moché et Aharon parmi Ses prêtres, et Chemouël parmi ceux qui invoquaient Son Nom ". Il a pensé : " Est-il possible que toute cette grandeur doive venir de moi et que je me taise ? " Et en vérité, cela m'a toujours étonné : est-ce que parce que Chemouël devait sortir de lui, cela lui donnait le droit de s'opposer à Moché et Aharon, dont toutes les paroles provenaient de Hachem ? Mais j'ai pensé l'expliquer par le fait que Chemouël a donné une halakha devant son Rav Héli (Berakhot 31b), et a failli être puni, n'était le mérite de sa mère qui a prié pour lui. Kora'h a fait le calcul suivant : " Le fils de mon fils, qui descend de moi, et qui est lui aussi appelé à être un grand en Israël, s'est opposé à son Rav et a enseigné la halakha devant lui, donc moi aussi je peux m'opposer à mon maître Moché et je vais faire venir le Sanhédrin pour qu'ils décrètent une halakha devant lui. " Mais il n'a pas vu correctement. Il avait des intentions pures et souhaitait grandir, mais les Sages ont dit (Avot 4, 5) : " Ne faites pas d'elles [les paroles de Torah] une couronne pour vous glorifier ni une pelle pour creuser. " Hillel disait : " Celui qui se sert de la couronne [pour lui-même] passera, ainsi que nous l'avons appris : quiconque utilise les paroles de Torah pour son intérêt personnel s'ôte lui-même de la vie en ce monde. "
D'où savait-il cela ? De Kora'h, qui pensait que comme il faisait partie de ceux qui portaient l'Arche et qu'il était très intelligent, cela lui donnait le droit de faire de la Torah une couronne pour se glorifier. De plus, son regard sur son petit-fils le prophète Chemouël l'a trompé, c'est pourquoi il a voulu faire de la Torah une pelle pour creuser et s'opposer à Moché et Aharon, il a donc été puni mesure pour mesure, et du Ciel on a ouvert pour lui un abîme et il a disparu du monde.

CHELA'H LEKHA

Résumé:

De quoi parle notre Paracha? Les points principaux :
  • Les Bnei Israël demandent à Moché d'envoyer des espions en Israël
  • Les espions se corrompent en médisant sur la terre d'Israël
  • Au retour des espions, les juifs pleurent sans raison, enflammant la colère divine
  • Le châtiment des espions et de la génération du désert
  • Hamaafilim : ceux qui insistèrent pour entrer en Erets Israël
  • Lois concernant les offrandes et libations accompagnant les sacrifices
  • Halla : lois concernant le prélèvement sur la pâte
  • Offrande apportée en cas d'erreur ou d'idolâtrie d'une majeure partie de la communauté
  • Etre attentif à ne pas se tenir parmi ceux qui méprisent la parole d'Hachem
  • Le profanateur du chabbat
  • Troisième paracha du Chéma : la mitsva des tsitsit
  • L'interdiction de nourrir des pensées d'hérésie et d'immoralité

La parachat Chela'h continue la préparation du voyage du peuple vers son pays, qui avait commencée dans la parachat Béha'alotkha, de la montagne de Hachem jusqu'au désert de Paran par Kivrot HaTaava et ‘Hatserot. Des explorateurs sont envoyés pour reconnaître le pays, et ils reviennent dans le désert avec un manque de confiance en Hachem, à la suite de quoi on leur annonce que le peuple restera dans le désert pendant quarante ans, au cours desquels la première génération mourra.
Les révoltés essaient de palier à la catastrophe en essayant de monter en Erets Israël, mais sans succès. Après l'éloignement de Hachem et le décret de rester dans le désert, d'autres mitsvot sont données concernant
les sacrifices, ainsi que la ‘hala de la pâte et les prélèvements sur le blé. Les bnei Israël reçoivent l'ordre d'un sacrifice spécial pour une révolte involontaire contre toutes les mitsvot. Celui qui avait ramassé du bois le Chabat est lapidé. Ils reçoivent l'ordre de porter des tsitsit aux coins de leurs vêtements pour se rappeler de toutes les mitsvot.
Haftara:
La haftara de la parashat Chéla'h Lé'ha est Josué 2:1–24.
Comme dans la parasha, des espions sont envoyés en éclaireurs pour explorer la terre d'Israël, non pour établir un rapport sur la terre (Num. 13), mais pour évaluer le terrain à Jéricho (Jos. 2) Josué ben Noun a pris part à ces deux récits, émissaire dans la parasha (Num. 13:8, 16), mandataire des éclaireurs dans la haftara (Jos. 2:1.)
Un rapprochement linguistique supplémentaire peut être établi avec le mot « otot (signes), » auxquels les enfants d'Israël n'ont pas cru alors que D. ieu les avait envoyés (Num. 14:11), et le signe que Rahab demande dans la haftara aux espions afin qu'elle puisse commencer à les croire (Jos. 2:12.)

Divré Tora:
A PROPOS DE LA PARACHA



A propos du prélèvement de pâte


De fait, il convient de remarquer que l'obligation de prélever la ‘hala n'entre en jeu qu'à partir du moment où la farine est mélangée à l'eau et où la pâte se forme.

En réalité, ce devoir réside très exactement dans l'appellation de « pain » donnée à cette pâte. Un pain de riz en est ainsi dispensé dans la mesure où la Torah ne considère comme pain que celui confectionné avec les cinq céréales d'Eretz-Israël. De même, si la cuisson devait avoir été réalisée à la chaleur du soleil, une telle pâte serait dispensée de prélèvement dans la mesure où « l'action du soleil ne produit pas un ‘pain', (…) car seulement la pâte dont la cuisson aboutit à la formation d'un pain véritable est soumise [au prélèvement de] la ‘hala », (ibid. 6, 12).

Ces différentes lois spécifiques nous conduisent à une conclusion a priori assez claire : la ‘hala n'est aucunement un prélèvement sur le fruit de la Terre, mais précisément sur le « pain de l'homme », autrement dit sur l'élément fondamental de sa subsistance. C'est donc sur cet assemblage de farine et d'eau, produit de la main de l'homme, que la Torah impose ce nouveau prélèvement. Par conséquent, peu importe quelles seraient les origines des céréales, car ce n'est pas la sainteté propre à ces fruits qui intervient ici, mais au contraire, c'est le fruit du travail de l'homme qui en constitue le principe !
Le pain est en effet l'élément de base de la subsistance de l'être humain : « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce que produit la parole de l'Éternel », (Dévarim, 8, 3).Le pain se révèle ainsi comme le plus élémentaire produit de l'homme qui se présente comme le fondement de sa subsistance.
Outre les fruits de nos récoltes, outre les bêtes de nos élevages ou même les premiers-nés de l'homme, la Torah nous enjoint ici de prélever une part de notre « énergie » fondamentale afin de la consacrer à D.ieu en l'offrant au Cohen. C'est donc bien là une part du produit de nos mains et une parcelle de notre activité en qualité d'êtres humains que nous concentrons dans ce bout de pâte offert au Cohen !

Dans le 5e chapitre des Pirké Avot (Maximes des Pères), une michna rapporte l'enseignement suivant : « Sept catégories de catastrophes surviennent au monde en raison de sept sortes des autes : lorsque certains prélèvent le maasser et d'autres non, une famine due à la disette s'abat sur le monde pendant laquelle certaines personnes sont affamées et d'autres restent rassasiées. Si tous décident de ne plus prélever le maasser, c'est une famine de consternation et de disette qui s'abat sur le monde. Et s'ils décident de ne plus prélever la ‘hala, c'est une famine dévastatrice qui s'abat sur le monde ! », (michna 7). Comme nous l'avons vu, si la ‘hala se distingue ainsi de tous les autres formes de prélèvements – que la michna précitée désigne par le terme générique de « maasser » – au point où sa transgression conduit à une punition nettement plus rigoureuse, c'est parce que contrairement à ces différents autres dons, la ‘hala constitue l'offrande du « souffle humain » et de cette force même qui nous permet de subsister.

Voilà pourquoi un éventuel manquement à ce devoir est à même de provoquer légitimement une « famine dévastatrice » susceptible de gommer totalement la vie de la surface de la terre !

Yonathan Bendennoune
Avec l'accord exceptionnel d'Hamodia-Edition Française


BEHALOTE'HA

Résumé:

De quoi parle notre Paracha?
  • La mitsva d'allumer la ménora
  • Les léviims sont initiés au service
  • Pessah chéni
  • Les deux trompettes d'argent de Moché
  • Ytro quitte le camp du désert
  • La faute de ceux qui se plaignirent en désirant de la viande, ainsi que leur châtiment lors de la chute des cailles
  • De nouveaux zékénim (anciens) sont choisis. Parmi eux, Eldad et Médad reçoivent leur prophétie directement d'Hachem
  • Le lachon hara (médisance) de Myriam et Aharon envers Moché, ainsi que la colère d'Hachem contre eux

Aharon reçoit le commandement d'allumer les lumières de la Ménorah, le candélabre, et la tribu de Lévi est intronisée pour le service dans le Tabernacle.

La fête de " Pessa'h Chéni ", littéralement " Deuxième Pessa'h " est instaurée à la suite d'une demande (" Pourquoi serions-nous privés ? ") émanant de personnes dont lmpureté rituelle les a empêchés d'offrir le sacrifice pascal en son temps. La date de Pessa'h Chéni est le 14 Iyar, un mois après le premier Pessa'h (" Pessa'h Richone ").

D.ieu transmet à Moïse des directives concernant le processus de départ du camp et de campement à l'arrivée. Le peuple quitte alors le Mont Sinaï où il campé près d'une année.

Le peuple se révolte et se plaint de la Manne (nourriture céleste) dont il n'est pas satisfait. Il demande de la viande. Moïse, ne supportant plus le fardeau du peuple, nomme 70 anciens auquel il transmet un reflet de son esprit divin. Les anciens l'assisteront dès lors pour gouverner le peuple.

Myriam parle à Aharon de manière "négative" de son frère Moïse et est frappée par la lèpre. Moïse prie pour sa guérison et le peuple tout entier attend 7 jours au bout desquels elle réintègre le camp.

Haftara:
La haftara pour la parashat Behaalotekha est Zacharie 2:14-4:7.
Zacharie reçoit une vision de la menorah (Zech. 4:2-3), qui est le premier grand sujet de la parasha Num. 8:1-4. L'ange de Dieu explique le message: " Ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon esprit, dit l'Éternel des armées " (Zech. 4:6.) Le prophète explique que les lumières de la menorah symbolisent les "yeux" de Dieu, surveillant la terre (Zech. 4:10.)
De même que la parasha, la haftara discute de la purification des gens responsables du culte, les Lévites dans le cas de la parasha (Num. 8:6-7), le Cohen Gadol Josué dans la haftara (Zech. 3:3-5.)   



Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
**
Les Mitsvot avec joie et enthousiasme Bamidbar (8;3) : " Aharon fit ainsi, il fit monter les lumières face à la menora comme Hachem l'avait ordonné à Moché "

Le commentateur "Rachi" explique que le verset " vient louer Aharon de n'avoir rien modifié ". Les commentateurs ont vu là une source d'étonnement. De quoi la Torah vient-elle complimenter Aharon ? De ne pas avoir modifié les mitsvot de Hachem ? Si Hachem avait ordonné de faire la menora d'une certaine façon et de préparer et allumer les lumières d'une certaine façon, pourquoi Aharon, le saint de Hachem, aurait-il modifié quoi que ce soit ?

En voici l'explication. Habituellement, la plupart des gens accomplissent les mitsvot usuelles, qui reviennent chaque jour de la même façon, par habitude, sans la concentration nécessaire et sans se préparer à la mitsva, comme quelque chose qu'on fait mécaniquement. C'est le reproche du prophète Isaïe : (Isaïe 29;13)

" Puisque ce peuple ne me rend hommage que de la bouche et ne m'honore que des lèvres, et qu'il tient son coeur éloigné de moi " . Ce qui n'est pas le cas pour une mitsva rare, qui ne revient par exemple qu'une fois par an. Celle-ci s'accompagne d'une joie particulière en même temps que d'un enthousiasme saint pour l'accomplissement de la mitsva. On prend soin de l'accomplir dans tous ses détails de la meilleure façon possible. Ainsi par exemple la mitsva des quatre espèces à Soukot, de la matsa à Pessa'h, de la sonnerie du chofar, de la bénédiction sur les arbres en Nissan, de la bénédiction du soleil et ainsi de suite. Ces mitsvot ne sont pas fréquentes, et le peuple les accomplit dans la joie et la crainte du Ciel. Or imaginons Aharon le cohen, qui pendant quarante ans, chaque jour, a allumé lui-même la menora, arrangé les mèches, et changé les mèches et l'huile avec la plus grande pureté. Il s'est réjoui de la joie de la mitsva d'allumer les lumières, dans tous ses détails, même à la fin de la quarantième année, de la même façon qu'au moment de l'inauguration du Sanctuaire, quand il est monté pour allumer la menora pour la première fois !

C'est pourquoi le verset vient nous dire à l'honneur d'Aharon qu'il n'a rien modifié dans le service de Hachem.

Chaque acte d'allumage de la menora a été accompli par ses mains fidèles, avec toutes les intentions nécessaires qu'il fallait avoir, avec le même enthousiasme pour la mitsva, avec la même joie immense qui l'avait envahi la première fois, et qui était arrivée à son comble quand il avait dit avec amour et crainte la bénédiction : " Qui nous a sanctifiés par Ses mitsvot et nous a ordonné d'allumer les lumières du Sanctuaire ". Elle avait duré pendant tous les quarante ans, chaque jour. Il n'en était pas ainsi uniquement de la menora, mais de toutes les mitsvot que faisait Aharon. Il faisait attention à tous les détails, les embellissements et la concentration qui convenaient pour chaque mitsva. C'est pourquoi il a mérité de quitter ce monde par une " mort du baiser ", sans aucune souffrance, alors que brûlait à côté de lui la menora qu'il avait allumée dans le Sanctuaire.

NASSO

De quoi parle notre Paracha? Les points principaux :

  • Les Léviims des familles de Guerchon et de Mérari sont choisis pour le service
  • Hachem ordonne que toutes les personnes impures quittent le camp
  • Le vidouï : la mitsva de confesser verbalement ses fautes
  • Exhortation à ne pas retenir ce qui est du aux cohanim et aux léviim
  • La sota : femme suspectée d'adultère
  • Le nazir
  • Birkat cohanim : la bénédiction des prêtres
  • Les offrandes des princes le jour de consécration de l'autel

La paracha de Nasso commence par la suite du dénombrement des membres de la tribu de Lévi aptes au service dans le Temple. Les Lévites âgés de 30 à 50 ans étaient affectés au transport des objets du Tabernacle ainsi qu'aux chants de louanges à D.ieu lors des sacrifices.
Puis, la paracha présente les lois de pureté à respecter afin de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du Tabernacle, dans le campement des Lévites (autour du Tabernacle). Seul le lépreux, qui s'était rendu coupable de médisance et avait semé la discorde, était exclu du campement d'Israël (après l'arrivée en Israël, de la ville de Jérusalem).
La paracha présente ensuite le cérémonial de la femme «sota», soupçonnée par son mari d'adultère parce qu'elle s'est isolée avec un homme, devant deux témoins, alors que son mari l'en avait exclue. La femme «Sota» devait boire des eaux dans lesquelles un serment, mentionnant le nom de D.ieu, avait été effacé.
Si la femme soupçonnée était coupable, elle mourrait, ainsi que l'homme avec lequel elle s'était isolée, dans de terribles souffrances. Si elle était innocente, elle recevait les plus grandes bénédictions du Ciel. Le processus de la Sota est suivi par les lois du «Nazir», une personne ayant fait voeu de ne pas consommer de produits de la vigne, de ne pas entrer en contact avec un cadavre, et de ne pas se couper les cheveux. Le Nazir s'imposait cette abstinence par crainte d'être entraîné à la faute par les plaisirs. Puis, D.ieu demande aux Cohanim de bénir le peuple d'Israël.

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora
« L'homme qui a des choses saintes, elle sont à lui» (5, 10)
Le ‘Hafets ‘Haïm dit qu'il y a là une allusion à un principe capital que l'homme doit se rappeler à chaque instant des jours de sa vie, à savoir que ses biens véritables sont uniquement les fruits de son travail spirituel. Les sujets de sainteté dont il s'occupe, comme l'étude, la prière et les mitsvot, sont ses acquisitions éternelles. Elles l'accompagneront dans sa vie et dans sa mort. Seules « ses choses saintes» sont à lui. Mais par contre, toutes les actions qui lui viennent par la force du mau­vais penchant et de ses acolytes ne constituent pas une vérita­ble acquisition. Les amis mensongers apparaissent à l'homme comme des amis, mais ne le soutiennent pas au moment où il en a besoin.
On le comprendra au moyen d'une parabole. Il y avait un juif qui avait perdu ses biens et ne pouvait plus trouver de quoi nourrir sa famille. Il réfléchit qu'il ne pouvait pas rester sans rien faire en regardant ses enfants mourir de faim. Que fit-il ? Il prit un bateau pour s'en aller dans les pays lointains d'Afri­que, et dans son nouveau lieu de résidence il se mit à faire le commerce du lait. Dans ces pays il y a de grandes chaleurs, un vent brûlant souffle pendant toute l'année. Il n'y a pas de pâturage pour les bêtes, par conséquent il y a très peu de trou­peaux, c'est pourquoi le lait est une marchandise précieuse. En conséquence, le commerce de l'homme s'étendit à tout le pays, et en très peu de temps il ramassa beaucoup d'argent.
Les années passèrent, et un beau jour arriva une lettre de sa femme, où elle exprimait sa douleur et ses difficultés, et elle lui demandait de rentrer à la maison. L'homme se prépara à rentrer, et se dit: est-ce que cela vaut la peine que je transporte avec moi tout l'argent que j'ai gagné ici en liquide ? Si je fais cela, je n'aurai rien gagné, parce que mille euros restent tou­jours mille euros et pas plus. Mais si avec cet argent j'achète la marchandise dont je m'occupe, donc du lait, je pourrai le revendre là-bas un bon prix, et ainsi j'augmenterai le capital que j'ai déjà. Il acheta donc des milliers de litres de lait, fit rentrer la marchandise dans des caisses et les chargea sur un bateau. Le même jour, il envoya à sa femme une lettre où il lui annonçait qu'il rentrait à la maison, et qu'il apportait avec lui beaucoup de marchandise précieuse dont le prix était élevé. Il lui demandait également de venir le chercher au port.
Alors qu'il faisait ses derniers préparatifs en Afrique, il ren­contra l'une de ses connaissances, qui lui demanda: Tu rentres chez toi, pourquoi n'achètes-tu pas à ta femme et à tes enfants quelques cadeaux ? Des bagues en or, quelques bijoux ! Ce n'est rien du tout, se dit l'homme, ces bijoux je pourrai aussi bien les acheter là-bas, pourquoi les acheter ici ! Mais en fin de compte, son ami réussit à le persuader d'acheter quelques bagues serties de pierres précieuses et quelques bijoux bon marché, car en Afrique l'argent et l'or étaient considérés comme rien.
Quand il arriva chez lui, beaucoup d'habitants de la ville vinrent l'accueillir, comme il convient envers quelqu'un d'aussi riche que lui. Les débardeurs se mirent à décharger sa cargaison, et alors… on s'aperçut de l'ampleur de la catastrophe. Pendant tout le temps que le lait était resté dans la cale il avait tourné, et une odeur terrible s'en dégageait, au point qu'on ne pouvait
pas du tout s'approcher du bateau à cause de l'odeur. Tout son argent avait donc disparu. Sa femme, qui se tenait auprès de lui, se tordait les mains avec des cris: « Espèce d'imbécile ! Est-ce que c'est pour cela que j'ai souffert toutes ces années ! Est-ce que je t'ai envoyé en Afrique pour acheter du lait ! On en trouve ici en abondance. Est-ce que tu ne pouvais pas ache­ter quelques pierres précieuses !» L'homme était embarrassé et honteux de sa grande stupidité. Il était sorti pauvre de chez lui et il rentrait encore plus pauvre. Mais au dernier moment, il se rappela les bagues et les bijoux qu'il avait achetés à la dernière minute en Afrique. Il les vendit, et ils en vécurent pendant plusieurs mois.
C'est la même chose pour chacun d'entre nous en ce bas monde. L'homme descend en ce monde pour faire des « affai­res», il passe la plus grande partie de sa vie à ramasser des biens matériels. Il ne s'intéresse qu'aux choses matérielles, alors que la Torah et les mitsvot, dont il est impossible de soupçonner la valeur dans le monde à venir, il ne s'y intéresse pas du tout. Et qu'est-ce qu'il prend avec lui pour le monde à venir ? Un corps bien nourri, un ventre bien plein. Combien ce juif est malheureux quand il expose à tous les yeux sa « marchandise» lamentable, qui entre temps s'est abîmée… seules les quelques mitsvot qu'il a faites en ce monde lui serviront de défenseur dans le monde à venir, car au lieu d'emmener avec lui des pierres précieuses il a emmené avec lui une marchandise qui empeste. C'est pourquoi tout juif doit réaliser pour lui-même « L'homme qui a des choses saintes, elle sont à lui», et emmener avec lui la sainteté.



BAMIDBAR

De quoi parle notreParacha?
Les points principaux :
  • Dénombrement des enfants d'Israël  - Les trois camps dans le désert    - Les enfants d'Israël campaient sous desbannières, selon un ordre bien précis  -Les léviim sont dénombrés séparément  -Les léviim rachètent les premiers-nés  -Les actes du service accomplis par les léviim  - La préparation des saints ustensiles du michkan pour le voyage  - Les enfants de Kéhat (fils de Lévi) sontdénombrés et choisis pour le Service

Dans le désert duSinaï, D.ieu demande que l'on procède à un recensement des tribus d'Israël. Mochérecense 603 550 hommes âgés de 20 à 60 ans (c'est-à-dire en âge de faire laguerre). La tribu de Lévi, décomptée à part, compte 22 300 hommes âgésd'un mois ou plus. D.ieu demande que cette tribu de Lévi soient consacrée auservice du Temple à la place des premiers nés car ces derniers ont participé àla faute du veau d'or.
La Paracha décrit ensuite la manière dont les enfants d'Israël campaient etvoyageaient. Lorsque le peuple levait le camp, les Lévites procédaient d'abordau démontage du Michkane (sanctuaire). A l'arrivée, ils le remontaient aucentre du nouveau lieu de campement et établissaient leurs tentes autour delui. La famille Lévite des Kéhati, à laquelle était confié le transport desobjets sacrés du sanctuaire, ces objets étant enveloppés dans des draps,campait au sud.  A l'est, où se situaitl'entrée du Michkane, se trouvaient les tentes de Moché, Aaron et ses fils. Autourdu cercle Levite, les douze tribus campaient en quatre groupes de trois tribuschacun. À l'est campait la tribu de Judah (au nombre de 74 600), Issakhar (54400) et Zevouloun (57 400); au sud, Réouvèn (46 500), Shimon (59 300) et Gad (45650); à l'ouest, Ephraim (40 500), Ménaché (32 200) et Binyamin (35 400); et aunord, Dan (62 700), Achère (41 500) et Naphtali (53 400). Chaque tribu avaitson «nassi» (prince) son drapeau avec sa couleur et son emblème.

Unmot sur notre paracha : Le dvar tora

De bons soldats dansl'armée d'Hachem
Vayikra (1, 45) « Tousceux qui étaient propres au service en Israël »
Quand le gaon Rabbi‘Haïm de Zanz avait quatorze ans, il connaissait déjà par  coeur toutes les six cent treize mitsvotdans  l'ordre du Rambam.
Lorsque certainespersonnes lui demandèrent pourquoi il avait appris toutes les mitsvot parcoeur, le garçon répondit : « Je me suis aperçu que des bons soldats doiventconnaître tous les ordres de leur supérieur.
Et si nous voulons êtrede bons soldats dans l'armée de Hachem, nous devons  connaître tous les ordres et les lois.  Quels sont les ordres qui nous concernent,sinon les six cent treize mitsvot ? Comme je veux être un bon soldat dansl'armée de Hachem, j'ai appris toutes les six cent treize mitsvot par coeur. »
 

BEHAR BEHOUKOTAI

BEHAR
  • Lois liées à la chémita (année chabbatique), et au jubilé  - L'interdiction de prix excessifs    - L'interdit de blesser un juif par des paroles    - Lois du rachat des maisons et des terres en Erets Israël    - L'obligation de soutenir le nécessiteux    - Interdiction du prêt ou d'emprunt à intérêt fait à un juif    - Lois concernant la vente du serviteur juif et cananéen, ainsi que la délivrance du serviteur juif  -  Ne pas se prosterner sur un sol en pierre
BEHOUKOTAÏ
  • Le salaire de la Tora et des mitsvot : Hachem promet de bénir notre peuple pour l'étude et l'accomplissement de la Tora, par l'abondance, la paix, le bonheur familial  - Les 49 réprimandes divines    - Réconfort et promesse pour notre temps     
  • La donation de la valeur d'une personne, d'un animal au Beth hamikdach  -  La dîme des animaux

Sur le mont ("Béhar") Sinaï, D.ieu communique à Moïse les lois de l'année sabbatique : chaque septième année, tout travail agricole devrait cesser et les produits de la terre sont à la disposition de tous, homme et animal.  7 cycles sabbatiques sont suivis de la 50ème année appelée année du jubilé ("Yovel"), pendant laquelle le travail agricole cesse, tous les esclaves sont remis en liberté et toutes les propriétés terriennes de la Terre Sainte qui ont été vendus retournent à leurs propriétaires originaux.
La paracha nous donne ensuite des lois complémentaires concernant la vente des terres, l'interdiction de léser dans le commerce et l'interdiction de l'usure. Dans la Paracha de Bé'houkotaï, D.ieu promet que si nous gardons Ses Commandements, nous aurons la prospérité matérielle et vivrons en sécurité sur notre terre. Mais Il livre aussi un avertissement "de réprimande" sévère concernant l'exil, la persécution et d'autres maux qui nous arriveront si nous abandonnons notre alliance avec Lui. Néanmoins, D.ieu promet que "Même quand ils seront dans la terre de leurs ennemis, Je ne les jetterai pas loin; je ne les abhorrerai pas en les détruisant et en brisant Mon accord avec eux; car je suis l'Eternel leur D.ieu."

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora ! Ne lui prends ni intérêt ni profit… Je suis Hachem votre D. Qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte (25, 36-38).
Pour expliquer le rapport entre l'interdiction de prendre des intérêts et la sortie d'Egypte, le Rav chelita a écrit dans son livre Pa'had David : Quand quelqu'un prête de l'argent à intérêt, il s'attaque à la foi en Hachem, car il montre que Hachem n'a pas la force de lui envoyer Ses bienfaits, c'est pourquoi il prend des intérêts. Il lèse aussi l'unité des bnei Israël, car il ne tient pas compte du fait que les bnei Israël sont responsables les uns des autres et qu'il faut aider le prochain, et il lui prend trop d'argent et lui rend la vie difficile. De plus, il porte atteinte à l'alliance de la circoncision (brit), car le mot ribit (intérêts) est formé des mêmes lettres que brit, et la circoncision est l'un des signes grâce auxquels les bnei Israël ont été délivrés de l'Egypte. Par conséquent celui qui prête à intérêt porte atteinte à la foi, à l'unité et à la circoncision, donc à la sortie d'Egypte, et c'est cela le rapport entre l'interdiction du prêt à intérêt et la sortie d'Egypte.

Behar - 2 qualités : émouna & 'hessed
La paracha Behar traite de la mitsva de la chémita. Cette mitsva, consiste à laisser (en  érets Israël) la terre se reposer une fois tous les sept ans, c'est-à-dire qu'il est interdit d'y effectuer les travaux agricoles. Le propriétaire doit aussi retirer sa propriété des fruits de sa récolte, et permettre leur consommation à tout celui qui le désire.
De nombreuses raisons ont été données pour expliquer le sens de cette mitsva. L'idée générale est de renforcer la foi et de savoir que même lorsque nous devons travailler pour vivre, il ne faut pas oublier qu'en réalité, c'est Hachem qui nous envoie la subsistance. La Torah promet donc à ceux qui respecteront cette année de chémita, qu'ils verront la Main d'Hachem. Ils auront de quoi vivre durant toute cette année et cela les aidera à se souvenir que même lorsque l'on travail, c'est en réalité Hachem qui nous nourrit ! Puis, la Torah continue par ce verset : " Lorsque ton frère va s'affaiblir… tu le soutiendras… ". Rachi commente que lorsque c'est possible, la Torah nous appelle à soutenir nos frères avant qu'ils ne deviennent pauvres. Fais en sorte de l'aider avant que ton aide lui devienne indispensable !
Le Imré Yossef explique au nom du Maguid de Douvna, la juxtaposition de ces deux mitsvot :
Il existe deux sortes de personnes. Celles qui craignent toujours de l'avenir et travaillent sans cesse pour avoir encore et encore de l'argent. D'autres, qui sont confiantes et qui vivent "au jour le jour". Le comble, c'est qu'il peut arriver qu'un pauvre vienne chez une personne de la première catégorie, et que cette dernière refuse de l'aider (en argumentant que le pauvre a de quoi vivre quelques jours). Le riche expliquera alors au pauvre qu'il doit être confiant en Hachem, et que grâce à D', il a déjà de quoi manger pour aujourd'hui et demain (!) etc.
Mais la Torah nous enseigne que c'est l'inverse qu'il faut faire :
Lorsqu'il s'agit de nous même, il est nécessaire de cultiver notre émouna, notre foi en Hachem. Il n'y pas besoin de courir après les richesses, surtout si cela risque de diminuer notre service divin, 'Has véchalom.
Cependant, ce devoir ne doit pas être utilisé pour notre prochain. Si l'on aperçoit que ce dernier risque de s'effondrer, on ne peut se réfugier derrière notre foi. Il est nécessaire de s'inquiéter sur le sort du prochain et de le sortir de tout risque de faire faillite, même si actuellement il a de quoi vivre !  Le tsadik rabbi Réphaël Baroukh Tolédano nous a donné l'exemple. En effet, dans la ville du tsadik, à Mekhnès, il y avait deux dentistes. Un qui était de bonne réputation, et le second qui était, disons, un peu moins bon.  Et voici qu'un matin, le rav eut besoin d'aller chez le dentiste. Il alla voir le dentiste de second choix, s'appuyant sur sa foi inébranlable. L'après-midi même, un homme vint trouver le rav et lui raconta ses difficultés. Il lui raconta également qu'il avait besoin d'aller chez le dentiste, mais qu'il ne pouvait pas, faute de moyens…
Immédiatement, le rav se leva et alla chercher de l'argent pour que cet homme puisse recevoir les soins nécessaires. Sans hésiter, le rav lui donna la somme qu'il fallait pour aller chez le meilleur des deux dentistes ! Car, lorsqu'il s'agissait des autres, le rav ne voulait pas se servir de la émouna ! Le rav savait qu'à ces moments, Hachem veut nous donner le mérite de faire le plus possible ! Prions de tout notre cœur qu'Hachem nous donne ces deux qualités : avoir une entière confiance en Lui, et en même temps, lorsqu'il faut aider les autres, pouvoir le faire de toutes nos forces ! En ces jours qui précèdent Chavou'ot, la fête du don de la Torah, essayons avec encore plus de forces d'améliorer nos traits de caractères et notre amour de la Torah. Ainsi, nous pourrons recevoir durant la fête, une aide providentielle particulière pour servir Hachem tous les jours de notre vie, amen ! Rav Emmanuel Mimran

EMOR

Résumé:

De quoi parle notre Paracha?
  • Lois liées aux cohanim
  • Personnes auxquelles la térouma est interdite
  • Le hilloul Hachem (profanation du nom divin) et le kidouch Hachem (sanctification du nom divin)
  • Les thèmes des fêtes et leurs sacrifices respectifs
  • Le blasphémateur

La Paracha de Emor (qui signifie "parle") commence avec des lois spécifiques aux Prêtres (Cohanim) et au Grand Prêtre (Cohen Gadol), ainsi que des règles concernant le service dans le Temple. Un Cohen ne doit pas se rendre impur par contact avec un défunt, excepté pour porter le deuil de ses parents les plus proches. Un Cohen ne peut pas se marier avec une femme divorcée ou une femme qui a eu des relations avec une personne qu'elle ne peut pas épouser. Par ailleurs, un Cohen qui a certains défauts physique ne peut pas effectuer le service dans le Temple.

Un veau, un agneau, ou un petit doit être laissé près de sa mère au moins 7 jours avant de pouvoir être offert en sacrifice. Par ailleurs, on ne peut sacrifier le même jour un animal et son petit.
La seconde partie de la paracha donne la calendrier annuel des fêtes juives. Le 14 Nissan est offert l'agneau Pascal. Puis, le 15 Nissan commencent les 7 jours de la fête de Pessa'h (8 jours en dehors de la terre d'Israël). Le deuxième jour de Pessa'h est offert l'offrande du Omer (Omer = mesure de volume), première offrande faite d'orge inaugurant la nouvelle récolte. Ce même jour commence le décompte dit "décompte du Omer"qui comprend 49 jours. Le cinquantième jour tombe la fête de Chavouot qui célèbre le don de la Torah. Le 1er Tichri tombe Roch Hachana, désigné dans la Thora comme le jour "souvenir de la sonnerie (du choffar). Le 10 Tichri est la date de Yom Kippour, jour de jeûne. Puis, le 15 Tichri commencent les 8 jours de Souccot (9 jours en dehors de la terre d'Israël). La Paracha mentionne l'interdiction d'assassiner, de blesser son prochain ou de détruire ce qui lui appartient.


Haftara:
Cette haftara (Ezéchiel 44, 15-31), définit ce que sera le rôle des Cohanim dans le futur troisième Temple.


La parabole de la semaine: Emor

La Paracha Emor énumère en détail les fêtes juives, parmi lesquelles celle de Souccot : « Vous demeurerez dans des souccot durant sept jours ; tout citoyen en Israël demeurera sous la soucca », (Vaykra, 23, 42)

L'illustre Alchikh Hakadoch explique dans son commentaire sur la Torah ce qui semble apparaître comme une « redondance » dans ce verset. En effet, en quittant sa maison pour aller habiter dans la soucca afin d'accomplir la mitsva, chaque juif déclare que ce monde matériel n'est qu'éphémère et qu'il n'est lui-même, en tant qu'individu, que « de passage ». Ainsi, demeurons-nous dans ces cabanes pendant sept jours, chaque jour symbolisant dix années de notre vie. Toutefois, ceux qu'on appelle les « citoyens » (à savoir les tsadikim -voir à ce propos le Traité talmudique Baba Batra 15/a, où Avraham Avinou est appelé le « citoyen ») ne se contentent pas des sept jours de Souccot : l'accumulation des biens et acquisitions matériels ne les séduisent en rien, et ils demeurent toute leur vie dans une soucca !

Rabbi Yaacov Galinsky chlita, raconte à ce propos la parabole suivante…
Vers la fin de ses jours, le célèbre Sage de Mekhnès, rabbi Refaël Barou'h Tolédano zatsal, vint s'installer en Israël.
Voulant accomplir la mitsva de « yichouv bé-Eretz Israël » [s'installer sur la terre dévolue au peuple juif - Ndlr], il exprima son souhait d'acheter un appartement à Bné Brak. Ne possédant pas la somme requise, il dut avoir recours à des emprunts. Une fois ce problème financier résolu, il lui fallut encore entreprendre des travaux de rénovation. Enfin, l'appartement fut prêt et on vint lui annoncer qu'il était possible d'y emménager.
Or, à la grande surprise de sa famille, il annonça qu'il envisageait de trouver un locataire pour occuper cet appartement et d'utiliser le loyer ainsi perçu afin de financer la location de son propre domicile.
Pressé de questions par son propre entourage, il révéla même qu'il ne voulait pas s'établir dans sa propre demeure, car il avait « peur »… « Je ne veux pas habiter dans ma propre maison. Au Maroc non plus, je n'habitais pas dans ma propriété. Car j'ai peur ! ».
Constatant le grand étonnement et l'incompréhension qu'il suscitait autour de lui, il ajouta : « Je crains qu'en habitant chez moi en toute sécurité et sans nulle inquiétude de me faire congédier par le propriétaire, je risque de me sentir trop ‘enraciné'… au point d'oublier que ce monde est bel et bien provisoire ! ». (Source : Hamodia.fr)


Parachath Emor : Un homme entre deux femmes!

Dans l'énumération des personnes décédées pour lesquelles un kohen a le droit, sinon le devoir, de se rendre impur, la Tora mentionne « son parent ( cheèro ) qui est proche de lui » ( Wayiqra 21, 2). Et Rachi de préciser, citant Yevamoth 22b, que le mot cheèro désigne son épouse.
Rabbeinou be'hayé (Espagne 1050 - -1120) éclaire cette concordance des mots « cheèr » et « épouse » en faisant appel au verset en question lui-même :

« Si ce n'est pour son cheèr qui est proche de lui, pour sa mère et pour son père? »

Mais un peu plus loin, fait observer ce commentateur, lorsque la Tora énoncera les interdictions applicables au kohen gadol , elle écrira qu'il ne devra se rendre impur « ni pour son père, ni pour sa mère » ( Wayiqra 21, 11).
Pour quelle raison, se demande-t-il, le texte commence-t-il par énoncer que le kohen se rendra impur « pour sa mère et pour son père », donnant ainsi priorité à sa mère, pour ensuite interdire au kohen gadol de se rendre impur « ni pour son père, ni pour sa mère », inversant ainsi l'ordre de leur parenté ?
Il en est ainsi, explique-t-il entre autres raisons, parce que si la Tora avait placé le père en tête dans les deux versets, cela aurait eu pour conséquence, dans le cas du simple kohen , de créer une succession épouse - père - mère, et de placer ainsi un homme entre deux femmes, ce qui n'aurait pas été convenable.

Haftarath parachath Emor : Les fils de Tsaddoq

Dans le premier verset de cette haftara (Ezéchiel 44, 15 à 31), le prophète met l'accent sur le rôle que joueront « les kohanim fils de Tsaddoq » dans le service qui sera célébré dans le troisième Temple.
Que signifie cette restriction de la fonction sacerdotale aux seuls « fils de Tsaddoq ».
Déjà au chapitre 40, 46 Ezéchiel avait annoncé que ce sont les fils de Tsaddoq , et eux seuls ( Metsoudath David ), qui assureront alors le service de Hachem , et ce par opposition à ceux « qui se sont éloignés de Hachem dans les égarements d'Israël par lesquels ils se sont égarés d'auprès de Lui » (44, 10).
Au début de la monarchie, deux grands prêtres se sont partagé la dignité de kohen gadol , Tsaddoq et Eviathar (voir notamment I Samuel 15, 24 à 29).
Cependant, Eviathar s'est rangé aux côtés d' Adoniyahou lorsque celui-ci s'est dressé contre son père, le roi David, qui avait désigné Salomon comme son successeur (I Rois 1, 7).
En punition de sa rébellion, Salomon le démit de ses fonctions sacerdotales et l'exila à Anatoth (I Rois 2, 26 et 27).
Rappelons que le prophète Jérémie faisait partie des « kohanim qui étaient à Anatoth » (Jérémie 1, 1). On peut donc dire d'Ezéchiel et de Jérémie que, bien qu'ils fissent l'un et l'autre partie des kohanim , ils n'appartenaient pas au même lignage.
Signalons encore que la dignité de kohen gadol , pendant la période du deuxième Temple, a toujours été conférée aux seuls descendants de Tsaddoq , en tout cas jusqu'aux Hasmonéens.

Jacques KOHN zal.

AHARE MOT KEDOCHIM

Résumé


De quoi parle notreParacha? Les points principaux :


AHARE MOT

  • Le kohen ne doit pas pénétrer dans le temple sans nécessité - Le service de Yom kippour au temps du temple - Les lois de Yom kippour - L'interdiction d'offrir des sacrifices en dehors du michkan - La mitsva de couvrir le sang d'un animal égorgé - Les relations interdites

KEDOCHIM

  • Rappel du chabbat, du respect des parents, et de l'interdit de l'idolâtrie - Lois fiduciaires - Lois concernant les rapports avec le prochain (juger favorablement, ne pas haïr…) - Lois concernant le croisement d'espèces (chez les animaux, plantes, matières) - Lois concernant la moisson - Ne pas manger de sang - L'injonction d'être saints

La paracha A'haré-Mot (suivie de Kédochim), décrit en détail le cérémonial dans le Temple du jour de Yom Kippour. En particulier, elle décrit le tirage au sort qui permettait de désigner, parmi deux boucs, celui qui sera offert dans le Temple et celui qui sera envoyé dans le désert pour y expier les fautes d'Israel. Elle se termine par l'interdiction d'offrir des sacrifices dans un autre lieu que le Temple et l'interdiction des relations interdites (inceste, adultère, etc...).
La paracha de Kédochim est celle qui men­tionne le plus grand nombre de commande­ments. Elle commence par le devoir d'être «saints» («Kédochim») tout comme D.ieu est Saint. Elle continue en donnant la liste des comman­dements qui nous permettent de nous atta­cher à D.ieu et, en quelque sorte donc, de Lui ressembler. Cette liste mentionne, entre autres la Tsésaka, «charité», l'égalité des droits devant les tribunaux, le Chabbat, la moralité, l'honnêteté dans les affaires commerciales, le respect des parents, le caractère sacré de la vie. C'est dans la section de Kédochim que nous retrouvons le verset «Tu aimeras ton prochain comme toi même» à propos duquel le grand maître Hillel disait: «C'est l'essentiel de la To­rah, le reste n'est que commentaire»


Un mot sur notre paracha : Le dvar tora ! Intéressons-nous à une mitsva connue mais pas des moindres : « CELLE D'AIMER SON PROCHAIN COMME SOI-MEME »

1) Selon le Rambam, il est impossible d'éprouver pour les autres, les mêmes sentiments que l'on ressent pour soi-même. Mais, plutôt agissons envers l'autre comme pour nous-même. Essayons de vouloir pour l'autre, autant de bien que nous souhaitons pour nous-même. On respectera de la sorte les nombreuses mitsvot sociales. En effet, on rendra service, on donnera de bons conseils, on jugera favorablement, on traitera la personne et ses biens avec considération, on partagera ses joies et ses peines et ainsi de suite. Investissez dans cette mitsva d'aimer le prochain, de se soucier de lui ! Cela rapporte bien ! Cela nous rend meilleur (plein d'amour, sans jalousie…).
2) Autre astuce pour accomplir cette merveilleuse mitsva :
Le don Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'amour n'éveille pas le don. Mais c'est le don qui est le ferment de l'amour. En donnant, on cède à l'autre une partie de nous-même. On se retrouve alors chez l'autre, et on s'identifie plus à lui. L'exemple classique est celui des enfants. Plus on leur donne, plus on s'attache à eux, d'où l'attachement plus profond de la mère à l'enfant.
3) Par ailleurs, en aimant son prochain créé à l'image d'Hachem, on se rapproche de notre Créateur. Ainsi, on aura plus de facilité à accomplir les mitsvot de l'homme envers son Créateur. Par le biais de cette mitsva, nous accomplirons la plupart des autres commandements de la Tora. Cette mitsva nous fait prendre conscience de l'unité du peuple juif, ainsi que de la responsabilité des uns envers les autres. Ceci est comparable aux divers membres d'un corps humain, tous rattachés à une même source. En conclusion, l'amour du prochain et l'amour d'Hachem sont indissociables, d'où la juxtaposition de cette mitsva et de la phrase : « Je suis Hachem », et la parité des deux tables de la loi. Restez unis en développant cette qualité ! (D'après Orot tsion, midrach)

TAZRIA METSORA

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Les lois de la femme qui enfante    - La mitsva de brit mila    - La tsaraat ou " lèpre " de la peau  - Lois d'isolation du lépreux  - La tsaraat, ou " lèpre " apparaissant sur des vêtements ou d'autres Matériaux
  • Le lachon hara, médisance, provoquait immédiatement la tsaraat    - La purification du lépreux  - La tsaraat, lèpre sur les maisons - Conditions provoquant l'impureté du corps

La Paracha Tazria commence par le commandement de la circoncision qui doit être faite à tout garçon agé de 8 jours. Puis, l'on traite des sources des impuretés rituelles. Une femme ayant donné naissance à un enfant doit suivre un processus de pureté qui se conclut par une immersion dans un Mikvé, un bassin ou une source d'eau naturelle, et l'apport de sacrifices au Temple.

La "Tsaraat" (lèpre) était une infection surnaturelle qui pouvait toucher les êtres humains au niveau de la peau, des vêtements ou des maisons. Une personne atteinte de la lèpre devait être exclue du camp. Les parties atteintes d'une maison ou d'un vêtement devaient être détruites. Nos Sages nous enseignent que cette plaie touchait celui ou celle qui s'était rendu coupable de calomnie. Elle avait donc pour effet d'isoler celui qui faisait du mal par la parole, faculté essentiellement dirigée pour et vers l'autre. La Paracha Metsora traite du rituel de purification que devait suivre la personne touchée par la lèpre, infection surnaturelle de la peau qui touchait celui qui s'était rendu coupable de médisance ou de colportage ("Lachone Hara").

Lorsque le lépreux était guéri, il devait suivre une certaine procédure de purification, coordonnée par un Cohen dans le Temple. Le rituel mettait en jeu deux oiseaux, de l'eau vive et un récipient en argile, du bois de cèdre, un fil écarlate et un brin d'hysope. Les oiseaux symbolisent par leur piaillement la tentation du verbe. Le cèdre, arbre noble, fait référence à l'orgueil qui peut amener à parler sur autrui. L'hysope, simple végétal, a pour finalité d'apprendre l'humilité nécessaire pour ne pas refaire la même erreur. La fin de la sidra Metsora établit les lois relatives à d'autre sources d'impureté rituelle : par une perte de matière séminale pour un homme, ou par le cycle menstruel pour une femme. Pour s'en extraire, la personne doit, au bout d'une certaine période, s'immerger dans un Mikvé (bassin rituel) ou une source d'eau naturelle.

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora

Comment expliquer la juxtaposition entre le début de notre paracha (traitant de la femme qui enfante), et la fin de la paracha précédente (où il est question des animaux impurs) ?
Le ramban nous montre à travers cette juxtaposition la responsabilité des parents. En effet, si ces derniers consomment des mets interdits (comme par exemple des animaux non-cachers), leurs enfants éprouveront des difficultés dans la compréhension de la Tora.  Parents, prenez garde !
Par ailleurs, Rachi explique cette juxtaposition, par l'ordre de la création du monde : de même que la création de l'homme suivit celle des animaux, de même leurs lois respectives.
Il est vrai que l'homme, lorsqu'il est juste et méritant, est supérieur aux anges. Mais, dans le cas contraire, lorsque l'homme est impur du fait de ses fautes (comme le lépreux), son impureté dépasse celle des animaux. L'homme de par son libre-arbitre a la possibilité de choisir, et donc d'influencer sa situation.
Par ailleurs, par rapport aux autres créatures, l'homme exprime une certaine fragilité : il doit travailler dur pour se nourrir, se vêtir, ce qui n'est pas le cas des autres créatures où tout se trouve à portée de main.
Malgré cela, l'homme est considéré comme la couronne, le but de la création : c'est l'être le plus honorable de la création, ce dernier ayant un but bien défini : servir Hachem. Cet objectif fait de lui l'être le plus important, tout le temps qu'il étudie la Tora et observe les mitsvot, C'est bien ce que dit la michna de Avot : " Tout celui qui respecte la Tora sera respecté des créatures, et Tout celui qui profane la Tora, sera profané par les créatures " Ainsi, si l'homme respecte la Tora et remplit sa fonction en tant qu'être humain, il sera au dessus de toutes les créatures. Dans le cas contraire, son corps s'affaiblira, et supportera plus que toutes les autres créatures. Votre respect est entre vos mains. A vous de jouer ! (Mayana chel tora)

CHEMINI

Sepher Vayikra



Parachat Chemini

par http://www.chiourim.com/

A LA MEMOIRE DE Jonathan Sandler, Gabriel Sandler (4 ans), Arieh Sandler (5 ans) et Myriam Monsonego (7ans)


Résumé:

De quoi parle notre Paracha?
  • Les huit jours d'inauguration du michkan
  • La mort de Nadav et Avihou, fils d'Aharon. Aharon et ses fils survivants ne doivent pas pleurer les décédés
  • Un cohen ne peut entrer dans le michkan après avoir bu du vin
  • Moché se trompe sous l'effet de la colère
  • Les lois alimentaires : énumération des espèces d'animaux, d'oiseaux et de poissons cachers
  • Signes permettant de distinguer les animaux cachers de ceux qui ne le sont pas
  • Impureté rituelle provenant d'un contact

La parachat Chemini termine dans sa première partie la sanctification du Sanctuaire par les sacrifices du jour de l'inauguration, et dans sa deuxième partie traite de la sanctification de l'homme et de sa purification dans la nourriture d'origine animale. Au début de la parachah, il est question des sacrifices du huitième jour, jusqu'à ce qu'un feu sorte pour dévorer ce qui est sur l'autel, ce qui montre le lien ardent entre Hachem et Son peuple Israël. Immédiatement après, un feu sort pour détruire Nadav et Avihou, qui avait offert un feu étranger. A la suite de cela, on ordonne à leur père que les cohanim n'entrent pas ivres dans le Temple. Dans la suite, Moché parle aux cohanim endeuillés sur les détails de la consommation des sacrifices. La suite de la parachah porte sur la sainteté de l'homme pour se purifier par la nourriture d'origine animale, même si elle n'est pas passée sur l'autel, et les détails sur la consommation interdite.



De l'importance du « huitième » jour
La paracha commence par les mots : « Ce fut le huitième jour… », huitième journée de l'inauguration du Tabernacle qui aurait dû être le couronnement faste et glorieux des cérémonies qui ont marqué cette consécration.
On ne peut manquer de rapprocher ce « huitième jour » de cette inauguration d'un autre « huitième jour », celui où a lieu la circoncision des nouveau-nés.
On a proposé plusieurs façons d'expliquer ce choix du huitième jour pour la circoncision :
1. Selon rabbi Chim‘on bar Yo‘haï, c'est pour que éviter que “tous soient joyeux tandis que le père et la mère [du nourrisson] sont tristes” (Nidda 31b). Rachi : « Pour éviter que les invités mangent et boivent [pendant le repas qui suit la circoncision] tandis que le père et la mère sont tristes de ne pouvoir s'unir. »
Ou comme l'explicite le Targoum Yonathan sur Wayiqra 12, 3 : « Et le huitième elle redevient permise [à son mari], et l'on circoncit le prépuce de son fils. »
2. Une autre explication ressort du Midrach (Wayiqra rabba 6, 1) : « Rabbi Youdan ben Pazi a enseigné : Pourquoi le nouveau-né est-il circoncis le huitième jour [qui suit sa naissance] ? Parce que le Saint béni soit-Il lui a prodigué Sa miséricorde en attendant qu'il ait pris des forces. Et de même qu'Il se montre miséricordieux envers l'être humain, de même se montre-t-Il miséricordieux envers les animaux, comme il est écrit : “Un bovin, une brebis ou une chèvre, quand il naîtra, il sera sept jours avec sa mère, et à partir du huitième jour il sera agréé comme sacrifice par le feu pour Hachem” (Wayiqra 22, 27). »
3. Une troisième explication est proposée également par le Midrach (Wayiqra rabba 27, 10) : « Rabbi Yehochou‘a de Sakhnin a enseigné au nom de rabbi Lévi : C'est comme un roi qui aurait interdit à ses visiteurs de se présenter devant lui sans avoir auparavant présenté leurs respects à la reine. De la même manière, le Saint béni soit-Il demande qu'on ne lui apporte pas de sacrifice avant qu'il ait vécu pendant sept jours. Une séquence de sept jours contient en effet nécessairement un Chabbath, [qui en est la reine]. De la même façon il n'est pas de circoncision sans qu'il y ait eu d'abord un Chabbath. »

TSAV



De quoi parle notre Paracha? Les points principaux :

  • Le sacrifice d'ola quotidien - La mitsva de prendre une poignée de cendres de l'autel(téroumat hadéchen) - La mitsva d'entretenir sur l'autel un feu perpétuel - L'offrande d'initiation du cohen - L'offrande quotidienne du grand prêtre - Les chélamim : offrandes d'actions de grâce - L'interdiction d'égorger un sacrifice dans l'intention de le consommer après le temps prescrit
  • Interdiction de consommer les graisses interdites et le sang d'un animal
  • Les sept jours d'inauguration du michkan

D.ieu demande à Moché de transmettre à Aharon et ses enfants les droits et devoirs liés à la charge de la prêtrise qu'ils exercent en offrant les sacrifices dans le Tabernacle. Le feu devait brûler sur l'autel extérieur en perma­nence. C'est sur cet autel qu'étaient brûlés : 1. Les sacrifices «holocaustes» («'Olah» brûlés en entier) 2. Les graisses des sacrifices «de paix» («Chéla­mim»), des sacrifices expiatoires («'Hatat»), et de culpabilité («Achame») 3. Les offrandes «à base de farine» («Min'ha») Les prêtres consommaient la viande des sacrifices «de paix», «expiatoires» et de «culpabilité». Ils consom­maient aussi lereste des offrandes «à base de farine». Le sacrifice «de paix» était consommé par celui qui l'offrait, excepté certaines parties qui reve­naient au Cohen. Toutes ces parties devaient être consommées par des personnes n'ayant pas contracté d'impureté rituelle (par contact d'un cadavre par exemple), dans un lieu saint, et dans une période de temps bien définie. La fin de la Paracha nous raconte comment Aharon et ses fils restent dans le Tabernacle sept jours du­rant, à l'issue desquels Moché les intronise respec­tivement en tant que Grand Prêtre («Cohen Gadol») et prêtres («Cohen»).

PARACHA VAYIKRA :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/163_Tsav-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora

La flamme juive ne doit jamais s'éteindre Vayikra (6,6) : «Un feu continuel sera entretenu sur l'autel, il ne devra point s'éteindre»
Rabbi Yo'hanan explique dans le Talmud de Jérusalem que le terme « il ne devra point s'éteindre » concerne aussi les déplacements que les Bné Israël faisaient dans le désert. Ce principe doit également nous accompagner dans la vie de tous les jours. Dans celle-ci en effet, à la maison, en compagnie de nos proches ou en dehors de notre domicile, avec notre entourage habituel, nous sommes plus ou moins protégés des actes immoraux ou contraires à la Halakha (loi juive). En revanche, lorsque nous voyageons et que nous nous trouvons dans des endroits où nous sommes inconnus, et où nous pourrions ne pas avoir honte, les occasions de s'éloigner du droit chemin se multiplient, alimentées par toutes sortes d'imprévus auxquels nous devons faire face.
C'est pourquoi le verset nous dit : « Un feu continuel sera entretenu sur l'autel » : notre coeur sera toujours nourri d'une flamme de crainte et d'amour inspirée par Hachem, de sorte que : « il ne devra point s'éteindre ». C'est ce que dit le Roi David : « Heureux celui qui craint Hachem et qui suit ses voies ! » : heureux celui qui garde sa droiture, même dans les endroits où il est étranger, car il montre ainsi qu'il a une véritable crainte de D.ieu.

VAYIKRA

Résumé:
De quoi parle notre Paracha?
  • Hachem appelle Moché en présence de la nation toute entière
  • Présentation des sacrifices :
· l'holocauste, olah
· la minha, offrande de farine
· chélamim, offrande de paix
· le sacrifice expiatoire, hatat
· acham, l'offrande de culpabilité


Après le livre de Béréchit qui décrit la Création jusqu'à la formation de la famille des Patriarches, dont va sortir le peuple d'Israël, et le livre de Chemot qui décrit la formation du peuple de D. quand il sort d'Egypte, le don de la Torah et la construction du Temple, le livre de Vayikra commence par le rapprochement des bnei Israël de la sainteté de Hachem par l'offrande des sacrifices, l'éloignement de l'impureté et le rattachement de la vie à Hachem.

La parachat Vayikra commence par le service des sacrifices dans le Sanctuaire, qui relie la vie à Hachem par l'offrande de l'holocauste qui est donné entièrement à Hachem, l'oblation qui est faite de la nourriture de celui qui sacrifie, le sacrifice rémunératoire qui pour ainsi dire fait participer l'homme avec Hachem. Il y a aussi des sacrifices qui enlèvent l'absence de rapprochement de Hachem, l'expiatoire qui vient expier un péché, le sacrifice olé véyored pour des fautes moins graves, en fonction de la situation financière, et le acham pour les actes qui ont seulement mené à une faute.

Haftara:
Isaïe 43, 21 à 44, 23 : D.ieu considère son peuple comme sa création. Cette nation ne doit pas l'oublier. C'est pourquoi elle déclame en permanence ses louanges. Les nations ont profité des déboires de ce peuple pour accaparer ses différentes appellations, comme Yaaqov ou Israël.
Le prophète rappelle la promesse divine que jamais D.ieu n'abandonnera l'oeuvre de ses mains, celle par qui Il s'enorgueillit. 
"  Vayikra, Le dvar tora:

Notre paracha traite des différents sacrifices. Certains étaient destinés à expier les fautes, d'autres, offerts en actions de grâce ou de joie envers le créateur.
Mais tous avaient une finalité commune : rapprocher l'être humain de son créateur.
Le terme korban (sacrifice) a la même racine que " kirouv ", se rapprocher d'Hachem. L'intention et la pensée de la personne au moment du sacrifice, sont essentielles, cruciales. Ce sont elles qui procurent de la satisfaction au Créateur. De nos jours, nous n'avons plus de temple, donc plus de sacrifices.
Comment retrouver ce contact, cette intimité, avec Hachem ?
Nos sages nous enseignent que le sacrifice est dorénavant remplacé par la prière. Ainsi, comme pour le sacrifice, l'intention et la concentration sont indispensables à la prière.
La téfila est en effet appelée " avoda chébalev ", le travail du coeur. Qui dit travail, dit effort !
Concentration et bonne disposition d'esprit sont les efforts requis pour la prière.
Essayons, au maximum de nous débarrasser de nos pensées vaines pendant la prière ! Ces pensées vaines sont l'oeuvre du mauvais penchant qui souhaite empêcher ce moment précieux de se concrétiser.
Préparons-nous à ce grand rendez-vous, qu'est la prière !
En effet, nos sages nous enseignent que lorsqu'un homme s'apprête à prier, un cortège d'anges accompagne Hachem pour bénir ce prieur. Visualisons-nous cette scène avant notre prière qui aura alors une toute autre dimension.
A l'inverse, quelle honte devrait ressentir celui qui prie sans coeur ! Les anges attendent désespérément ce rapprochement vers Hachem. Mais, malheureusement, cette prière teintée de futilités, ressemble à des paroles prononcées en plein sommeil.
La téfila détient un grand pouvoir, que ce soit dans les mondes supérieurs ou inférieurs. Elle protège l'homme de nombreux maux. Ne considérons donc pas la téfila comme un poids et une corvée ! Soyons conscients de la grandeur et de la beauté de la prière et profitons-en ! (D'après Or yahel, rapporté par lekah tov)

 

Wayiqra - Les sacrifices " expiatoires "

Les six derniers versets de la paracha (Wayiqra 5, 21 à 26) portent sur les offrandes expiatoires que l'on devait apporter après avoir perpétré une atteinte aux biens d'autrui, comme un vol, un détournement, ou une extorsion que leur auteur avait déniés sous serment.
Cette offrande consistait en une restitution à la victime de l'objet du vol, ainsi que du paiement à celle-ci d'un cinquième de son préjudice (Wayiqra 5, 24), suivis de la présentation sur l'autel d'un bélier sans défaut (Verset 25).
Nous voyons ainsi qu'il ne suffit pas d'un sacrifice, mais que l'on doit surtout dédommager la victime, ainsi que le prescrit une Michna (Baba Qama 9, 12) : " Une restitution sans sacrifice est valable ; un sacrifice sans restitution est inopérant… "

Sforno(ad Wayiqra 5, 23) explique que l'expiation d'un vol ne devient complète que si l'on a apaisé au préalable la partie lésée. Car le voleur commet un double péché : l'un, entre lui et Hachem, en tant qu'il transgresse la Tora (Wayiqra 19, 13), et l'autre entre lui et sa victime. De la même façon, le processus d'expiation est double : On doit offrir un sacrifice expiatoire, et aussi restituer à son propriétaire ce qui lui a été volé.



Haftarath parachath Wayiqra -" Et tu ne M'as pas invoqué, Jacob ! "
Dans le deuxième verset de la haftara, Hachem se désespère, si l'on peut dire, de la conduite des enfants d'Israël : " Et tu ne M'as pas invoqué, Jacob ; car tu as été las de Moi, Israël " (Isaïe 43, 22).
La parabole suivante illustre ce sentiment de déception éprouvé par Hachem :

Rabbi Yossifils de Rabbi 'Hanina a dit : Hachem a proclamé : " Si seulement mes enfants pensaient à moi comme ils pensent au dessert à la fin d'un repas ! " Rabbi Youdan a dit : Cela ressemble à un serviteur du roi qui a invité à sa table l'ensemble de ses amis sans avoir invité le roi son maître. Celui-ci, profondément blessé, se lamenta : " Si seulement mon serviteur me traitait au moins aussi bien qu'il traite ses amis ! " C'est ce qu'a voulu dire le Saint béni soit-Il : " Si seulement ils languissaient après Moi comme ils espèrent le dessert à la fin d'un repas ! Au lieu de cela, "tu ne M'as pas invoqué, Jacob !" Tu travailles durement toute la journée sans te fatiguer, mais quand vient le moment de prier pour Moi, tu es trop las, de sorte que lorsque Je t'invite à prier, tu réponds que tu es trop fatigué " (Adapté de Eikha Rabba).
Jacques KOHN.

VAYAKHEL-PEKOUDEI

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
VAYAKHEL
  • Moché rassemble les Bné Israël pour leur enseigner les lois du Chabbat
  • Dons des Bné Israël
  • Dons des princes, et leur erreur au sujet des dons pour le Michkan
  • La construction du Michkan commence grâce à Betsalel, Aholiav, et autres experts
PEKOUDE
  • Les comptes du michkan
  • Fabrication des vêtements des prêtres
  • Moché sanctifie le michkan, et tous ses ustensiles
  • Le michkan est inauguré le premier Nissan
  • La chékhina, présence divine, revient sur terre à travers le michkan

Moché rassemble le peuple d'Israël et énonce à nouveau le commandement du Chabbath. Puis, il lui transmet l'obligation de construire le Tabernacle (Michkane) dont D.ieu lui a donné la description (dans les sections Térouma et Tétsavé). Le peuple répond à cet appel et fait don, avec gé­nérosité, de tous les matériaux nécessaires : De l'or, de l'argent, du bronze, des tissus pourpre, bleu azur, et écarlate, des peaux, du bois, de l'huile d'olive, et des pierres précieuses. Moché est obligé de faire arrêter les dons car ils dépassent largement ce qui est nécessaire. Une équipe d'artisans dotés de sagesse, sous la direction de Betsalel et Aholihav, réalise les com­posants du Tabernacle: les poteaux de bois et leurs socles en argent, les trois peaux qui forment le toit, le rideau (Parokhète) qui sépare le Saint des Saints du reste du tabernacle. Ils conçoivent également l'Arche Sainte (Aron HaKodesh), contenant les «Tables de la Loi», le Chandelier à sept branches (Ménora), la Table des Pains (Choulkhane), et l'Autel intérieur en or pour les encens (Mizbéa'h Hazahav). Ils créent enfin l'Autel extérieur (Mizbéa'h Ha'hitson), un bassin en argent, les poteaux et les rideaux de filets pour délimiter la cour ('Hatser). Moché dresse un bilan comptable précis de tous les matériaux qui ont été donnés pour la fabrication du Tabernacle, et de l'usage qui en a été fait. Betsalel et Aholihav confectionnent les habits des prêtres comme décrit dans la section Tétsavé. Puis, tous ces composants sont amenés à Moché qui érige le Tabernacle : ce sera sa contribution à la construction du Michkane. Moché oint le Taber­nacle pour le sanctifier et intronise Aharon et ses fils respectivement à la fonction de grand prêtre et prêtre. Une colonne de nuée apparaît au dessus du Tabernacle, révélant la présence divine qui y réside.

PARACHA VAYAKHEL - PEKOUDE :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/161_VayakelPekoudei-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora

Notre paracha parle de la générosité des enfants d'Israël lors de la construction du Michkan. En effet, Moché demanda aux enfants d'Israël d'apporter les matériaux nécessaires.
Les néssiim, ou princes, firent preuve d'une grande bonté. Ils décidèrent de compléter ce qui manquerait aux dons des enfants d'Israël, pour la construction du Michkan.
Mais ils sous-estimèrent la générosité du peuple, qui donna avec empressement et amour. Ainsi, au bout de deux jours, les besoins de matériaux étaient comblés, et les néssiim étaient donc arrivés trop tard !
La Tora omet à cet endroit alors la lettre youd du mot « néssiim » démontrant ainsi leur tort. Bien que leurs intentions fussent bonnes au départ ; repousser la mitsva (de donner) n'était pas une attitude correcte.
Lorsque les princes constatèrent que plus rien n'était nécessaire, ils offrirent, lors de l'inauguration, les pierres précieuses pour les habits du grand prêtre, avec zèle et rapidité.
Mais que leur reproche-t-on ?  Leur intention initiale semble louable !
Quelle générosité d'assurer de compléter les dons pour le sanctuaire !
De plus, les pierres précieuses offertes lors de l'inauguration du Michkan étaient de grande valeur.
Rachi nous éclaire en désignant la paresse responsable d'un tel comportement. Il est vrai que leur générosité était incontestable, mais leur argument (de compléter plus tard) était teinté de paresse. Seul Hachem peut détecter les véritables intentions d'une personne ! La pureté de leur motivation est ici critiquable.
De même, nos actes sont souvent le résultat d'une somme d'arguments logiques. Mais, parfois, derrière tout cela, se cache une motivation malsaine, un défaut quelquefois inconscient.
A nous de vérifier la pureté de nos intentions et motivations, afin d'agir parfaitement !  Nos actes ne seront plus teintés d'égoïsme, ou d'autre trace malsaine!  (D'après Sihot moussar, rapporté par le lékah tov)

CHABBAT AHODECH

Chabbat hahodech est le chabbat précédant roch hodech Nissan. Si roch hodech Nissan tombe un chabbat, chabbat hahodech aura lieu ce même chabbat.
On y lira comme maftir parachat hahodech qui annonce solennellement l'arrivée de ce mois de Nissan.
En fait, le mois de Nissan a une grande importance pour le peuple  d'Israël dans son histoire. Nissan est en quelque sorte le roi des mois de l'année ! C'est le mois de notre première libération.
Aussi, ce mois nous rappelle la proximité de la fête de Pessah, seule fête exigeant la présence de tous les juifs à Jérusalem.
De plus, c'est à partir de la sortie d'Egypte que le compte des mois fut confié aux bné Israël alors qu'auparavant c'est Hachem qui fixait les mois et les années.
Nissan est le premier mois de l'année depuis la sortie d'Egypte. Car le jour de la délivrance est plus grand que le jour de la naissance.
Le terme « hahodech » s'apparente au mot « hadach », nouveau. En fait, ce que nous voyons autour de nous, dans la vie des hommes est soumis à la loi du renouveau : Hachem conduit les évènements tout au long de l'histoire. Les peuples de l'univers ne connaissent qu'un renouvellement : celui de l'année, lié aux lois de la nature depuis la création du monde. Il n'en est pas ainsi du peuple d'Israël : Hachem a modifié en notre faveur, depuis le début de l'histoire, les lois naturelles. C'est pour cette raison, qu'Israël célèbre en plus les roch hodech, chaque mois étant un recommencement. Et le premier roch hodech est celui de Nissan, en souvenir de notre libération d'Egypte.

KI TISSA

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :

  • Hachem ordonne à Moché de compter les Bné Israël à l'aide du demi sicle    - L'ordre de construire le kiyor, cuve d'ablutions
  • L'ordre de préparer les kétoret, encens et le chemen hamichha, huile d'onction  - Betsalel et Aholiav sont désignés pour construire le Michkan, le tabernacle  - Rappel du Chabbat  - Moché reçoit les premières tables de la loi, après quarante jours dans le ciel  - Les Bné Israël fabriquent un veau d'or pour les diriger  - Moché descend du mont Sinaï et brise les louhot, à la vue du veau d'or  - Moché obtient le pardon à travers les 13 attributs de miséricorde. Il remonte sur le Sinaï chercher les deuxièmes tables de la loi
Les enfants d'Israël sont appelés à faire don d'un "demi-sicle d'argent" (unité de poids du métal) pour le Tabernacle. Les instructions sont données par D.ieu à Moché quant à la fabrication des derniers éléments nécessaires pour le Tabernacle : - Le "Kiyor", bassin d'argent, dont l'eau servira aux Prêtres pour se laver les mains et les pieds avant le service dans le Tabernacle - L'huile d'onction qui servira à consacrer les ustensiles du Tabernacle et à introniser les Prêtres Les "Kétorètes" (encens) qui seront brûlées sur l'autel en or. Des artisans " dotés de sagesse ", Bétsalèl et Aholiav, sont désignés pour superviser la construction du Tabernacle et de ses ustensiles. Mais cette construction ne devra pas repousser le Chabbath dont le peuple se voit rappeler l'importance. Alors que Moché ne redescend pas du mont Sinaï à l'issue précise des 40 jours et 40 nuits, tel qu'attendu, le peuple fabrique un veau d'or et lui voue un culte idolâtre. D.ieu envisage de détruire le peuple juif, mais Moché, encore auprès de lui, intercède en sa faveur. Puis, il descend de la Montagne avec les Tables de la Loi. Voyant le peuple danser autour de l'idole, il brise les Tables, détruit le veau d'or, et traduit en jugement ceux qui se sont rendus coupable d'idolâtrie. Puis, il retourne vers D.ieu et lui dit : " Si Tu ne leur pardonnes pas, efface-moi de Ton livre que Tu as écrit. " D.ieu pardonne, mais la faute du veau d'or laissera des traces pour toutes les générations à venir. Ha-chem propose qu'un ange soit présent au sein du peuple juif mais Moché obtient que D.ieu Lui-même y révèle Sa présence, et accompagne le peuple jusqu'à la Terre Promise. Moché taille de nouvelles Tables de la Loi, monte à nouveau sur la montagne, et D.ieu y grave les 10 commandements. Sur la Montagne, Moché se voit révéler les 13 attributs de Miséricode Divine. Le visage de Moché est tellement lumineux à son retour, qu'il doit porter un voile. Il ne le retire que lorsque D.ieu s'adresse à lui, ou quand il enseigne la loi au peuple.

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora

A la fin de la paracha, Moché demanda à Hachem de lui faire comprendre les mystères de l'existence tels que la souffrance des justes, ou la plaisance des mécréants.
De même, beaucoup s'interrogent sur l'injustice semblant régner sur terre. En effet, pourquoi certains sont riches, d'autres pauvres, alors que parfois les pauvres sont plus méritants que les riches ?
On peut comparer cela à un invité venant la première fois dans une shull. La distribution des montées à la Tora semble ne suivre aucune logique à ses yeux. Elle lui parait étonnante et non cartésienne.
Un homme sage raisonna alors notre invité :  " On ne peut juger la logique des montées en une seule fois. Rester quelque temps dans la shull te permettra de mieux comprendre pourquoi qui monte, à chaque moment. Tu constateras alors que l'ordre des montées suit une parfaite logique, personne n'y étant lésé. Chacun monte à son tour ! "  Un cliché ne nous permet pas d'appréhender l'image dans sa totalité !
La vie de l'homme sur terre peut être comparée à ce cliché. Et l'homme pendant ce " cliché " tente de comprendre pourquoi certains semblent plus favorisés que d'autres ! Ceci est impossible. Nous n'avons pas l'image dans son ensemble.  Si l'homme vivait plusieurs centaines d'années, il aurait pu constater que chacun a son moment de gloire.  L'homme dans ce monde est comparable à un invité de passage qui ne peut juger la conduite de son lieu d'accueil. Ainsi, ce n'est pas de notre ressort de juger la conduite du Tout puissant.
Vivons avec foi et confiance ! Essayons de prendre conscience que tout est pour le bien !  (D'après le Hafets Haim, rapporté par le lékah tov)

TESTAVE

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • La mitsva d'apporter de l'huile d'olive pour la ménora
  • Hachem ordonne de consacrer les cohanim, prêtres, en les revêtant d'habits particuliers
  • Les vêtements des cohanim
  • Les cohanim sont consacrés durant sept jours
  • Le mizbéah hakétorét, l'autel destiné aux encens

D.ieu demande aux enfants d'Israël de donner de l'huile d'olive pure à Moché afin qu'Aharon le grand prêtre, allume la Ménorah (le candélabre) d'une flamme perpétuelle. Puis la Torah décrit les habits que les prêtres (cohanim) devaient porter durant le service dans le Temple : 1. le «Kétonète» (tunique en lin) 2. le «Mikhnassaïm» (caleçon en lin) 3. le «Mitznéfète» (coiffe en lin) 4. le «Avnète» (large ceinture en tissu). Le Grand Prêtre (Cohen Gadol) devait porter en plus : 5. le «Efod» (tablier tissé en laine bleue, pourpre, et rouge, en lin, et en fils d'or). 6. le «'Hoshen» (pectoral avec douze pierres pré­cieuses aux noms des douze tribus). 7. le «Mé'il» (robe dont le bord inférieur était tissé de clochettes). 8. le» Tzitz» (plaque d'or sur laquelle était gravé le nom de D.ieu et qui était placée sur son front). La Paracha nous décrit aussi les directives trans­mises par D.ieu concernant l'intronisation d'Aharon et de ses quatre fils (Nadav, Avihou, Elazar, et Itamar) en tant que prêtres, et la construction de l'autel en or sur lequel seront brûlés les «Kétorète» (encens).


PARACHA TESTAVE :http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/159_Tetsave-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora
Notre paracha parle des habits du cohen gadol, grand prêtre. Le manteau faisait partie de ces habits. Ce dernier était fait de laine bleu ciel. Son bord supérieur était bordé d'un ourlet double sur lequel étaient attachées soixante douze clochettes d'or, en alternance avec soixante douze petites grenades en or.
Les clochettes avaient pour but d'annoncer l'arrivée du cohen gadol. Par ailleurs, il semble que la Tora condamne à mort les grands prêtres refusant de porter de telles clochettes !  Quelle était la finalité de ces clochettes ?
En fait, ces clochettes jouaient un rôle rassurant pour les enfants d'Israël, le jour de kippour (le jour le plus saint). Ce jour-là, le grand prêtre (l'homme le plus saint) entrait dans le saint des saints (l'endroit le plus saint) pour prier. Bien que ce moment soit le plus saint de l'année, le cohen gadol formulait seulement une courte prière !  Mais pourquoi ne pas profiter de ce moment si précieux pour prier plus ?
Ceci afin de ne pas angoisser les enfants d'Israël se trouvant dehors. Ces derniers se demandaient si leur grand prêtre allait survivre à tant de sainteté. Ainsi, pour rassurer la foule se trouvant dehors, la Tora ordonna au cohen gadol de porter à ce moment aussi, ce manteau aux clochettes. Chaque mouvement du grand prêtre engendrait un tintement rassurant.  En fait, ces clochettes démontraient bien ici que le cohen gadol était vivant. Là est l'intention du verset.
Par ailleurs, pourquoi le manteau comportait des clochettes et des grenades ? Seules les clochettes auraient suffi à émettre le son désiré ?
L'alternance de ces deux motifs fait allusion au travail de l'homme dans ce monde.
Nos sages disent :  « Quel point de mire l'homme doit viser pour atteindre son but dans ce monde ? Il doit faire son possible pour ressembler au muet. »
En d'autres termes, l'homme doit essayer de parler le moins possible de choses futiles ; ce qui n'est pas le cas des paroles de Tora.
C'est à cela que font allusion les clochettes (bruyantes) et les petites grenades (silencieuses) cousues au bas du manteau du grand prêtre.
L'homme contrôlant ses paroles a toutes les chances de voir ses prières exaucées.  (D'après Tallélé Orot)

Qu'est-ce que Chabbat Za'hor ?
Le Chabbat précédant la fête de Pourim, on lit une Paracha (section hebdomadaire de la Torah lue en public à la synagogue Chabbat matin) supplémentaire – après la lecture de la Paracha «normale». Elle commence par les mots «Za'hor Eth Achère Assa Le'ha Amalek», «Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek» (une peuplade qui attaqua le peuple juif qui venait de sortir d'Egypte alors qu'il se dirigeait vers le mont Sinaï). A Pourim le peuple juif a été sauvé des griffes d'Haman, un descendant d'Amalek.
Amalek représente d'une part l'impudence de celui qui reconnait les miracles de D.ieu (dix plaies, sortie d'Egypte, passage de la Mer Rouge…) mais qui décide néanmoins de s'opposer à Lui et, d'autre part, la froideur et la doute qui tempèrent l'enthousiasme que le Juif éprouve de façon naturelle pour la Torah et les Mitsvot.

C'est une Mitsva édictée par la Torah d'écouter attentivement la lecture de la Paracha Za'hor. Par ailleurs, c'est un des six «souvenirs» auquel chaque Juif est astreint à chaque instant (les cinq autres sont :
  • Le jour de la sortie d'Egypte
  • Le jour du don de la Torah sur le mont Sinaï
  • Le fait que les enfants d'Israël ont mis D.ieu en colère dans le désert
  • Ce qui est arrivé à Myriam (qui avait parlé contre son frère Moïse et qui a été punie de la lèpre)
  • Le jour du Chabbat qui doit être sanctifié.

**TEROUMA

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • La mitsva de construire le Michkan, tabernacle
  • On demande aux bné Israël de contribuer à l'apport des matériaux pour la construction du Michkan.
  • Les ustensiles du Michkan:
  • le Aron, l'arche et son couvercle : la Kaporet et les kérouvim, chérubins
  • Le Choulhan, la table
  • La Ménora, le candélabre
  • La fabrication de l'enceinte du Michkan, des parois, des tentures, et du parvis
  • La fabrication de l'autel destiné aux sacrifices**

Le Peuple Juif est appelé à faire don (térouma) de 15 types de matériaux : de l'or, de l'argent, du cuivre, de la laine bleue azur, écarlate et mauve, des peaux d'animaux, du bois, de l'huile d'olive, des herbes odoriférantes, des pierres pré­cieuses. A partir de ces matières premières, D.ieu dit à Moché : "Ils me feront un sanctuaire (michkane) et je résiderai en eux". Au sommet du Mont Sinaï, Moché reçoit les instructions détaillées concernant la construction du Tabernacle. Celui-ci sera démonté, transporté, puis remonté à chaque étape du voyage du Peuple Juif dans le désert. Dans la partie la plus intérieure du Tabernacle, derrière un rideau tissé, se trouve l'Arche Sainte contenant les Tables de la Loi sur les­quelles sont gravés les Dix Comman­dements. Deux chérubins sont sculptés sur le couvercle en or pur de l'Arche. Dans la deuxième partie du Tabernacle, il y avait la Ménorah (chandelier en or à sept branches), la Table des 12 Pains qui étaient renouvelés de Chabbath en Chab­bath, et l'autel en or sur lequel étaient brûlés les herbes parfumées (kétorète). Les murs du Tabernacle étaient com­posés de planches de bois de cèdre dressées verticalement, posées sur des socles en argent et reliées horizontale­ment par des barres transversales. Le toît était formé de 3 peaux d'animaux. Ce Tabernacle prenait place dans une cour délimitée par des rideaux filés attachés à des poteaux

PARACHA TEROUMA :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/158_Terouma-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora
A propos du Michkan, tabernacle :
Le Michkan, ainsi que ses ustensiles sont un microcosme de tout l'univers. Le Michkan avait une grande influence au niveau universel :
Chaque aspect du Michkan avait sa représentation dans l'UNIVERS. On pourrait comparer chaque ustensile du tabernacle à une puce électronique agissant sur un des domaines du monde.
La construction du Michkan, dans notre paracha, représente un accomplissement aussi monumental que la création du monde.
Ainsi, les tentures inférieures et supérieures du Michkan représentent le ciel et la terre.
L'eau du kiyor se réfère à l'eau sur la terre
L'autel des sacrifices, le mizbéah ha'ola représente l'espèce animale.
L'autel des encens, mizbéah hakétoret, symbolise toutes les épices.
La ménora et ses sept lampes représentent, les constellations des sept étoiles.
Par ailleurs, la structure du Michkan fait penser à celle du CORPS HUMAIN.
Ainsi, le Aron correspond au coeur, duquel dépend la vitalité de la personne. De même, le Aron contenant les louhot, tables de la loi, imprègne le Michkan tout entier.
Les kérouvim, ou chérubins étendant leurs ailes sur le Aron ressemblent aux poumons protégeant le coeur.
Le choulkhan, ou table, représente l'estomac.
La ménora, candélabre éclairant le Michkan représente l'esprit humain. L'esprit humain éclaire le corps par sa sagesse.
Les kétoret ou encens, représentent le sens de l'odorat.
Le kiyor ou cuve d'ablutions représente l'élément liquide du corps.
Les tentures en peau de chèvre correspondent à la peau de l'être humain
Les colonnes symbolisent les côtes.
Le Michkan trouve son parallèle dans le corps humain. Ceci nous enseigne que tout juif en se sanctifiant au niveau matériel peut devenir un « petit Michkan ». Tout un chacun a la possibilité de faire rentrer la présence divine dans sa petite personne ! (D'après Massekhet midot, hidouché guéonim ménahot et sifté cohen)

MICHPATIM

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Les ordonnances divines qui régissent la conduite du juif envers son prochain : l'esclave et la servante juifs, le meurtrier et celui qui tue accidentellement.
  • Lois concernant les juges
  • Lois concernant le respect des parents, des juges, d'Hachem, de la veuve, de l'orphelin ainsi que de l'étranger.
  • L'interdit concernant le mélange de la viande et du lait
  • La mitsva des sacrifices lors des fêtes
  • L'interdiction de travailler le chabbat ainsi que la septième année : la chémita
  • Hachem annonce à Moché que dorénavant un ange conduira les enfants d'Israël
  •   Moché monte au ciel pour recevoir les louhot, tables de la loi

Après la révélation au Mont Sinaï, D.ieu transmet au peuple juif une série de lois. Une première partie est constituée de comman­dements d'ordre social (interdiction du meurtre, du kidnapping, du vol, les lois sur les dommages corporels ou financiers, les règles régissant les tri­bunaux, etc.. Il transmet aussi le devoir de respecter l'étranger, ainsi que les commandements liés aux trois fêtes de pèlerinage (Pessa'h, Chavouot et Souccot) et les prélèvements agricoles qu'il convient d'offrir à cette occasion à Jérusalem. Nous trouvons enfin l'interdiction de mélanger du lait et de la viande ainsi que le devoir de la prière. D.ieu renouvelle la promesse de donner au peuple juif la Terre Promise et l'enjoint de se garder d'adopter les comportements païens de ceux qui y habitent encore. Le peuple juif s'engage dans les termes : "Nous ferons et nous écouterons"ce que D.ieu leur de­mande. Laissant la charge du camp à Aharon et 'Hour (le fils de Myriam), Moché monte sur le Mont Sinaï pour une période de 40 jours et 40 nuits afin d'y recevoir la Torah...

PARACHA MICHPATIM :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/157_Michpatim-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora
Dans notre paracha, sont juxtaposés deux thèmes n'ayant à priori aucun rapport apparent. Ainsi, on parle d'abord du séducteur, puis des sorcières (qu'on doit empêcher de vivre) ! Ces deux thèmes ne semblent pas avoir de rapport !
Comment expliquer leur juxtaposition ?
En fait, Hachem créa dans le monde, des forces distinctes pouvant agir dans n'importe quel cadre, qu'il soit bon ou mauvais. A nous de diriger ces forces dans le bon sens !
Ainsi, la sorcière utilise de l'énergie (créée aussi par Hachem) pour supprimer certaines choses qu'elle n'est pas prête à accepter, ou bien pour créer les objets de son désir.
On retrouve cette même problématique chez le séducteur. En effet, le séducteur se sert de la force de la parole, pour transformer la réalité telle qu'il la désire pour lui : il va convaincre une jeune fille de le suivre, prétendant que c'est pour son bien à elle. Il veut concrétiser ses fantasmes, avec cette force créée par Hachem ; d'où la juxtaposition de ces deux personnages. En effet, ils utilisent les forces et énergies créées par Hachem dans un mauvais cadre. Dans notre histoire, le précurseur de la séduction fut le serpent qui séduit Hava afin qu'elle goûte l'arbre de la connaissance. Le serpent donna alors l'impression à Hava de la beauté de l'extérieur, de l'inaccessible. Ce mode de pensée rejoint bien celui du séducteur et de la sorcière désirant tous deux rendre accessible l'inaccessible.
Pour éviter de tomber dans ce piège, il faut confronter sa vie à la Tora qui nous donne des exigences afin de bien vivre dans la réalité. Ceci nous permettra d'utiliser les forces de la création à bon escient.
A ce propos, il existe une guémara disant : « Si pendant la amida apparaît un serpent, ne bouge pas, ce qui n'est pas le cas s'il s'agit d'un scorpion ! »
En fait, lors de la prière, le divin et les plaisirs extérieurs (imagés ici par le serpent) se confrontent. Il nous arrive parfois d'être très proche du divin avec tout de même certaines incohérences et paradoxes dans notre existence quotidienne. Le conseil ici est de continuer à prier, et de toujours rester en contact avec notre créateur.
En revanche, si un scorpion, « akrav » est là, il faut s'arrêter de prier. En fait, le scorpion « akrav », a la même racine que « Ikar », l'essentiel. Le scorpion, symbolise ici l'absence d'un élément essentiel dans notre foi, et sans cela la prière n'a pas de sens. Pour cette raison, on s'arrêtera de prier s'il y a un scorpion. En effet, il symbolise l'hérésie, c'est-à-dire un refus de relation avec Hachem. Prier n'a donc plus de sens.
La Tora et l'hérésie sont incompatibles.
L'hérésie se retrouve chez Amalec qui introduit la notion de hasard et de doute. Nous avons le devoir de supprimer la source de l'hérésie. Ainsi, Hachem sera UN comme il est écrit dans le Chéma. Aussi, Amalec n'accepte
rien au dessus de lui, renie Hachem. Il prétend être au dessus de tout et avoir accès à tout ; même démarche que le séducteur et la sorcière.
Soyons conscients de notre dépendance en Hachem !
Utilisons les forces de la nature comme il se doit, comme la Tora nous le prescrit ! (D'après le Gaon de Vilna)

La Parachat Chekalim  (Exode 30, 11-16)
Cette paracha est lue le Chabbat qui précède ou qui tombe Roch ‘Hodech Adar. Elle rappelle la nécessité pour chacun de donner chaque année une pièce d'un demi-chékel pour l'entretien du Temple et l'achat des sacrifices communautaires :
L'Éternel parla à Moïse en disant : “Quand tu feras le compte des enfants d'Israël selon leur nombre, chacun d'eux paiera à l'Éternel le rachat de sa personne lors du dénombrement, et il n'y aura pas parmi eux de peste quand on les dénombrera. Ceci ils donneront tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, la moitié d'un sicle, selon le sicle du sanctuaire ; le sicle est de vingt ghêra, la moitié du sicle sera l'offrande prélevée pour l'Éternel.
Quiconque fera partie du dénombrement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus doit acquitter le prélèvement de l'Éternel. Le riche n'augmentera rien et le pauvre ne diminuera rien de la moitié du sicle de l'Éternel destiné à faire expiation pour vous âmes.  Tu recevras des enfants d'Israël l'argent du rachat et tu l'attribueras au service de la Tente d'assignation; et ce sera pour les enfants d'Israël un souvenir devant l'Éternel, pour faire expiation sur vos personnes.”
Exode 30, 11 à 16
La Haftara de ce Chabbat est tirée du livre des Rois : 11, 17 pour les Séfaradim ou 12, 1 à 17 pour les Achkenazim.
[Lorsque ce Chabbat tombe le jour de Roch 'Hodech, l'usage ‘Habad est d'ajouter le premier et le dernier verset de la Haftara habituelle de Roch ‘Hodech (Isaïe 66, 1 à 24).]

ROCH HODECH ADAR : Samedi 9 au soir, Dimanche 10 et Lundi 11 Fevrier 2013  !
Parlons plus de ce mois !
Ce mois d'Adar est le douzième mois de l'année. Ce mois a toujours deux jours de roch hodech.  Le signe du zodiaque de ce mois est celui des poissons, ce qui est un signe de bérakha, de bénédiction !  C'est en Adar, que commence la réfection des routes pour permettre aux pèlerins de se rendre à Jérusalem pour la fête de Pessah.
Certaines années sont intercalaires, c'est-à-dire qu'elles comportent deux mois d'Adar comme cette année. Quand commence le Mois d'Adar, on multiplie la joie !

YITRO

Résumé:
De quoi parle notre Paracha?
  • Ytro, beau-père de Moché, arrive chez Moché accompagné de Tsipora et de ses enfants
  • Ytro conseille Moché de désigner des juges
  • Le peuple d'Israël se prépare à recevoir la Tora
  • Le don de la Tora. LES 10 COMMANDEMENTS
  • La mitsva de ne pas construire l'autel avec des pierres touchées par le métal, et la mitsva de ne pas monter sur l'autel avec des marches

Le beau-père de Moché, Yitro, apprend les miracles que D.ieu a faits pour le peuple d'Israël. Il se déplace de Midiane pour rejoindre le campement d'Israël. Tsipora, la femme de Moché, l'accompagne ainsi que ses deux enfants. Yitro conseille à Moché de déléguer ses pouvoirs en matière de justice, en nommant des juges, afin de l'aider à gouverner et à rendre la justice au sein du peuple.
Les enfants d'Israël arrivent en face du mont Sinaï. D.ieu leur annonce qu'il a choisi le peuple juif comme une " royauté de prêtres " et une " nation sainte ". Le peuple répond en proclamant : " tout ce que D.ieu dira, nous le ferons ".
Le 6ème jour du mois de Sivane, troisième mois par rapport à Nissan (mois de la sortie d'Égypte), la nation d'Israël se rassemble tout entière au pied du Mont Sinaï. D.ieu se révèle sur cette montagne dans le tonnerre, les éclairs, les fumées et le son du chofar. Il demande à Moché de monter sur la montagne et  proclame les 10 commandements qui enjoignent au peuple de :
1. Croire en D.ieu  /  2. Ne pas servir les idoles  /  3. Ne pas prononcer le nom de D.ieu en vain  /  4. Honorer son père et sa mère  /  5. Garder le Chabbath  / 
6. Ne pas tuer  /  7. Ne pas commettre d'adultère  /  8. Ne pas kidnapper
9. Ne pas porter faux témoignage  /  10. Ne pas envier le bien de son prochain
Le peuple dit à Moché que la révélation divine est trop intense, et lui demande de recevoir lui-même la Torah pour ensuite la retransmettre au peuple. 

"  Haftara:
Isaïe 6,1-13 pour les Séfarades. Les Ashkénazes s'offrent un supplément de six versets dans le ch.7.Ce beau texte décrit la vision d'Isaïe du panorama céleste et des Séraphins proclamant la sainteté de D. par l'expression Qadoch, Qadoch, Qadoch… C'est cette parole angélique que nous adoptons dans Qédoucha, lors de la répétition de la 'Amida.

Matan Torah : Le don de Soi - Paracha Ytro

" Il se consacrera à l'étude de la Torah jour et nuit ", proclame l'un des premiers versets des Psaumes. Á tel point, semble-t-il, que si l'homme en avait les moyens, il devrait consacrer son existence tout entière à la connaissance de la Loi transmise au mont Sinaï ! Et ce, même aux dépens des autres mitsvot, comme le prescrit la Halakha. Or, l'étude de la loi n'est-elle pas destinée précisément à parfaire l'accomplissement des autres mitsvot… ?
Communément, on attribue la Révélation du mont Sinaï au don des Dix Commandements - autrement dit à la pratique des mitsvot qui fut révélée et imposée en ce jour, dans la mesure où les Tables de la Loi représentent en substance " l'essentiel de la Torah ", (Barténoura Tamid, 5, 1).
Objet Inconnu
Pourtant, on retrouve à travers de nombreuses sources talmudiques et hala'hiques une détermination à considérer cet événement culminant de l'histoire de notre peuple avec une connotation quelque peu différente… En effet, ce grand jour semble avoir été, au-delà de l'acceptation et de l'engagement envers les mitsvot, essentiellement celui de l'initiation au monde du " Talmoud Torah ", c'est-à-dire à l'étude de la Torah dont le tout premier enseignement fut donc entendu de la bouche du Saint Béni soit-Il Lui-même avec la Parole : " Je suis l'Éternel ton D.ieu ". Cette mise en perspective revient en effet avec une insistance marquée dans la tradition : un principe, souvent invoqué dans la Halakha, stipule ainsi que toute étude de la Torah doit répondre au principe de " kénétinata ", c'est-à-dire qu'elle se doit d'être conforme aux conditions rassemblées lors de la Révélation du mont Sinaï.
Dans le Talmud (Traité Béra'hot, page 21/b), on nous enseigne ainsi qu'une certaine forme d'impureté - celle consécutive à une pollution nocturne - interdit à l'homme d'étudier la Torah, conformément à ces trois jours ayant précédé le don de la Torah où tous les hommes d'Israël furent enjoints de se séparer de leur conjointe.
Ce principe nous apprend également que les paroles de la Torah doivent être abordées avec " peur et crainte, tremblements et frémissements " en accord avec l'atmosphère qui régnait au sein du peuple au moment de la Révélation du Sinaï ; à l'égard de ces considérations, la Halakha prescrit que l'officiant qui procède à la lecture de la Torah doive se tenir parfaitement debout (Ritva Yoma 28/a au nom du Talmud de Jérusalem et Choul'han Aroukh 141, 1).
Une autre loi, toujours relative à la lecture de la Torah, prescrit qu'au moins deux personnes se tiennent près du Séfer Torah au moment de la lecture publique, à l'image du Don de la Torah qui fut donnée " par un intermédiaire ", Moché en l'occurrence (Choul'han Aroukh, ibid. par. 4). Or, la lecture de la Torah possède bel et bien le statut d'une étude à part à entière, puisque c'est précisément à ce titre qu'elle fut instituée.
En réalité, il semblerait que la Torah elle-même considère cet évènement dans cette optique puisque dans les versets du livre de Dévarim (4, 9) qui reviennent sur le récit du mont Sinaï, le peuple d'Israël se voit enjoint de " ne jamais oublier les événements dont leurs yeux furent témoins, et de ne pas les laisser échapper de leur pensée à aucun moment de leur existence ". Or il ne fait aucun doute que " l'oubli " évoqué ici est manifestement celui de la connaissance des préceptes, c'est-à-dire de l'étude de la Torah, comme l'atteste sans équivoque une maxime des Pirké Avot invoquant ce verset : " Tout celui qui oublie une seule chose de son étude est tenu responsable d'attenter à ses jours, comme il est dit : 'Garde-toi et prends soin pour ta propre vie de ne jamais oublier…' ", (chapitre 3, 8).
Enfin, le Midrach Tan'houma (Vayakel 8) rend également compte de cette réalité d'une manière très éloquente : " Pour quelle raison la Torah fut-elle donnée dans le désert ? Pour nous évoquer l'allusion suivante : de la même manière que le désert est un lieu libre de droit pour tout homme, ainsi les paroles de la Torah sont libres de droit pour tous ceux qui souhaitent l'étudier !". Outre ces différents indices, on ne saurait mieux établir la pertinence de cette constatation qu'en citant le fait qu'à aucun moment la Halakha ne mentionne une exigence de ce genre - comme le fait de se tenir debout, d'éprouver de la crainte ou encore d'entretenir une pureté rigoureuse - pour l'accomplissement d'une mitsva quelle qu'elle soit ! En un mot, si l'un des 613 commandements est effectivement celui d'étudier la Torah - " Tu les enseigneras à tes enfants " -, il apparaît cependant que l'étude soit plus qu'un commandement parmi d'autres puisqu'elle constitua le coeur et l'essence même de la Révélation du Sinaï.
Le Don de la Torah participait en fait d'une introduction de notre peuple à la dimension profonde de l'étude par le biais de l'apprentissage de son devoir et de son engagement. D'où l'impérieuse question : pourquoi la Révélation du Sinaï est-elle davantage marquée par le don de l'étude des 613 commandements que par leur accomplissement ?
Mourir pour renaître !
Au fil des nombreuses exégèses exprimées par les Sages, il y a une idée qui semble revenir avec insistance : lorsque les enfants d'Israël se tinrent sur les flancs du mont Sinaï, ils eurent droit en quelque sorte à une " nouvelle naissance " ! En effet, nous révèlent les Sages, l'acceptation du joug de D.ieu et de Ses commandements eut l'effet d'une " conversion ", puisqu'en prenant la résolution d'un nouvel engagement, ils reçurent le statut de véritables prosélytes qui, comme le formule la Halakha, " sont semblables à des enfants nouveaux-nés ". Mais allant bien plus loin que ces considérations halakhiques, le Talmud Chabbat (page 88/b) rapporte l'enseignement suivant : " Pour chacun des [Dix] Commandements qui sortit de la bouche du Saint Béni soit-Il, les âmes des enfants d'Israël s'échappaient [de leur corps], comme il est dit : 'Mon âme me quittait pendant qu'Il parlait', (Cantique des Cantiques 5, 6). Or si leur âme les a quittés dès le premier Commandement, comment purent-ils recevoir le second ? D.ieu fit tomber une rosée avec laquelle Il ressuscitera les morts et Il les fit revivre, comme il est dit : 'Tu fis ruisseler une pluie bienfaisante', (Psaumes 68, 10) ". Un autre passage non moins édifiant nous enseigne qu'au moment où le serpent avait pressé 'Hava de consommer du fruit défendu, il insuffla en elle une " impureté " habitant depuis ce jour tous les êtres humains nés d'elle : mais qui quitta ensuite les enfants d'Israël au moment où ils se tenaient sur les bords du mont Sinaï pour recevoir la Torah. Or selon le Or ha'Haïm (Dévarim, 4, 10), ces deux phénomènes sont en fait intimement liés puisque c'est au moment où ils perdirent la vie pendant un court instant - frappés par la force de la Parole divine - que cette " souillure " s'effaça définitivement de leurs corps au moment précis de leur renaissance !
La trame de fond de ces différents extraits de textes nous laisse clairement reconnaître les marques d'un passage qui engagea ces hommes d'une situation présinaïque à un état post-sinaïque. C'est qu'en fait, l'existence de ces êtres avant la date du six Sivan ne pouvait perdurer après la Révélation du Sinaï : derrière l'engagement formel au respect pratique des commandements, ce jour recelait en effet la dimension d'une nouvelle réalité - celle nécessaire à l'intensité de l'étude de la Torah qui constituait elle-même la quintessence de cette Révélation. Ainsi, si l'accomplissement des mitsvot apparaît comme le contenu même de notre engagement envers D.ieu, l'étude de la Torah - bien qu'étant fondamentalement au service de cet accomplissement - en est le socle et le support. Car si l'injonction des mitsvot engagea ces hommes dans le devoir et la responsabilité de l'accomplissement, celle-ci fut cependant véhiculée précisément par le biais d'une étude au moyen de cet enseignement que D.ieu transmit alors à Moché et au peuple d'Israël. Or, l'introduction à la connaissance de la Loi divine supposa nécessairement l'émergence d'une vie et d'une réalité toutes neuves, qui puissent devenir le support de cette nouvelle dimension.
Pour le peuple hébreu, cette réalité nouvelle impliquait que ses membres naissent sous un nouveau jour, dénués de cette " impureté " consécutive à la première faute. D'où cette mort subite des enfants d'Israël au Sinaï - fatale face à la grandeur incommensurable de la Parole divine - pour ensuite mieux renaître !
De fait, les Sages nous enseignent que l'érudit qui étudie la Torah est à même de renoncer à l'honneur qui lui est dû, contrairement au roi à qui ce privilège de renoncement n'est pas autorisé. Pour cause, expliquent-ils, le fait que le verset cité en exergue désigne l'étude dont s'enrichit l'érudit comme étant " Sa propre Torah " (Traité Kiddouchin, page 32/b). En effet, l'étude de la Torah n'est pas seulement un " acte ", car lorsque l'homme s'en imprègne véritablement, elle devient un fait : la réalité d'une existence.
600 000 âmes…
Concluons par une Halakha qui, si elle peut sembler de prime abord difficilement pénétrable, s'expliquera d'elle-même suite à ces quelques explications…
On retrouve le principe de " kénétinata " - qui consiste à étudier d'une manière conforme aux conditions du Don de la Torah - dans un contexte qui peut sembler totalement hors sujet : les processions funèbres. On peut lire en effet dans le Talmud (Traité Méguila, page 29/ a) la question suivante : " Quel est le nombre de personnes nécessaires [lors d'une procession funèbre pour rendre hommage au défunt] ? Rav Chéchet dit : kénétinata - comme la Torah a été donnée, ainsi doit-elle être reprise - de la même manière qu'elle fut donnée en présence de 600 000 âmes, ainsi doit-elle être reprise en présence de 600 000 âmes ". Or, il va sans dire que ce lien ici mentionné entre le Don de la Torah et la disparition d'un être humain semble pour le moins difficile à établir… Mais suivant l'approche exposée ici, cet enseignement relève en fait de la plus pure évidence : c'est sans conteste la disparition d'un Juif qui représente le " retrait " le plus significatif de la Torah en ce monde… puisque c'est dans le creuset de son existence qu'elle avait été recueillie ! Avec l'accord exceptionnel d'Hamodia-Edition Française 

BECHALA'H

" Ce fut, lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple [juif], Dieu ne les conduisit pas par le chemin du pays des Philistins qui était proche, car Dieu dit : « De peur que le peuple ne se ravise lorsqu'ils verront la guerre et qu'ils ne retournent en Egypte. " (13, 17)
Lorsque les enfants d'Israël se sont préparés à quitter l'Egypte, indiquent nos Sages, ils en ont d'abord demandé la permission à Pharaon.
Moché lui a dit : « Nous ne partirons pas aussi longtemps que tu ne nous auras pas déclaré explicitement que nous sommes dégagés de tout lien, et que nous sommes des hommes libres. »
Pourquoi avaient-ils besoin de cette autorisation du souverain, alors qu'ils sont partis contre son gré, et que son acquiescement a été donné sous la contrainte ?

Le Parachath Derakhim répond comme suit : Nos Sages enseignent que les enfants d'Israël avaient droit aux trésors de l'Egypte comme gratification d'adieu offert à un esclave émancipé, ou comme indemnité de licenciement. Sur la prescription d'offrir des cadeaux à un esclave affranchi (Devarim 15, 14), le Sifri précise : « De même que Je vous ai offert des cadeaux en Egypte ? comme il est écrit (12, 36) : "Et ils dépouillèrent l'Egypte" ? de même devez-vous lui offrir des gratifications d'adieu. »
Voilà pourquoi les enfants d'Israël étaient tenus de requérir la permission de Pharaon. Légalement, en effet, un esclave qui prend la fuite n'a pas droit à ces cadeaux d'adieu. Il leur fallait donc impérativement ce consentement pour prétendre à des droits sur les biens des Egyptiens.
Dieu fit faire un détour au peuple par le chemin du désert de la mer des Joncs, et les enfants d'Israël montèrent équipés du pays d'Egypte. (13, 18)
Ce mot « équipés » signifie, selon Rachi : entièrement armés. Dans ces conditions, pourquoi Hachem n'a-t-Il pas fait en sorte qu'ils engagent le combat devant la mer des Joncs contre les Egyptiens ? s'étonne le Hatham Sofèr. Il aurait alors offert une victoire aux enfants d'Israël sans devoir changer le cours naturel en fendant la mer et en la refermant sur Pharaon et son armée !
Il aurait été moralement incorrect, répond ce Maître, que les enfants d'Israël prennent les armes contre leurs hôtes d'antan.
Pour la même raison, Hachem a ordonné (Devarim 23, 8) : « Tu n'abomineras pas l'Egyptien, car tu as été étranger dans son pays », et nos Sages recommandent (Baba Qama 72b) : « Ne jette pas de pierres dans le puits où tu t'es désaltéré ! »
Voilà pourquoi, au lieu de prescrire aux Hébreux de les affronter sur le champ de bataille, Hachem les a fait entrer dans la mer avec les Egyptiens à leurs trousses, où ceux-ci se sont alors noyés tout seuls.

Ainsi, la Tora rapporte que les enfants d'Israël sont sortis entièrement armés pour nous inculquer cette leçon de morale, qui interdit que l'on se retourne contre celui qui nous a jadis accueilli.

Rav Avraham Ibn Ezra se pose la même question sous une forme légèrement différente : Comment se fait-il qu'une masse humaine aussi imposante que le peuple juif à sa naissance ? puisqu'il se comptait par millions ?, ait eu peur à l'idée d'être poursuivie par l'armée égyptienne ? Pourquoi les enfants d'Israël ne se sont-ils pas défendus ?

La réponse est fournie par une étude pénétrante du rapport qui unit le maître à l'esclave. Les Egyptiens avaient asservi les Hébreux pendant des siècles. Ayant grandi sous le joug de l'esclavage, ceux-ci avaient une mentalité d'opprimés. Comment auraient-ils pu, avec un tel état d'esprit, engager le combat contre ceux qui les avaient si longtemps dominés ? Et d'ailleurs, même solidement armés, ils n'avaient aucune formation militaire.

Cette analyse est confirmée par les événements auxquels ils ont pris part dans le désert.
Quand ils ont été agressés par ?Amaleq, ils auraient succombé si Hachem n'avait pas provoqué un miracle en leur faveur.
Par ailleurs, lorsqu'Il a ordonné que toute la génération qui avait quitté l'Egypte meure dans le désert, c'est parce que la conquête de Canaan ne pouvait pas être menée à bien par cette génération-là, mais seulement par une nouvelle, aux membres pleins d'ardeur, nés et élevés dans le désert.

Rav Yaaqov Neumann propose une autre réponse à la question posée par Ibn Ezra.
Le Saint béni soit-Il n'a pas voulu que les enfants d'Israël fassent la guerre et la gagnent, de peur qu'ils ne s'imprègnent de la conviction de ko?hi we?otsèm yadi (littéralement : « la force et la puissance de mon bras [m'ont valu ce succès] »), qu'ils s'imaginent avoir gagné la partie exclusivement grâce à leur propres prouesses militaires.
Cela aurait été manquer de foi en Hachem, l'« Homme de Guerre » (15, 3). Pour parer à une telle éventualité, Il a voulu implanter dans leurs c?urs la certitude que c'est Lui qui combattait en leur faveur.
C'est ce qui s'est produit lors du partage de la mer : Il a lutté contre les Egyptiens, tandis que les enfants d'Israël sont restés sans s'engager dans la bataille.
Tout cela a produit sur eux un effet profond et durable, comme il est écrit (14, 31) : « Le peuple craignit Hachem, ils crurent en Hachem et en Moché Son serviteur. » Et la Mekhilta (sur 15, 2) de souligner qu'une simple servante a vu à la mer Rouge ce que n'ont pas vu Ye?hezqel et les autres prophètes, et que même les tout jeunes enfants ont pointé leurs doigts en disant : « Voici mon Dieu, et je proclamerai Sa louange ! »

C'est ensuite seulement que Hachem a permis aux Hébreux de combattre ?Amaleq. Ayant assisté à ce qui avait eu lieu à la mer, ils ne manqueraient certainement pas de reconnaître Sa puissance, et ils ne s'aventureraient pas à attribuer leurs succès militaires à leur propre culture guerrière.
Rav Baroukh Baer Leibowitz parlait un jour d'une comédie parodique présentée par les éléments « éclairés » de la ville de Brisk.
Le sujet de la pièce était la mobilisation d'une armée juive selon les préceptes de la Tora.
« Ecoutez-moi bien, vous autres ! commença l'acteur principal. Si l'un de vous a récemment construit une nouvelle maison et ne s'y est pas encore installé, il est dispensé de service. Vous pourriez mourir à la guerre, et un autre homme s'y logerait à votre place. Nous ne le voudrions pas. Rentrez chez vous ! »
De nombreux soldats mobilisés se lèvent, saluent et prennent congé.
« Bien ! Cela nous fait un millier d'hommes de moins. A présent, je voudrais savoir si l'un de vous a planté un nouveau vignoble qu'il n'a pas encore inauguré, poursuivit l'acteur. Il se pourrait qu'il tombe sur le champ de bataille et qu'un autre homme l'inaugure à sa place.
Nous ne le voudrions pas. Que ceux à qui cela s'applique rentrent chez eux ! »
Un autre groupe de recrues se lève et prend congé.
« Cela nous en fait encore deux mille de moins, mais il nous reste encore ici quelques personnes, continua l'acteur. Si l'un de vous vient de se marier, il est exempté ! Qu'il rentre chez lui ! »
Un autre groupe se retire.
« Eh bien, il nous reste encore quelques hommes. Ecoutez l'exemption suivante : Si l'un de vous a commis quelque péché et craint d'aller à la guerre, il sera excusé d'emblée. Qu'il rentre chez lui ! Nous n'en voulons pas ! »
Toutes les recrues restantes se sont levées et sont parties. Deux acteurs demeuraient alors sur scène : ceux qui jouaient le Gaon de Vilna et le Chaagath Aryé. Ils se sont mis à discuter entre eux à qui aurait l'honneur de partir en premier pour accomplir la mitswa de combattre les ennemis des enfants d'Israël.
Cette parodie a déclenché de nombreux rires dans la salle.

Rav Baroukh Baer a conclu : « Quand Rav Hayim Soloveitchik, le Rav de Brisk, a entendu parler de cette comédie, il a souri. "Ces comédiens ont raison ! s'est-il exclamé.
C'est probablement ce qui serait arrivé. Mais ils ont omis un détail essentiel : Ces deux vieillards auraient sans aucun doute gagné la guerre !" »

chiourim.com

BO

La parachath Bo, avec son récit des trois dernières plaies d'Egypte (Sauterelles, ténèbres et mort des premiers-nés) marque un tournant important non seulement dans l'attitude de Moïse et des enfants d'Israël, mais aussi dans celle des Egyptiens.
Après la plaie des bêtes sauvages, lorsque Pharaon avait consenti à ce que les Hébreux aillent offrir des sacrifices dans le pays, Moïse avait décliné cette proposition craignant que les Egyptiens ne lapident les enfants d'Israël à cause du sacrilège qu'auraient constitué, à leur yeux, ces sacrifices (Chemoth 8, 22). A présent Moïse s'apprête à faire égorger des agneaux et à en répandre le sang sur les poteaux et le linteau de leurs maisons (12, 7).
Mais il n'est pas jusqu'aux Egyptiens eux-mêmes qui ne commencent à afficher leurs réticences, et même à affronter leur roi.
Après les poux, la troisième plaie, les devins ont dit à Pharaon qu'elle représentait « le doigt de Dieu » (8, 15). Et l'on vit même certains Egyptiens, obéissant à l'ordre de Moïse, mettre leurs troupeaux à l'abri pendant la grêle (9, 20 et 21).
La contestation de l'autorité de Pharaon se fait encore plus pressante au début de la parachath Bo lorsque les courtisans insistent pour qu'il renvoie les enfants d'Israël, ajoutant : « Ne sais-tu pas encore que l'Egypte est perdue ? » (10, 7).
L'opposition au pouvoir en place était rare dans l'Antiquité, comme elle l'est encore dans les pays gouvernés par un dictateur. Il n'en est que plus remarquable que notre histoire en contienne autant d'exemples : Samuel s'est mesuré à Saül, Nathan à David, Elie à Achab, Amos à Jéroboam II, Isaïe à Ezéchias, et beaucoup d'autres encore…
  • o-o-o-o-o-o-o-o-
Haftarath parachath Bo– Jamais plus de sauterelles en Egypte
Dans cette haftara, qui rappelle l'effondrement de l'Egypte décrit par notre paracha, Hachem annonce, par la voix de Son prophète Jérémie, qu'Il va punir les multitudes d'Alexandrie (traduction du Targoum Yonathan), ainsi que Pharaon et toute l'Egypte (Jérémie 46, 25 et 26).
Il existe cependant un lien plus étroit avec cette paracha, constitué par le verset 23 : « Ils coupent sa forêt, dit Hachem, quoiqu'elle soit impénétrable, car ils sont plus nombreux que les sauterelles, et on ne peut les compter. »
La parachath Bo commence en effet par le récit de la huitième des plaies d'Egypte, les sauterelles, de sorte que le lien entre la paracha et la haftara prend une connotation particulière par la double évocation du vol prédateur de ces insectes.
Ce lien est d'autant plus remarquable que Rabbeinou ‘Hananel, cité par le Keli yaqar (ad Chemoth 10, 1), rapporte qu'il n'y a plus jamais eu en Egypte, depuis ces deux invasions, d'arrivées destructrices de sauterelles, et que, même lorsque les contrées voisines en sont infestées, elles ne pénètrent plus dans ce pays pour le dévaster.
Et Rabbeinou ‘Hananel d'expliquer ce phénomène étonnant par le verset qui précise qu'il « ne resta pas une seule sauterelle dans tout le territoire de l'Egypte » (Chemoth 10, 19), comme si ce passage constituait l'annonce pour toujours qu'il n'y aurait jamais plus de sauterelles sur le territoire égyptien.
Jacques KOHN.

VAERA

Sepher Chemot
Parachat  Vaéra  par  http://www.chiourim.com/

Résumé:
De quoi parle notre Paracha? 

  • Les paroles de Moché ne sont écoutées ni par les Bné Israël, ni par Pharaon
  • Moché et Aharon accomplissent des prodiges
  • Hachem endurcit le coeur de Pharaon
  • Les sept premières plaies : le sang / Les grenouilles / Les poux / Les bêtes sauvages / La peste / Les ulcères / La grêle

A la fin de la Paracha précédente, Moché, voyant que sa première démarche auprès de Pharaon s'était soldée par un durcissement de l'esclavage, avait adressé à D.ieu un cri de douleur : " Pourquoi as-Tu fait le mal à ce peuple ? Pourquoi m'as-Tu envoyé ? ".
Au début de notre Sidra, D.ieu Se révèle à Moché et lui répond. Il lui promet la délivrance par 4 verbes différents : Il promet de " sortir " les enfants d'Israël Égypte, de les " sauver ", de les " délivrer ", et de les " prendre comme Son Peuple " sur le Mont Sinaï pour les conduire sur la Terre Promise.
Moché et Aharon, se présentent à plusieurs reprises devant Pharaon. Ils exigent alors ainsi, au nom de D.ieu : " Libère Mon Peuple pour qu'il Me serve dans le désert !". A chaque fois, Pharaon refuse. Le bâton d'Aharon se transforme en serpent. Les sorciers égyptiens font de même, mais le bâton d'Aharon avale ceux des sorciers égyptiens.
N'acceptant pas de libérer le peuple d'Israël, Pharaon va provoquer la déchéance de son pays. D.ieu envoie en effet une série de plaies ravageuses sur Égypte. Sept d'entre elles sont évoquées dans notre Paracha. L'eau se transforme en sang, des armées de grenouilles envahissent les terres, la vermine infeste les hommes et les animaux. Des bêtes sauvages envahissent les villes, la peste tue les animaux domestiques, les ulcères touchent les égyptiens. Lors de la 7ème plaie, le feu et l'eau s'unissent pour former des grêlons qui, en tombant, détruisent et brûlent récoltes et animaux.
Malgré toutes ces plaies, rien n'y fait ; " le coeur de Pharaon s'endurci et il ne laisse pas partir les enfants d'Israël, comme D.ieu l'avait annoncé à Moché ".






Parachath Vaèra - A propos de la division en chapitres

Le début de la parachath Waèra nous offre un exemple remarquable du fossé qui sépare la division de la Tora en paragraphes massorétiques, les uns " ouverts " ( parachioth pethou'hoth ), les autres " fermés " ( parachioth setoumoth ), de la division en chapitres.

On attribue la division en chapitres à un théologien chrétien, Hugues de Saint-Cher, qui l'a réalisée au treizième siècle. Les circonstances ont voulu qu'elle fût imposée aux Juifs à l'époque où on les forçait à débattre avec des Chrétiens dans des " disputations ", du genre de celles qui ont opposé Ramban ou rabbi Ye'hiel de Paris à des adversaires résolus à faire triompher leur doctrine.

Nous avons cependant retenu cette division en raison de sa commodité, et nous la trouvons aujourd'hui dans tous les ouvrages réalisés par les éditeurs juifs. Elle procure en effet l'avantage, que n'offre pas la massora , de permettre de repérer aisément n'importe quel passage du Tanakh , d'où un avantage inappréciable pour l'étude et pour l'enseignement.

Pour en revenir à la parachath Waèra ; elle commence au deuxième verset du sixième chapitre du livre de Chemoth . Ce verset, par lequel commence un paragraphe " ouvert " ( paracha pethou'ha ), introduit un nouveau sujet : la promesse faite par Hachem à Moïse de délivrer les enfants d'Israël de l'esclavage d'Egypte, tandis que le verset précédent, celui sur lequel s'achève la parachath Chemoth , clôt le récit du désespoir des Hébreux.

Il existe d'autres divergences de la même sorte, certaines étant le résultat de véritables contresens comme le chapitre 36 de Chemoth , dont le premier verset se rattache nécessairement à ceux qui le précèdent, et non à ceux qui le suivent. Il en est également qui affirment une volonté préméditée des auteurs de la division capitulaire de se distinguer de la vision juive de la Tora , comme c'est le cas des trois premiers versets du deuxième chapitre de Berèchith , qu'ils ont délibérément dissociés du premier chapitre. Il ne fallait pas, en effet, que ces trois versets, qui introduisent l'idée du repos du Chabbath , soient reliés aux six premiers jours de la Création. Il fallait au contraire qu'ils en soient disjoints afin qu'on ne les confonde pas avec le repos dit " dominical ".
Jacques Kohn (zal)

La parabole de la semaine: Vaéra

Malgré les nombreuses plaies qui s'abattent en série sur l'Égypte, Pharaon s'obstine à ne pas délivrer le peuple hébreu. La Torah explique son refus par le fait que D.ieu a " endurci " son cœur. Mais alors, pourquoi mérite-t-il donc un tel châtiment puisque la voie du repentir lui est barrée par le Créateur ?

Rabbi Yaacov Galinski chlita, l'illustre maguid contemporain, nous éclaire à ce sujet à l'aide d'un récit du Talmud et d'une… parabole.

On rapporte dans le Traité talmudique 'Haguiga (page 15/a) qu'Élicha ben Abouya s'était éloigné du chemin de la Torah, et lorsque rabbi Mé?r l'incita à se repentir, il refusa en arguant qu'il s'était promené à cheval le jour de Yom Kippour, et qu'en passant derrière le site du Bet-Hamikdach, il avait soudain entendu une voix qui s'exclamait : " Repentez-vous, enfants rebelles - sauf Élicha ben Abouya, dont le repentir ne sera pas accepté ! ". Élicha ben Abouya se lança alors à la conquête de tous les plaisirs de ce monde, sachant justement qu'il était déjà banni du monde futur…
Or durant 150 ans après son décès, de la fumée s'élevait de sa tombe, attestant de la chaleur torride de l'enfer dans lequel il se trouvait… C'est alors que rabbi Yo'hanane pria pour l'élévation de son âme, et la fumée disparut. Rabbi Yaacov Galinski s'écria à ce propos : " Mais que pouvait-il faire si on lui avait déjà refusé l'entrée dans le monde du repentir… ? "
Il raconta alors la parabole suivante…

Après qu'un navire a fait naufrage en pleine mer, l'unique rescapé s'accroche avec obstination à une poutre du bateau et part à la dérive… Les heures passent : le soleil est ardent, il a très soif, et son épuisement est total. Soudain, un îlot émerge à l'horizon ! Son cœur se remplit d'espoir et il essaie désespérément de s'en approcher. Après une longue lutte contre les courants, voilà qu'il s'approche de cet îlot et qu'il n'en est plus qu'à une centaine de mètres : il aperçoit même déjà les arbres fruitiers sur lesquels des oiseaux gazouillent paisiblement… Il s'apprête à faire un ultime effort pour rejoindre la terre ferme, lorsqu'il aperçoit soudain des indigènes de l'îlot qui l'ont repéré et qui lui font de grands signes… Il n'en croit pas ses yeux, d'autant qu'ils lui font clairement savoir que les étrangers ne sont pas du tout les bienvenus et qu'il serait préférable pour lui d'aller accoster ailleurs.
Notre naufragé se trouve alors devant un terrible dilemme ! Que fera-t-il ? Doit-il rebrousser chemin vers les profondeurs de l'abîme marin infesté de requins affamés ? En fait, il est certain qu'il s'obstinera tout de même à gagner l'îlot sur lequel il espère vivement convaincre les autochtones de l'accepter, quitte à devenir leur esclave. Car il est parfaitement conscient que l'endroit où il se trouve à présent lui est sans nul espoir et qu'il n'a pas d'autre choix que de se confronter sur la terre ferme à ce refus des habitants…

" Voilà la terrible erreur commise par Élicha ben Abouya et par Pharaon, explique rabbi Yaacov Galinski. Car même si la route du repentir semble être totalement barrée, la prendre malgré tout est préférable aux abîmes du péché… " Par C. Chalom, en partenariat avec Hamodia.fr

CHEMOT

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • L'esclavage en Mitsraïm- Le roi Pharaon veut tuer les nouveaux-nés en les jetant dans le Nil- Naissance de Moché. Son adoption par Batia- Moché partage la peine de ses frères. Il frappe un égyptien et l'ensevelit dans le sable, celui-ci ayant frappé un hébreu- Moché s'enfuit à Midian chez Ytro, qui devient son beau père- Hachem se révèle à Moché dans le buisson ardent- Moché est réprimandé pour ne pas avoir circoncis son fils- Rencontre avec Aharon son frère. Ils vont chez Pharaon et lui demandent de délivrer les juifs  Les enfants d'Israël se multiplient en Égypte. Se sentant menacé par cette croissance démogra­phique, Pharaon les réduit à l'esclavage, et ordonne aux sages femmes d'Israël, Chifrah et Poua, de tuer tous les nouveau-nés mâles à la naissance. Ces dernières refusent d'obtempérer à l'ordre de Pha­raon de jeter tous les nouveau-nés Hebreux mâles dans le Nil. Yokhéved, fille de Lévi, donne naissance à un gar­çon. Amram, son mari, le place dans un panier qu'il dépose dans le Nil, alors que la soeur du bébé, Myriam, le surveille de loin. La fille du Pharaon découvre ce nourrisson, l'adopte et le prénomme «Moché» (signifiant «Tiré» des eaux). Elle l'élève comme son fils. Devenu un jeune homme, Moché quitte le Palais et découvre la souffrance de ses frères. Il tue un égyptien qui était entrain de frapper un hébreu. Le lendemain, il voit deux juifs se disputer et répri­mande celui qui portait la main sur l'autre. Les deux hommes dénoncent alors l'homicide de la veille au Pharaon, ce qui oblige Moché à fuir l'Égypte pour le pays de Midiane. Là bas, il sauve les filles d'Yitro d'une agression de bergers locaux. Il épouse l'une d'elles, Tsipora, et devient le berger des troupeaux de son beau-père. Un jour, D.ieu se révèle à Moché dans un buisson en flamme au pied du mont Sinaï. Il lui demande de se rendre chez Pharaon et de lui exiger en Son Nom : « Libère Mon peuple de sorte qu'il Me serve ». Aharon, son frère, est désigné comme son porte parole. Les deux frères se retrouvent, et retournent en Égypte. Ils rassemblent les anciens d'Israël et leur annoncent que le temps de la délivrance est arrivé. Le peuple a foi en Moché, mais Pharaon refuse de les libérer. Au contraire, il endurcit encore les conditions de l'esclavage. Moché revient alors vers D.ieu et proteste : « Pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi m'as-Tu donc envoyé ? » Mais D.ieu promet que la rédemption est toute proche. 



Un mot sur notre paracha : Le dvar tora

Dans notre paracha, Hachem se révéla à Moché dans le buisson ardent.Alors qu'il gardait les troupeaux de son beau-père Ytro, Hachem attira l'attention de Moché par une vision insolite : un buisson brûlait, mais ne se consumait pas. Moché s'approcha alors pour comprendre ce phénomène si étrange. En fait, Moché tourna juste la tête pour observer le buisson, expliquent nos sages. Pour le récompenser de cet « EFFORT », Hachem se dévoila alors à lui.Hachem récompense-t-il un effort si minime ?Un premier effort, même minime, reflète une certaine volonté d'avancer ; et c'est ce premier pas qu'Hachem attend de la part de chacun d'entre nous. À ce propos, il est dit : « Ouvrez pour moi une ouverture tel le chas d'une aiguille, Je vous ouvrirai des portes à travers lesquelles des carrosses et des charrettes pourront passer ».On a donc tout à gagner à faire le premier pas ! On sera richement aidé et comblé par le Ciel.On retrouve ce principe à plusieurs reprises dans notre paracha :Lorsque Moché jette à terre son bâton, ce dernier se transforme en serpent. Hachem ordonne alors à Moché de lui saisir la queue pour le changer en bâton. Moché doit fournir ici un effort pour permettre au miracle de se produire. L'effort est nécessaire, voire indispensable, pour bénéficier d'un miracle.La troisième illustration de ce principe dans notre paracha est celui de Batia, fille de Pharaon. Elle aperçut, sur le Nil, un petit berceau flottant assez loin d'elle. Bien que ne pouvant l'atteindre, elle tendit tout de même son bras ; et par miracle celui-ci s'allongea jusqu'au berceau de Moché.Elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour sauver une vie ; et Hachem l'aida. Il en ressort de ces trois exemples, notre devoir de faire le premier pas, quel qu'il soit, même s'il parait mener à rien. Hachem nous enverra donc Son aide, parfois même par l'intermédiaire d'un miracle.   À vous d'essayer !!On peut comparer cela, à un homme affamé et assoiffé se trouvant devant une salle vitrée, fermée à clef, contenant les mets les plus succulents. Cet homme essaie toutes les clefs du trousseau, mais aucune ne fonctionne. Seul le limage des dents de la clef lui permettra de rester en vie. Autrement, il se verra mourir affamé, face à cette abondance de nourriture. A la différence de cet homme, « cette lime » est à la portée de tous : le premier pas est accessible à tout un chacun.Essayons et l'aide du ciel nous est garantie, comme il est dit : « Tout celui qui vient se purifier reçoit une aide du ciel » (D'après mikhtav mééliahou, or yahel, rapporté dans lekah tov) 

VAYEHI

Yaakov vécu les dernières années de sa vie en Égypte. Sentant ses jours toucher à leur fin, il demande à son ils Yossef de prêter serment qu'il l'enterrerait en Terre Sainte. Il bénit les deux fils de Yossef, Ménaché et Ephraïm, élevant le rang de ces derniers au même niveau que ses propres fils, qui donneront naissance aux Tribus d'Israël.Puis, juste avant sa mort, Yaakov réunit ses fils. Il veut leur révéler la date de la fin des temps, mais il en est empêché par D.ieu. Il bénit chacun de ses fils, leur assignant chacun un rôle en tant que tribu: Yéhouda donnera naissance à des leaders, des législateurs et des rois. Les hommes de foi descendront de Lévi, les sages d'Issa'har, les hommes d'affaires de Zévouloune, et les enseignants de Chimon, etc... Réouven est réprimandé pour avoir " perturbé la couche de son père ", Chimon et Lévi pour le massacre de She'hem et du complot contre Yossef. Naftali se voit promettre l'agilité de la gazelle, Binyamin la férocité du loup et Yossef la beauté et une descendance nombreuse.A la disparition de Yaakov, une grande procession funèbre l'accompagne jusqu'à sa dernière demeure en Israël, dans la caverne de Makhpéla à 'Hévron. Yossef, lui aussi, décède en Egypte à l'âge de 110 ans. Il demande que ses ossements soient enterrés en Terre Sainte, mais seulement lorsque les enfants d'Israël quitteront l'Egypte, de nombreuses années plus tard.Avant de mourir, il leur livre le testament qui leur permettra d'endurer les difficultés de l'exil : " D.ieu se souviendra de vous et vous fera monter de cette terre vers la Terre qu'Il a promise à Avraham, Itshak,et Yaakov. " 

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :  Le sourire et son devoir
Cette paracha fait état des bérakhot de Yaacov à ses fils avant sa mort. Il bénit entre autre Yéhouda en ces mots : " hakhlili énaïm miyaïn, ouleven chinaïm méhalav " Ses yeux seront rouges par  l'abondance de vin et les dents blanches par l'abondance de lait. 
Des paroles de Yaacov, nos sages ont déduit l'importance du sourire.
Ainsi, celui qui présente à son ami un visage avenant et souriant (montrant alors ses dents blanches) est supérieur à celui qui lui donne du lait à boire. Souriez, vous êtes filmés !
Dans le même ordre d'idées, il est bon d'être toujours le premier à saluer son prochain. Répondre au bonjour de notre prochain, relève de la politesse, alors que le devancer témoigne du respect du genre humain. La Tora recommande de nous soucier du bien-être de notre prochain en lui accordant l'importance qu'il mérite.  Il est bon d'être une personne agréable, au visage rayonnant de bonne humeur. Tout comme Hachem fait rayonner sur nous Sa bonté, il est bon de sourire et de présenter une face radieuse à notre prochain. Remarquons que même un bébé distingue un visage rayonnant, éclairé d'une mine déconfite, irritée. Observez-le avec affection, il vous répondra de la même manière, s'agitant de joie. Observez-le lorsque vous êtes en colère, il se mettra à pleurer. Il est démontré que l'amour et l'affection prévalent à la nourriture la plus équilibrée dans le développement de l'enfant. Un enfant grandissant sans sourire, affection et bonne humeur est semblable à une plante qui croît sans soleil. Par son premier sourire, le bébé démontre sa supériorité sur tous les êtres vivants. À travers ce sourire, la lueur de sa néchama (âme) transparaît chez ce petit être si fragile. La néchama dévoile à travers ses premiers sourires, ses rayons.  La vie en société repose sur notre rapport avec les autres à travers la communication, aussi bien verbale que visuelle. Malheureusement, dans nos sociétés, la vie est tellement anonyme. Les gens se croisent, sans s'accorder le moindre signe de bienveillance ou le moindre sourire. Personne n'ose faire le premier pas. On attend tous que ça vienne de l'autre. C'est ainsi qu'un fossé se creuse entre les gens. Chacun justifie sa distance, par des excuses tout à fait valables. Mais ayons un peu de bon sens : l'épanouissement du genre humain n'est-il pas primordial ? Un sourire, une petite action simple, un bonjour peuvent avoir des effets tellement immenses. Ne prenons pas à la légère l'impact d'un sourire, d'un bonjour ! On raconte à propos de Rav Avraham Grodzinski (élève du Sabba de Slabodka) qu'il avait travaillé deux ans à sourire à tous. Tous purent alors témoigner du caractère inné de cette qualité depuis lors. En cet hiver si froid, réchauffons le coeur de tous grâce à un simple sourire ! Gardez le sourire ! (D'après Alé chour, rapporté dans lékah tov)

VAYIGACH

Le Midrach (Beréchith Rabba 93, 6) rapporte ce que Yehouda a dit à Yossef : « Il est écrit dans nos codes que si un homme ayant commis un vol ne possède pas de quoi restituer, on réunit les fonds nécessaires pour le remboursement en le vendant comme esclave. Mais Binyamin a de la fortune. »
On demanda un jour au Maguid de Doubno : « Les frères pensaient que Yossef était un Egyptien. A quoi bon, dès lors, lui avoir cité la loi juive ? » Il répondit de la manière suivante :
Ils ont ainsi voulu montrer à Yossef que même celui qui n'accepte pas l'origine divine de la Tora doit néanmoins reconnaître la sagesse de ses lois. Aussi nous incombe-t-il de rechercher la logique spécifique à cette règle selon laquelle seul un voleur indigent doit être vendu comme esclave. Pourquoi faire une différence entre tel malfaiteur et tel autre ?
En réalité, l'idée même de vendre un voleur comme serviteur paraît quelque peu incongrue. Qui pourrait envisager d'introduire chez soi un tel individu ? Qui garantit à son propriétaire que cet employé nouvellement acquis ne lui prendra rien ? Cependant, pour celui qui a volé afin d'atténuer sa pauvreté, cela ne le mènerait nulle part. Comme l'a écrit le roi Chelomo (Michlei 6, 30) : « On ne méprise pas le voleur qui a commis son acte pour calmer sa faim. » L'acheteur éventuel n'aura donc rien à craindre en introduisant chez lui cet ancien voleur, car ses besoins étant satisfaits, il ne sera plus porté à commettre des larcins. Si, en revanche, le malfaiteur disposait de ressources, c'est qu'il n'a pas été motivé par la faim ni par la misère. Bien au contraire, il est dans sa nature de voler, de sorte que personne n'envisagera même de l'acquérir comme esclave.
Voilà l'argument présenté par Yehouda : Si Yossef soupçonnait vraiment Binyamin, issu d'une riche famille, de l'avoir volé, pourquoi l'emploirait-il à son service ? Il devenait donc clair que ses accusations n'étaient rien d'autre qu'un stratagème élaboré contre les frères.
Yehouda s'avança vers lui, il dit : « De grâce, mon maître, permets à ton serviteur de dire une parole aux oreilles de mon maître, et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur, car tu es comme Pharaon. » (44, 18)
Yehouda voulait que ses paroles « entrent directement dans les oreilles du vice-roi », note Rachi. Que signifie cette précision ?
Yehouda désirait parler directement au vice-roi d'Egypte, et non par le truchement d'un interprète, explique Rav Yits‘haq Zeèv Soloveitchik. Son discours devait être essentiellement un plaidoyer pour obtenir sa clémence. Il voulait l'entretenir de sujets sans rapport avec le cas lui-même, lui parler de son « vieux père », de « l'enfant de sa vieillesse », du « frère qui était mort »… Ce n'était que des appels à la pitié du vice-roi, lequel possédait « comme Pharaon » – ainsi que Yehouda y insistait – le droit extrajudiciaire de pardonner à un accusé, fût-il coupable aux yeux de la loi. Ce genre de discours s'adressait au cœur plus qu'à l'esprit, et il fallait donc qu'il soit entendu directement, sans intermédiaires ni interprètes.
Il se pose cependant un problème : Les frères ne parlaient qu'en hébreu, langue que le vice-roi était censé ne pas comprendre. Comment, dans ces conditions, pourraient-ils se passer d'un traducteur ? Comment Yossef recevrait-il leur message ?
Pour répondre à cette question, nous rappellerons un épisode connu constitué par un entretien entre le ‘Hafets ‘Hayim et le Président de la Pologne. Le gouvernement de ce pays venait d'abroger le statut indépendant des écoles juives, les plaçant désormais sous l'autorité du Ministère de l'Education. Cette nouvelle disposition menaçait l'avenir même de l'enseignement de la Tora en Pologne, et les grandes autorités rabbiniques cherchaient à la faire abroger. Entre autres démarches, une audience fut organisée entre le ‘Hafets ‘Hayim et le chef de l'Etat, pendant laquelle serait plaidée la cause des Juifs.
En présence d'un interprète, le vieux Maître prononça une plaidoirie passionnée, sortie directement de son cœur saint et pur. Le président écoutait attentivement son discours quoiqu'il fût prononcé en yiddish. A un certain moment, le ton du ‘Hafets ‘Hayim devint particulièrement passionné, et le président éclata en sanglots.
Une fois le plaidoyer terminé, et alors que l'interprète se préparait à le traduire en polonais, le chef de l'Etat le remercia d'un geste.
« Ce n'est pas nécessaire, dit-il. Bien que je ne parle pas votre langue, les mots du cœur sont ceux que l'on comprend dans toutes les langues même sans mots ! »
C'est dans cette langue-là que Yehouda voulait s'adresser au vice-roi d'Egypte : dans celle du cœur.
« … et que ta colère ne s'enflamme pas contre ton serviteur… » (44, 18)
Rachi déduit de ces mots que Yehouda a parlé durement.
Une volte-face complète semble s'être produite dans l'attitude des frères. Quand ils avaient été rattrapés par le messager royal et accusés d'avoir volé la coupe du vice-roi, ils s'étaient dits prêts à accepter la condamnation à mort du coupable lui-même et l'asservissement des autres. Or, maintenant que Yossef est disposé à renoncer à une punition aussi implacable, se contentant de réduire Binyamin en esclavage et de libérer purement et simplement les autres, où donc est la logique dans cette « dureté » de Yehouda ? Sa position aussi sévère ne contiendrait-elle pas un élément implicite de reproche de la part des frères ?
Ceux-ci connaissaient leur propre force, explique Rav Ya‘aqov de Lissa. Ils auraient été parfaitement capables de tuer Pharaon et de prendre la fuite en direction de Canaan. Néanmoins, quand ils ont été accusés d'avoir dérobé la coupe du vice-roi, ils ont accepté leur destin par amour de Hachem, sans discuter.
Pourquoi ? Car ils étaient convaincus que ce qui leur arrivait était décrété par le Ciel. Comme ils l'ont déclaré eux-mêmes à Yossef (44, 16) : « Dieu a trouvé la faute de tes serviteurs. Nous voici maintenant des serviteurs pour mon maître, à la fois nous et celui dans la main de qui la coupe a été trouvée. » Hachem avait « trouvé leur faute » d'avoir vendu Yossef comme esclave, et ils devaient à présent subir les conséquences de leur acte en se laissant eux-mêmes réduire en esclavage. Toute résistance était inutile. Ils se sont donc inclinés devant la volonté divine et ont accepté leur destin.
Mais maintenant, le vice-roi s'apprêtait à asservir Binyamin – qui, lui, n'avait pris aucune part dans la vente de Yossef – et à libérer les autres. Il devenait ainsi évident que cette fausse accusation était sans aucun rapport avec leur péché, et qu'ils n'avaient plus aucune raison d'accepter docilement leur sort. Voilà pourquoi ils ont décidé de parler durement et, si nécessaire, de se défendre.

MIKETZ

Résumé:

De quoi parle notre Paracha?


  • Les rêves de Pharaon
  • Yossef est libéré de prison pour interpréter les rêves du roi
  • Yossef est nommé vice-roi d'Egypte
  • Mariage de Yossef avec Assnat. Naissance de ses deux fils : Menaché et Ephraïm
  • Les sept années d'abondance suivies de la famine
  • Les frères de Yossef se rendent en Egypte
  • Yossef traite durement ses frères et leur impose de revenir avec Binyamin
  • Yossef accuse Binyamin d'avoir volé la coupe en argent

Pharaon fait un songe : Sept vaches décharnées y dévorent sept vaches belles et grasses, mais restent aussi maigres qu'avant. Puis un second: sept épis de blés maigres et brûlés avalent sept épis sains et pleins mais restent aussi desséchés. Sur le conseil de l'échanson, Pharaon fait venir Yossef à la cour, et celui-ci interprète les deux rêves. Sept années d'abondance, annonce- t-il, seront suivies par sept années de famine. Yossef propose un programme permettant de passer les années de famine sans emcombre. Séduit, Pharaon le nomme vice-roi d'Égypte, et lui demande de réaliser son projet.
Yossef épouse Ossnate, la fille de Potiphar, qui lui donne deux fils, Ménaché et Ephraïm. La famine survient alors, et elle s'étend dans toute la région. On ne peut plus obtenir de nourriture qu'en Égypte qui sous l'impulsion de Yossef a réalisé des provisions suffisantes pour résister aux années de disette. Yaakov et sa famille ne sont pas épargnés par la famine. Binyamin excepté, les dix autres fils de Yaakov sont obligés de descendre en Égypte pour y acheter du pain. Ils se présentent devant Yossef qui les reconnaît (contrairement à eux).
Ce dernier élabore tout un plan pour voir si ses frères ont changé depuis l'époque où ils l'ont vendu. Il les accuse tout d'abord d'être des espions ; Les frères protestent de leur bonne foi en évoquant leur père et leur jeune frère. Yossef leur demande alors de revenir avec Binyamin pour prouver la véracité de leurs propos. En attendant, Chimon est retenu en otage. Sur le chemin du retour, les frères découvrent que l'argent payé en échange du blé a été mystérieusement restitué. Yaakov refuse de voir partir Binyamin. Il s'y résoud finalement devant l'ampleur de la famine, et Yéhouda se porte garant de son retour. Cette fois, Yossef les reçoit à dîner. Malgré son émotion, il continue de leur cacher son identité et poursuit son plan. Il fait mettre sa coupe d'argent dans le sac de Binyamin.
Quand les frères prennent le chemin du retour, le lendemain, ils sont poursuivis, fouillés et arrêtés après la découverte de la coupe. Ils sont amenés à nouveau devant Yossef qui refuse d'entendre les arguments de Yéhouda : il retient désormais Binyamin qui deviendra son serviteur.

Haftara:

Lorsque la parashat Miketz est lue durant la fête de 'Hanoucca, la haftara est celle de la fête, extraite du livre de Zacharie.

MIKETS : Cause et effet

La paracha Mikets commence par un verset qui évoque deux événements, apparemment sans rapport l'un avec l'autre, le fait que deux années s'étaient écoulées depuis le rêve de l'échanson, et celui de Pharaon. Pourquoi la Torah les relate-t-elle dans un seul et même verset ?
RAV YOSSEF Ber de Volozine (1820 – 1892) - fils de Rav ‘Haïm Halévy de Volozine (1749 – 1821) - écrit dans son ouvrage Beth Halévy que tout phénomène a une cause et un effet. Or, très souvent les gens confondent la cause avec l'effet, car ils se laissent prendre au piège de la cause apparente ; de ce fait, ils perdent complètement de vue la véritable cause.

Par exemple, celui qui a investi une somme d'argent et s'est enrichi, est convaincu que la cause de sa réussite est due à son investissement, et l'effet est son enrichissement. Mais en réalité, il commet là une grave erreur, car c'est Hachem qui a décidé de lui donner la prospérité. À la suite de cela, l'idée d'investir de l'argent dans cette affaire lui a été envoyée du Ciel. Donc, la cause a été la décision divine et la conséquence a été son habile investissement. Dans l'histoire de Yossef également, le midrach Rabba (Béréchit 89/1) nous enseigne qu'il serait erroné de croire que le rêve de Pharaon a été la cause qui a entraîné la libération de Yossef. C'est plutôt la décision de Hachem que le moment était venu pour que Yossef sorte de prison, qui a eu pour conséquence le rêve de Pharaon.
Le rêve de Pharaon était en vérité le moyen qu'Hachem avait choisi d'employer pour susciter la libération de Yossef. La cause était donc divine et le rêve de Pharaon n'était qu'une conséquence, sans plus.

Pour cela, le premier verset de notre Paracha relie le fait que Yossef était deux ans en prison et le rêve de Pharaon. Le ‘Hafets ‘Haïm racontait l'histoire d'un paysan arrivant en ville, et, pour la première fois de sa vie, voyait un train dans une gare. Sur le quai, un employé a sifflé pour annoncer que le départ du train était proche. Les voyageurs se sont alors installés dans les compartiments. Puis, l'employé a donné un deuxième coup de sifflet. Les retardataires se sont précipités dans les wagons, sachant que le train était sur le point de prendre son départ. En effet, un troisième coup de sifflet n'a pas tardé de se faire entendre, et le train s'est ébranlé. Le paysan était émerveillé : il était persuadé que l'employé au sifflet était un haut dignitaire de l'administration des chemins de fer, puisqu'il décidait de sa propre autorité à quel moment les voyageurs devaient s'installer à leur place et à quel moment le train allait partir. Il a présenté ses hommages très respectueux à cet employé, qui lui a répliqué qu'il n'était qu'un petit pion. Les hauts fonctionnaires qui prenaient les décisions étaient confortablement installés dans leur fauteuil, dans les bureaux de la compagnie. Quant à lui, il ne faisait qu'exécuter les ordres qu'il recevait. La cause de tout se situe au niveau des décisions des chefs ; lui n'assumait que la conséquence de ces causes.
De la même façon, expliqua le ‘Hafets ‘Haïm, la plupart des gens confondent cause et effet. Ils ne voient que le coup de sifflet de l'employé de la gare... !
Il faut réaliser que notre action ne portera pas automatiquement ses fruits mais que lorsque ce sera le cas, alors ce n'est pas nous qui en serons la cause mais le Maître du Monde. La réussite a tout d'abord été décidée par Hachem. C'est en effet Lui qui décide de faire réussir l'un, et de faire échouer l'autre, généralement suivant leurs mérites respectifs. Dans tous les cas, Ses décisions sont justes, et même généreuses. Conformément à Ses décisions, Hachem inspire aux uns et aux autres l'idée d'agir de manière à entraîner la réalisation concrète du décret divin.

Cette réflexion doit nous inciter à rendre à Hachem Sa place véritable dans notre vie et dans le monde. Cette tâche est rendue difficile par notre entourage qui tend à interpréter les événements à l'instar du paysan qui voit un train pour la première fois de sa vie.
Toutefois, il nous incombe d'adopter la perspective de la Torah, afin de nous positionner à notre niveau et à notre place réels, grâce au message d'humilité que nous inspire et nous enseigne le premier verset de notre paracha.
Par Rav Hayim Yaacov Shlammé.Avec l'accord exceptionnel d'Hamodia-Edition Française


MIKETS :Mikets et ‘Hanouka

La parachath Miqets est lue le plus souvent pendant la semaine de ‘Hanouka, fête avec laquelle elle comporte des affinités étroites.
Nous y apprenons l'émergence, dans les rêves de Pharaon, de sept belles vaches, suivies de sept autres chétives, puis de sept beaux épis suivis de sept épis « pauvres et brûlés par le vent ».
Le nombre sept, qui est celui des couleurs fondamentales, de l'échelle musicale diatonique, et aussi des jours de la semaine, symbolise le matérialisme de ce monde-ci.
En revanche, la fête de ‘Hanouka est placée sous le signe du nombre huit, symbole du miracle de la fiole d'huile, et aussi de ce qui se situe au-delà de l'ordre naturel.
L'idolâtrie égyptienne consistait à adorer cet ordre naturel, symbolisé par le Nil et le nombre sept. Lorsque Pharaon, plus tard, demandera à Moïse : « Qui est Hachem ? […] Je ne connais pas Hachem ! » (Chemoth 5, 2), il reconnaîtra par là implicitement qu'il existe un dieu dans le monde, mais un dieu de la nature. Signalons que la valeur numérique des lettres qui composent le mot Eloqim), soit 86, est la même que celle du mot ???? (ha-téva', c'est-à-dire « la nature »). Autrement dit, lorsque nous faisons de la nature une force surnaturelle, nous élevons artificiellement le monde de sept en un monde de huit (D'après Or samaya‘h).

Haftarath Chabbath ‘Hanouka – « Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! »

La haftara de Chabbath ‘Hanouka commence par les mots : « Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, Je viens et Je demeurerai au milieu de toi, dit Hachem » (Zacharie 2, 14).
Cette prophétie a été écrite au moment du retour des Juifs de leur exil en Babylonie, et son intention était sans doute d'encourager les exilés à regagner Erets Yisraël.
Dans le KUZARI, son œuvre maîtresse, rabbi Yehouda HA-LEVI met dans la bouche du roi des Khazars la question suivante :
« Etant donné que vous, les Juifs, êtes tellement attachés à votre terre, et que cet attachement est partagé par les religions issues de la vôtre, ceux qui n'y résident pas ne se sentent-ils pas en faute par rapport à vos lois ? »
« Tu as tout à fit raison, ô roi, a répondu le Sage. Notre Dieu nous a annoncé, par la bouche de Son prophète(Zacharie 2, 14) : “Exulte et réjouis-toi, fille de Sion ! car voici, Je viens et Je demeurerai au milieu de toi, ditHachem.”
Mais très peu parmi nos ancêtres sont retournés sur notre terre, et la plupart ont préféré le confort et le bien-être dont ils jouissaient en terre babylonienne. Voilà pourquoi la promesse contenue dans cette prophétie ne s'est pas réalisée. »
Jacques KOHN.

Vayechev

En Bref ...
Jacob s'installe en Terre Sainte, à Hébron, avec ses douze fils. Il a une préférence pour Joseph, alors âgé de 17 ans, dont les frères jalousent le traitement de faveur, comme la précieuse tunique multicolore que Jacob lui a confectionné. Joseph raconte à ses frères deux rêves qu'il a faits qui prédisent qu'il régnera sur eux. Leur rancœur s'en trouve encore attisée.

Shimon et Lévi projettent de le tuer, mais Réouven les convainc de le jeter plutôt dans une citerne : son intention est de revenir le chercher plus tard pour le sauver. Pendant que Joseph est dans la citerne et que Réouven s'est absenté, Judah persuade ses frères de vendre Joseph à des ismaélites dont la caravane passe à proximité. Les frères trempent la tunique de Joseph dans le sang d'une chèvre et la montrent à leur père, lui faisant croire qu'une bête sauvage a dévoré son fils.

Judah se marie et a trois enfants. L'aîné, Er, décède jeune et sans enfant. Onan, son frère, en vertu du lévirat, épouse sa belle-sœur, Tamar. Mais Onan se refuse à donner une progéniture à Tamar et connaît lui aussi, pour cette raison, une fin prématurée. Judah répugne alors à donner son troisième fils en mariage à Tamar. Déterminée à obtenir une descendance de la famille de Judah, cette dernière prend les apparences d'une courtisane et séduit Judah lui-même. Quelque trois mois plus tard, Judah apprend que Tamar est enceinte et ordonne son exécution pour crime de prostitution. Mais elle produit les gages que Judah lui à donnés ; celui-ci constate la vertu de sa bru et reconnaît sa paternité. Tamar donne naissance à deux jumeaux, Perets (ancêtre du Roi David) et Zera'h.

Joseph est conduit en Egypte et vendu à Potiphar, le ministre en charge des abattoirs de Pharaon. D.ieu bénit toutes les actions de Joseph et il se trouve bientôt intendant de toutes les propriétés de son maître. L'épouse de Potiphar désire ce jeune homme beau et charismatique ; Lorsque Joseph repousse ses avances, elle l'accuse auprès de son mari d'avoir tenté de lui faire violence et Joseph est jeté en prison. Joseph gagne rapidement la confiance et l'admiration de ses geôliers qui lui confient une fonction importante dans l'administration de la prison.

Dans cette prison, Joseph rencontre le maître-échanson et le maître-panetier de Pharaon, incarcérés pour avoir offensé leur maître. Eux-aussi sont en proie à des rêves, que Joseph leur interprète. Dans trois jours, leur dit-il, l'échanson sera rétabli dans sa position et le panetier pendu. Joseph demande à l'échanson d'intercéder pour lui auprès de Pharaon. Les deux évènements se produisent effectivement, mais l'échanson oublie Joseph et ne fait rien pour lui.
fr.chabad.org


Le Dvar torah ...Paracha Vayechev : Yossef Hatsadik


Joseph, en Hébreu Yossef, est le personnage intermédiaire entre l'histoire des patriarches et celle du peuple naissant. La bénédiction que Jacob lui confère, se distingue par son ampleur par rapport à celles données à ses frères. "Ben porath Yossef, un fils fécond, Joseph".

Yossef réussit dans tout ce qu'il entreprend. Ne s'étant pas laissé détourner de sa pureté et de son sens du devoir par la femme de Putiphar, il méritera désormais dans la tradition juive le qualificatif de Tsadik, "le juste" avec une connotation de sainteté. Yossef Hatsadik, capable de maîtriser ses sens dans des circonstances difficiles, sera l'homme choisi par l'Eternel pour préparer le chemin à la royauté et au Messie...

Les démêlés avec les frères

L'histoire de Yossef n'est pas glorieuse à ses débuts. Yossef s'adonnait à la médisance, n'hésitant à rapporter à son père les pires calomnies sur ses frères. II racontait à que les fils de Léa mangeaient de la chair prise sur des bêtes vivantes, qu'ils humiliaient les fils des servantes Bilha et Zilpa en les traitant d'esclaves, qu'ils avaient des mœurs dissolues. Il ne se contentait pas de dire du mal à leur sujet, il les attaquait de front, poussant la provocation jusqu'à leur raconter ses rêves dans lesquels il avait le meilleur rôle : Lui était le roi et eux, ses frères, ses sujets.

La préférence de leur père à l'endroit de Yossef ne fit qu'exaspérer la haine que ses frères lui portaient. La tunique multicolore offerte par son père symbolisait son caractère dominateur, le grand nombre de couleurs signifiant qu'il les valait tous.

Des démêlés entre frères n'est pas un phénomène nouveau. Dès la création du monde, Caïn et Abel s'affrontent déjà, Itzhak et Ishmaël et à leur suite Essav et Yaakov reprennent ce combat fratricide.

II existe des motifs pour ces affrontements entre hommes ou entre les peuples, d'ordre psychologique, économique, politique, religieux...

Les frères ne jalousent pas Yossef pour la tunique multicolore mais pour la préférence dont il est l'objet de la part de leur père et dont la tunique était le symbole.

Le Messie fis de Joseph

Le véritable enjeu de la confrontation entre les frères se situe au niveau de la direction du peuple.

Qu'est-ce qu'un dirigeant ? L'homme capable de comprendre la volonté de ceux qui lui font confiance et d'exprimer leurs aspirations les plus profondes. Le véritable chef est celui qui donne des ailes à ceux qui le suivent, qui leur fait oublier leur propre personnalité pour se reconnaître en lui, en ses gestes, en ses paroles. Pour le peuple juif, le guide idéal est celui qui montre le chemin de la Rédemption.

Les frères ne sont pas disposés à reconnaître la royauté de Yossef, parce que Yossef n'exprime pas leur aspiration profonde.

Yossef est capable de transformer le monde matériel, de l'organiser, de préparer la venue du roi véritable, du Messie libérateur, mais non d'être lui-même ce Messie définitif. C'est pourquoi Yossef pourra devenir le Gouverneur de la contrée, le nourricier de l'Egypte et le vice-roi du Pharaon. Cette étape matérielle dans le monde de la matière est indispensable pour la construction spirituelle. Lorsque les frères reconnurent Yossef et l'embrassèrent tout en pleurant d'émotion, cette image d'unité et d'union est devenue le symbole de l'association indispensable entre les forces matérielles et spirituelles pour l'édification d'une nation.

L'épopée de Joseph marque le début de la réalisation de la promesse faite à Abraham: « Ta descendance sera étrangère dans un pays étranger mais ensuite, ils sortiront avec de grandes richesses ». Joseph est la cause apparente de la descente des Enfants d'Israël en Egypte d'où ils seront délivrés, préfiguration de l'exil et de la Rédemption finale.

"Sof maasé, bemahachava tehila" "l'action présente témoigne pour le projet initial". Yossef Hatsadik, par ses qualités exceptionnelles est le seul à même de donner naissance au Messie fils de Joseph (Machia'h ben Yossef) susceptible de montrer au peuple, le chemin de la sainteté et de la lumière, avant l'arrivée du Messie fils de David (Machia'h ben David), rédempteur d'Israël et de l'humanité.

Grand Rabbin Jacques Ouaknin.

Vahichla'h

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Yaacov rencontre son frère Essav
  • La lutte de Yaacov avec l'ange d'Essav
  • L'incident de Dina avec les gens de Chéhem
  • Yaacov se rend à Bet-el et apprend la mort de sa mère Rivka
  • Rahel meurt et est enterrée en chemin
  • La faute de Réouven
  • Retour de Yaacov à Hévron
  • Mort d'Ytshak
  • Généalogie d'Essav

Yaacov envoie des messagers de paix à Essav qui vient à sa rencontre avec 400 hommes... Une nuit, Yaacov affronte un homme qu'il parvient à dominer, au prix d'une hanche luxée, et d'un nom censé remplacer celui de Yaacov : Israël. La troisième mitsva du livre «Berechit» a pour ori­gine la blessure de Yaacov : l'interdit alimentaire du nerf sciatique. Yaacov se retrouve face à Essav et son armée ; au lieu du combat fratricide, l'on assiste aux retrouvailles chaleureuses des frères. Essav fait connaissance avec la famille de Yaacov, et propose à ce dernier de retourner s'établir avec lui à Sé'ir où demeure Essav. Yaacov trouve un pré­texte pour refuser, à la suite de quoi, les frères se séparent et Yaacov va s'installer à proximité de la ville de Shékhem (Naplouse) gouvernée par un cer­tain H'amor.Le fils de H'amor, dénommé Shékhem (comme sa ville), viole Dina, la fille de Léa et Yaacov. Il s'attache à Dina et prie son père de la demander en mariage à Yaacov, ce que fait H'amor, lui propo­sant en même temps de s'établir, de commercer et de se marier avec ses administrés. Les frères de Yaacov, une fois passé le choc de cette nouvelle affligeante, élaborent un stratagème (l'obligation de se circoncire pour tous les mâles) qui leur permet de tuer tous les hommes de cette ville, y compris le violeur et son père. Yaacov érige un autel à Beit-El. Hachem ajoute à Yaacov le nom d'Israël. Hachem bénit Yaacov. Rah'el meurt en mettant au monde Binyamin, et est inhumée à Bethlehem. Réouven, le fils aîné de Yaacov et Léa, commet une faute en remplaçant la couche de Bil-ha, servante de Rah'el, par celle de sa mère, Léa. Itshak meurt à l'âge de 180 ans, et est enterré au caveau de Makhpéla, à H'ébron, par Essav et Yaacov.

PARACHA VAYICHLAH :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/147_Vayichlah-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
Lors de la fameuse rencontre entre Yaacov et Essav, Yaacov s'y prépara en comblant son frère de cadeaux. Essav répliqua alors « qu'il possédait déjà beaucoup » (yech li rav). Ce à quoi, Yaacov répondit « qu'il possédait tout » (yech li col).
Intéressons nous à ces différents modes de pensée face à nos biens:
  • avoir beaucoup (comme Essav)
  • ou tout posséder (comme Yaacov).
Par sa réponse, Essav reflète un certain appât du gain et de plaisir. Il ne se contente jamais de ce qu'il a. Il en veut toujours plus, et n'est jamais satisfait. Même s'il possède déjà beaucoup, il n'a pas tout.
A l'inverse, Yaacov se révèle comblé par ce qu'il possède.
« Rien ne manque à ceux qui recherchent Hachem ».
Ils sont contents de leur sort et c'est là la vraie richesse.
Une personne à la poursuite constante de plaisirs, recherche en fait l'essence de sa vie. Les plaisirs de ce monde sont souvent futiles. Lorsque le désir s'empare d'une personne, son coeur fantasme, ses yeux sont remplis d'envie. Il s'imagine qu'il s'agit d'une chose extraordinaire, hors du commun. Mais une fois le désir satisfait, l'imagination comblée, la personne n'en ressent aucun bonheur. Ce plaisir qui lui paraissait si intense auparavant semble ne lui avoir rien apporté. Parfois même une foule de regrets s'empare de lui. On retrouve ici la conception d'Essav à l'affût de toujours plus, rien n'ayant de véritable satisfaction pour lui.
Essav représente en fait le mauvais penchant de chacun, qui par la force de l'imagination transforme en plaisir même les choses les plus vaines.
A l'opposé, Yaacov, grâce à la Tora, avait le sens des vraies valeurs, connaissait l'essence de chaque chose. Ceci l'aidait dans sa lutte avec le mauvais penchant ! Pour Yaacov tout avait sa raison d'être, et tout avait alors du goût (« taam » en hébreu signifiant raison et goût).  A l'inverse des plaisirs futiles, l'étude de la Tora procure toujours une satisfaction et un plaisir éternels et inlassables. Sachons faire les bons choix et ne pas être aveuglé !  (D'après lekah tov)

Les bénédictions de Its'hak ne se réaliseront pas !!
Béréchit (32, 5) : « J'ai habité avec Lavan et je me suis attardé jusqu'à présent, j'ai des boeufs et des ânes, du bétail, des serviteurs et des servantes, et je l'envoie dire à mon seigneur pour trouver grâce à tes yeux »
Le commentateur Rachi explique : « Je ne suis pas devenu grand et important mais je suis un étranger, tu n'as pas de raison de me haïr à cause de la bénédiction que m'a donnée ton père, 'sois un chef pour tes frères', car elle ne s'est pas réalisée. » Il dit quelque chose du même ordre sur « j'ai des boeufs et des ânes, du bétail, des serviteurs et des servantes » : Mon père m'avait dit : « de la rosée des cieux et des graisses de la terre », ce ne sont des produits ni du ciel ni de la terre.
Il faut comprendre en quoi c'est une consolation pour Essav. Il croit dans les bénédictions d'Its'hak , et si elles ne se sont pas encore réalisées, elles finiront certainement pour le faire !
Il convient de citer ce que disent nos Maîtres dans le Midrach (Béréchit Rabba 75, 6) : Les Sages enseignent que le boeuf, c'est le Machoua'h mil'hama (le cohen gadol qui accompagnait l'armée à la guerre), ainsi qu'il est dit : « Le taureau, son premier-né qu'il est majestueux ! », et l'âne, c'est le roi Machia'h, ainsi qu'il est dit à son propos : « pauvre et chevauchant un âne ». Les troupeaux, ce sont les bnei Israël, ainsi qu'il est dit : « Et vous, Mon troupeau, troupeau que je fais paître ».
Il faut comprendre ce que Ya'akov a voulu dire à Essav par tout cela, et comment cela va le faire trouver grâce à ses yeux !
Ya'akov a envoyé dire à Essav que les bénédictions ne s'étaient pas réalisées. Et si l'on dit : Ton père Its'hak t'a béni, et ses bénédictions ne seront certainement pas vaines ? Là-dessus il lui a répondu que les bénédictions ne s'accompliraient qu'après la venue du Machia'h.
Quant à toi, Essav, tu ne crois en rien de tout cela, car il est dit qu'Essav, au moment de la vente du droit d'aînesse, a nié la résurrection des morts.
Donc tu n'as pas de raison de me détester à cause de bénédictions, qui se réaliseront en un temps auquel tu ne crois pas.

Vayétsé

Prier avant de Partir

La Paracha de Vayétsé débute par ce verset : « Yaakov sortit de BéerCheva et il se dirigea vers ‘Haran. »
Les voyages des Patriarches ne constituent pas de simples déplacements géographiques, mais ils représentent, en fait, des étapes indissociables de leurs parcours spirituels. BéerCheva et ‘Haran symbolisent deux situations extrêmes dans le service de D-ieu. Ainsi, BéerCheva rappelle un état de paix et de tranquillité. Le nom même de ce lieu commémore l'alliance faite entre Avraham et le roi des Philistins, Aviméle'h. C'est aussi le souvenir des sept puits creusés par Yits'hak.
Yaakov quitta donc BéerCheva, ce havre de paix, laissa la maison d'étude de Chem et de Ever – où il étudia durant quatorze ans – et il se rendit à ‘Haran – le lieu le moins recommandable de la terre, le plus bas spirituellement. Le nom de ‘Haran découle de l'expression hébraïque « ‘Haron Af » qui signifie la colère de D-ieu.
Ce voyage de Yaakov est dans un certain sens un voyage d'initiation que chaque Juif se doit – à un moment où à un autre de sa vie – d'entreprendre lui aussi. A l'instar de Yaakov qui quitta BéerCheva pour trouver une femme à ‘Haran et y fonder sa famille, ainsi chaque Juif doit quitter l'univers protégé de la Yéchiva pour établir un foyer Juif ; chacun doit s'investir – comme notre Patriarche – dans une activité professionnelle au sein même des turbulences du monde matériel.
La première période – BéerCheva – est indispensable, car c'est la Torah étudiée et acquise dans cette étape de la vie qui permet d'affronter les épreuves de ‘Haran. Néanmoins, c'est bien dans ce lieu étranger à la spiritualité – dans des situations apparemment hostiles – que chaque Juif se doit de mener sa vie.
La leçon est aussi simple que claire : C'est précisément à travers les tribulations et les épreuves que nous rencontrons que nous construisons un chaleureux foyer Juif. Ce sont ces expériences difficiles qui forgent la personnalité de chacun de nous et qui garantissent les fondations d'une maison stable et forte.
Un détail intéressant mérite d'être soulevé dans ce voyage de Yaakov : il aurait été logique que Yaakov qui venait à ‘Haran d'une contrée étrangère pour trouver l'âme sœur se prépare de manière adéquate en apprenant la langue ou en s'habillant avec de beaux habits afin de faire bonne impression. Or, il n'en est rien ! La première démarche qu'il entreprit était – selon Rachi commentant le verset « Vayifga Bamakom » – de prier.
Yaakov avait compris que son succès ne dépendait pas de son action matérielle seulement. Aussi, le Juif doit savoir que la première démarche avant de se lancer à la conquête du monde matériel est de prier D-ieu. Il ne doit pas se suffire des prières et de l'étude faites pendant ses jeunes années, et penser que pour agir dans le monde matériel, il serait plus approprié d'adopter les coutumes du monde pour s'assurer la réussite.
Bien au contraire : c'est précisément parce qu'il s'apprête à quitter BéerCheva pour rejoindre les difficultés de ‘Haran que le Juif doit prier avec plus de ferveur encore que lorsqu'il était dans les murs de la Yéchiva ou dans la sécurité du foyer de ses parents ! Car les épreuves qu'il rencontrera à présent seront bien plus difficiles que celles qu'il avait pu rencontrer jusqu'à ce jour. Il doit donc, parallèlement à son engagement matériel, s'investir avec plus d'enthousiasme dans la prière et l'étude pour y puiser l'inspiration et la force. 
Likouté Si'hoth I

Etablir la Permanence dans L'éphémère

La Paracha de cette semaine – Vayétsé – nous raconte comment Yaakov quitta la maison de son père Yits'hak, ainsi que ses études dans la Yéchiva de Chem et de Ever, pour se rendre chez Lavan le méchant, à ‘Haran. Là, il commença un nouveau chapitre dans sa vie en devenant berger et en travaillant le jour et la nuit. Jusqu'alors, Yaakov avait dédié son existence au service spirituel en se consacrant uniquement à l'étude de la Torah. Toutefois, à ‘Haran, le point de mire changea et il s'investit dans des tâches mondaines.
Etonnamment, c'est précisément à ‘Haran où Yaakov atteindra le plus grand succès, ainsi qu'il est dit : « Ainsi, l'homme s'enrichit prodigieusement. » En effet, Yaakov devint riche au sens littéral et figuré. De plus, c'est en ce lieu que Yaakov se maria et établit une famille d'où seront issues les douze Tribus – la souche de tout le peuple Juif.
Comment Yaakov a-t-il pu achever de tels projets dans un lieu aussi bas que celui de ‘Haran ? Pourquoi était-il indispensable que le peuple Juif établisse son origine dans un environnement si sordide ? D'ailleurs, le mot ‘Haran s'apparente, en hébreu, à la colère et au courroux !
La même question se pose au sujet du désir Divin d'avoir, en ce monde, une Résidence. En dépit de toutes les hautes dimensions spirituelles, D-ieu choisit notre monde inférieur pour y établir sa résidence permanente !
Les Mitsvoth sont des commandements pratiques que nous exécutons avec de simples objets matériels. Les Tefillin sont fabriqués avec la peau d'un animal ; les Tsitsith sont faits avec de la laine ; une Soucca est bâtie avec des planches de bois. D-ieu désira que nous Lui construisions une Résidence ici-bas à partir des éléments de la création utilisés pour la pratique des Mitsvoth. La mission du Juif consiste à consacrer, tout au long de sa vie, tout ce qu'il rencontre pour ériger une Résidence permanente pour D-ieu dans les dimensions inférieures.
Le souhait Divin, d'avoir une Résidence, sera rempli de façon effective lorsque Machia'h viendra au moment de la Guéoulah. A cette époque le but de la création aura été accompli ; alors, « la terre sera pleine de la connaissance de D-ieu comme l'eau abonde dans le lit des mers. »
C'est précisément à ce projet de D-ieu que fait écho l'histoire de Yaakov qui  constitue sa famille – le peuple Juif – dans un lieu aussi abject que ‘Haran, et là même, en s'investissant dans des activités matérielles.
C'est à ‘Haran que Yaakov commença à remplir le but ultime de la création, faire une Résidence pour D-ieu, ici-bas. Il réussit, alors qu'il était dans la maison de Lavan, à poser les fondations de cet édifice sur lesquelles les générations à venir finaliseront, par leurs bonnes actions, leur mission de transformer ce monde physique en un Sanctuaire. 
Likouté Si'hoth Vol XXX

Quitter sa Tour d'Ivoire

La Paracha de cette semaine, Vayétsé, nous raconte l'histoire de Yaakov qui quitta Israël pour se rendre à ‘Haran et son séjour chez son oncle Lavan.
La première étape de ce voyage est que Yaakov « atteignit le Makom – un certain lieu », il s'arrêta et il pria. Par la suite, il s'installa à ‘Haran où il travailla pour son oncle vingt années durant. Pendant cette période, il se maria et il donna naissance aux pères des douze tribus d'Israël. La fin de la Paracha nous apprend qu'à son retour en terre d'Israël – la terre de son père – Yaakov est accueilli par « Mala'hé Elokim – des messagers de D-ieu ».   
La Torah n'est pas un livre d'histoire. Le mot Torah découle du terme Horaah – enseignement – et cela implique que tous les événements qui y sont relatés doivent nous servir de guide dans notre vie quotidienne. Il en est de même pour les étapes de la vie de Yaakov, notre Patriarche, ils sont tous une source d'inspiration et d'enseignement pour la conduite des juifs de toutes les générations.
Yaakov quitte la sainteté de la terre d'Israël et l'étude de la Torah – suivant ainsi la volonté de ses parents et de D-ieu – pour aller à ‘Haran. Ainsi, chaque Juif doit sortir dans le monde et s'impliquer « avecLavan l'Araméen ”.
Le Juif ne doit pas s'isoler dans ses « quatre coudées de Torah », il doit être capable de quitter « la terre d'Israël » – ses préoccupations spirituelles – pour voyager vers les contrées les plus basses de la terre, dans le but d'approcher son prochain Juif à D-ieu et à Ses Mitsvoth. Yaakov restera Tsadik – un juste – malgré son séjour à ‘Haran, ce lieu d'épreuves et de difficultés. La garantie d'un tel succès est que le premier acte de Yaakov à son départ fut « Vayifga Bamakom – Il atteignit le lieu », il s'arrêta pour s'adresser à D-ieu – Hamakom. La récompense fut immédiate : D-ieu se révéla à lui dans le rêve. 
Nous remarquons, cependant, que lorsque – des années plus tard – Yaakov quitta ‘Haran pour se rendre en Israël, ce sont les anges qui vinrent à sa rencontre. Après 20 ans de service de D-ieu à ‘Haran, Yaakov ne devait plus rechercher la Divinité, car c'est elle qui venait vers lui. Cette fois la révélation fut supérieure à la précédente : D-ieu se révéla tandis qu'il était éveillé, alors que la première fois ce n'était qu'un rêve.
Il en est ainsi pour chaque juif qui fait le choix de quitter l'espace privilégié de la Torah pour se rendre « à ‘Haran » afin d'y propager le Judaïsme. Son départ ne représente pas une descente, il constitue en réalité une ascension.
C'est bien dans cette contrée lointaine que Yaakov réussit tant dans les domaines du matériel que du spirituel, ainsi qu'il est écrit : « cet homme s'enrichit prodigieusement » Tant qu'un juif reste sur « la terre d'Israël » - investi dans sa propre élévation spirituelle et à l'écart des autres Juifs, il ne peut jamais atteindre les élévations auxquelles il accédera grâce à son passage à ‘Haran. En quittant sa tour d'ivoire pour se tourner vers l'autre et le rapprocher à la Torah, il connaîtra le réel succès matériel et spirituel.
Likouté Si'hoth Vol III

Mettre les Choses à Plat

« Il atteignit le lieu, il y passa la nuit, car le soleil s'était couché. »
(Genèse 28 – 11)
Au début de notre Paracha – Vayétsé – la Torah raconte le voyage de Yaakov vers ‘Haran. Il quitta Béer-Chéva et lorsqu'il arriva au Mont Moriah – lieu prédestiné pour la construction du Temple – il décida d'y passer la nuit.
Nos sages nous indiquent que ce fut la première occasion en quatorze ans où il se permit de dormir normalement ; car ces dernières années, il séjourna chez Chem et Éver où il consacra ses nuits à étudier la Torah.
Cela peut paraître étonnant : Comment se fait-il que Yaakov, qui s'abstint tant d'années à profiter du sommeil, ne trouva d'autre endroit pour se coucher qu'en ce lieu unique – futur Saint des Saints ?
L'analyse du sens spirituel du sommeil, nous permettra de mieux cerner cet épisode. La supériorité de l'Homme sur les autres créatures s'exprime à travers le fait qu'il soit le seul à garder une stature droite et verticale. Ainsi, la tête – siège de l'intellect – est au-dessus du cœur – source des émotions ; et tout en bas, se trouvent les pieds – symbole de l'action.
Néanmoins, lorsqu'une personne se couche pour dormir sa tête, son cœur et ses pieds se retrouvent sur le même niveau horizontal.
Paradoxalement, le sommeil exprime aussi ce phénomène – traduisant un profond concept : un niveau transcendant toutes les limites de ce monde. Car au travers de la perspective Divine, il ne saurait y avoir de différence entre les dimensions spirituelles et matérielles. Face à Lui, tout est identique et égal.
Aussi, en ce lieu le plus saint de la terre, là où la Lumière Infinie de D-ieu brille dans Sa plus grande splendeur, toutes les limites et définitions physiques – le haut et le bas – n'ont plus aucun sens.
Voici donc la signification profonde du sommeil de Yaakov sur la place du Temple : il se retrouve en position allongée – tête et pieds au même niveau – puisque ici toutes les références perdent leurs repères.
Yaakov rêve d'une échelle qui « était dressée sur la terre, et son sommet atteignait le ciel, » car ici fusionnent et s'unissent les dimensions supérieures – spirituelles – et les degrés inférieurs – le monde matériel.
C'est précisément sur le chemin de ‘Haran – là où il se mariera et établira les bases du peuple Juif – que Yaakov jouit de cette expérience exceptionnelle. La mission d'Israël consiste à édifier une Résidence pour D-ieu dans le monde matériel – à faire la symbiose des opposés. Cet objectif sera atteint à l'époque de Machia'h, lorsque (Isaïe 40 – 5) : « toute chair verra que c'est la bouche de D-ieu qui a parlé. »
Si'hoth 5752

Enfants et Troupeau de D-ieu

La Paracha de Vayétsé raconte longuement comment Yaakov travailla chez son beau-père Lavan. Il était berger et était lui-même le propriétaire d'un grand troupeau. Il avait reçu du bétail en paiement pour ses années de loyal service.
Chaque détail dans la Torah sert de leçon éternelle pour chaque Juif à tout moment et en tout lieu. Ceci est d'autant plus vrai pour tout ce qui a trait à l'histoire des Patriarches, car ils sont l'archétype pour le service spirituel de leur progéniture. Cela s'applique certainement aussi à l'épisode de notre Paracha. Quelle leçon spirituelle pouvons-nous tirer de l'acte de garder des moutons ?
Le Midrash parle du rapport entre Hachem et le peuple Juif de la manière suivante : « Il est pour moi un Père, et je suis pour Lui comme un fils ; Il est pour moi un berger et je suis pour Lui comme un mouton. »
Il est évident que le rapport entre père et le fils dépasse celui qui existe entre un berger et son troupeau. Pourquoi alors le Midrash trouve-t-il important d'ajouter l'exemple du berger et son troupeau alors qu'il indique précédemment que les Juifs sont comme les enfants de D-ieu ?
Le fait de définir les Juifs comme les enfants de D-ieu implique qu'ils sont considérés comme une entité distincte. Bien que chaque âme Juive soit liée à D-ieu, le fait même qu'un Juif soit appelé « le fils » implique qu'il est une entité à part entière – il n'est pas le Père.
Par conséquent, en vivant l'état « d'enfants » de D-ieu, nous restons des êtres créés ; entièrement indépendants de la Présence ineffable de D-ieu.
Le lien absolu est exprimé en comparant le rapport des Juifs avec Hachem à celui d'un berger avec son troupeau.
Néanmoins, ce rapport sert d'analogie : il y a une affection entre le Berger et Son troupeau. Mais, dans ce contexte, notre union souligne l'intensité de l'annulation de notre « moi » plutôt que l'expression de notre état d'être. Cet effacement de l'être face à l'Absolu est illustré dans la métaphore de bétail, car, parmi tous les animaux, le mouton reste certainement le plus proche de l'image d'annulation.
Les deux définitions du peuple Juif – fils ou mouton – font allusion à deux formes de services spirituels :
Le niveau du « fils » traduit le rapport produit par l'étude la Torah qui impose la compréhension, par l'individu, d'une idée et d'un concept. Même si le fait d'ajouter dans l'étude de la Torah apporte une plus grande proximité avec D-ieu, il nous fait aussi prendre conscience de la distance infranchissable qui existe entre la créature et son Créateur.
Le niveau de « mouton » est atteint par la purification, le raffinement et l'élévation du monde physique. D'ailleurs, le mot Hébreu pour dire mouton est Tson, qui est en rapport avec Yetsiah qui signifie « sortir ». Cela implique donc une sortie de son « moi » et un engagement dans le monde de la matière pour le transformer en Résidence pour D-ieu.
C'est ainsi que s'exprime la véritable soumission à D-ieu, car c'est spécifiquement par ce mode de service que le Juif ne se préoccupe pas pour ses propres intérêts ou de son élévation spirituelle, mais uniquement de la mission que Hachem lui a donné : transformer ce monde matériel en une Résidence pour D-ieu.

Likouté Si'hoth Vol XV

Toledot

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Rivka donne naissance aux jumeaux Yaacov et Essav.
  • Yaacov est un talmid hakham, alors qu'Essav est un homme des champs.
  • Essav vend son droit d'aînesse à Yaacov.
  • A cause de la famine, Ytshak quitte le pays de Canaan.
  • Ytshak bénit Yaacov.
  • La plainte d'Essav suite à la bénédiction de son frère.

Its'hak s'est marié avec Rivka à l'âge de 40 ans. Après 20 années d'attente, Rivka attend un enfant. Sa grossesse est particulièrement difficile. D.ieu lui annonce qu'elle donnera naissance à deux nations et que le plus jeune prendra le dessus sur le plus vieux. Essav naît en premier et Yaakov le suit en lui tenant le talon. Essav grandit et devient un « chas­seur expérimenté, un homme des champs » alors que Yaakov devient un « homme entier, qui réside dans les tentes (de l'étude) ». Its'hak a une préfé­rence pour Essav alors que Rivka aime Yaakov. De retour de la chasse, épuisé et affamé, Essav vend son droit d'aînesse (qui lui revient car il est le pre­mier-né) à Yaakov pour un plat de lentille rouge, ce qui lui vaut le nom de Edom (qui signifie «rouge» en hébreu). A Gérar, dans le pays des philistins, Its'hak présente Rivka comme sa soeur, craignant d'être tué par ceux qui convoitent sa beauté. Il creuse la terre et réouvre les puits qui avaient été creusés par son père Avra­ham mais qui avaient été bouchés par les philistins. Il creuse aussi de nouveaux puits. Les deux pre­miers font l'objet de conflits avec les philistins mais le troisième n'est plus contesté. Essav se marie avec deux femmes 'Hitite. Its'hak, sentant approcher sa fin, exprime le désir de bénir son aîné Essav avant sa mort. Alors qu'Essav est parti à sa demande chasser du gibier pour lui préparer un plat qu'il apprécie, Rivka demande à Yaakov de se revêtir des habits de son frère, pré­pare un repas similaire et envoie Yaakov se présen­ter devant son père. Yaakov reçoit la bénédiction de son père selon laquelle « D.ieu te donnera la rosée du ciel et les graisses de la terre » et lui promet de prendre l'ascendant sur son frère. Lorsque Essav revient et qu'il découvre que Yaakov a prit sa place, Its'hak en peut rien faire d'autre que de lui promettre qu'il « vivra de son épée » et que c'est seulement lorsque Yaakov commettra un faux pas qu'il pourra prendre le dessus sur lui. Yaakov quitte sa maison pour 'Haran afin de fuir la colère d'Essav et trouver une épouse dans la famille de son oncle, Lavane, frère de Rivka. Essav se marie avec une troisième femme, Ma'halate, fille d'Ichmaël.

PARACHA TOLDOT :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/145_Toldot-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
La famine amène Ytshak à se rendre au pays de Guérar où il fit fortune. Mais ceci attisa la jalousie des Pélishtim, habitants de cette contrée. Ytshak s'éloigne alors de ces envieux. Il découvre dans sa nouvelle habitation les puits que son père Avraham avait creusés. Ces derniers étant bouchés, Ytshak les creuse à nouveau. Il nomme le premier puits découvert « Essek », signifiant combat. En effet, la découverte de ce puits entraîne une dispute avec les bergers d'Avimelekh qui nient sa propriété. Ytshak creuse un nouveau puits que les gens d'Avimeleh confisquent. Hachem les punit en tarissant ce puits. Il est alors rendu à Ytshak. Ytshak nomme ce puits « Sitna », signifiant querelle. Mais le troisième puits, lors de sa découverte, ne soulève aucune contestation ; Ytshak le nomme alors « Rehovot », signifiant grand espace ou calme. Ytshak trouve alors la paix et le repos troublés par cette querelle.  Que symbolisent ces puits ?
En fait, tout ce qui est arrivé à nos ancêtres est un signe que quelque chose de semblable arrivera plus tard à leurs enfants, le peuple juif.
Ainsi chaque puits creusé par Ytshak symbolise un Beth Hamikdach. Car tout comme l'eau d'un puits dispense la vie, de même, la Chéhina du temple donne la vie au monde.
Le premier puits « Essek », (combat) symbolise le premier temple attaqué et détruit par les nations.
Le second puits « Sitna », (querelle) symbolise le second temple. A l'époque, les juifs étaient haïs par les autres peuples ce qui conduisit à nouveau à la destruction du temple.
Le troisième puits « Rehovot », (calme) symbolise le troisième temple. Ce dernier sera reconstruit, lorsqu'Hachem enverra Machiah, et la paix régnera
sur le monde.
Par ailleurs, l'eau symbolise aussi la Tora. En creusant ces puits, Ytshak supplia Hachem d'ouvrir à ses descendants les sources de sagesse de la Tora, de la même manière que lui avait peiné pour ouvrir ces sources d'eau.

Roch Hodech Kislev : Mercredi soir 14 et Jeudi 15 Novembre 2012
Le mois de kislev est le troisième à partir de tichri, et le neuvième à partir de nissan. Il est placé sous le signe du Sagittaire, c'est-à-dire du tireur à l'arc.

Nous avons vu, à propos du mois de ‘hechwan, qu'il correspond au signe du Scorpion, symbole de la sécheresse, et que son nom hébraïque était boul, associé au « maboul » (« déluge »). Or, au déluge a succédé l'arc de Hachem, signe d'alliance entre Lui et la terre (Berèchith 9, 13 et suivants), d'où ce lien entre le Scorpion et le Sagittaire.Tout comme ‘hechwan, kislev est à durée variable : 29 ou 30 jours. Le nom de kislev n'apparaît qu'à deux reprises dans le Tanakh : « Ce fut, en la quatrième année du roi Darius, que la parole de Hachem vint à Zacharie, le quatrième [jour] du neuvième mois, [au mois] de kislev » (Zacharie 7, 1). « Paroles de Néhémie, fils de Hakalya. Ce fut au mois de kislev, la vingtième année [du règne de Darius], et moi j'étais à Suse, la capitale » (Néhémie 1, 1). Le mot kislev pourrait venir de l'araméen kislimo, qui signifie « nuage ». C'est le mois le plus nuageux de l'année. Il pourrait également venir de « kessil », mot hébraïque désignant la constellation d'Orion, laquelle illumine particulièrement le ciel pendant ce mois-là. On l'a également rapproché de deux versets du livre de Job : « Sa confiance (kislo) sera retranchée… » (8, 14), et : « Si j'ai mis ma confiance (kisli) dans l'or… » (31, 24), ainsi que de : « Car Hachem sera ta confiance (kessilekha)… » (Proverbes 3, 26), comme pour souligner l'importance qu'a revêtue la confiance en Hachem lors des événements qui ont eu lieu ce mois-là, et tout particulièrement lors de ceux qui ont abouti à la fête de ‘Hanouka. Trois autres événements ont eu lieu au mois de kislev : – Le 3 kislev, les Grecs ont jeté des immondices dans le Temple, provoquant ainsi la révolte victorieuse des Hasmonéens. – Le 7 kislev, le roi de Juda Joïakim a brûlé le livre écrit par Baruch sous la dictée de Jérémie (Jérémie 36, 22). – C'est le 24 kislev qu'a commencé la reconstruction du sanctuaire : « Le vingt-quatrième [jour] du neuvième [mois], dans la seconde année de Darius, la parole de Hachem vint par Aggée le prophète, disant… » (Aggée 2, 10 ; voir Radaq ad.loc.).
Jacques KOHN zal'

Hayé Sarah

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Le décès de Sarah, à la suite de l'annonce de l'Aquedat Ytshak (ligotage d'Ytshak).
  • Avraham fait l'acquisition de la caverne de Makhpelah pour y enterrer Sarah.
  • Avraham charge Eliezer de trouver une épouse pour Ytshak.
  • Mariage d'Ytshak et Rivka
  • Avraham se remarie avec Hagar, appelée désormais Kétoura

Sarah, épouse d'Abraham, décède à l'âge de 127 ans et est enterrée dans la caverne de Makhpéla à 'Hévron, caverne qu'Avraham achète à Ephron le 'Hittite pour la somme de 400 sicles (en hébreu « shékel » mesure de poids) d'argent. Avraham envoie Eliezer son serviteur avec des cadeaux à 'Haran afin de trouver une épouse pour Its'hak. A la source d'eau du village, Eliezer demande à D.ieu de lui faire un signe miraculeux : lorsqu'il demandera de l'eau à boire, la jeune fille qui lui offrira de l'eau, à lui mais aussi à ses cha­meaux, sera celle qu'Il aura désignée pour Its'hak. Rivka, fille de Bétouel, lui-même neveu d'Avraham, apparaît alors à la source d'eau et réalise le signe attendu par Eliezer. Eliezer est invité à la maison de Bétouel où il raconte le prodige qui vient de se dérouler. Rivka accepte le mariage et rentre avec Eliezer dans la terre de Canaan où ils retrouvent Its'hak priant dans le champ (c'est la source de la prière de Min'ha). Its'hak épouse Rivka, s'attache àelle et trouve en elle la consolation de la perte de sa mère. Avraham épouse Kétourah (que le Midrach identifie comme Hagar) qui lui donne six autres fils mais seul Its'hak est désigné comme son héritier. Avraham décède à l'âge de 175 ans et est enterré aux cotés de Sarah par ses deux fils Its'hak et Ichmaël (qui d'après le Midrach a fait téchouva).

PARACHA HAYE SARAH :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/144_Haye-Sarah-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
Après avoir surmonté brillamment sa dixième épreuve, la Aquedat Ytshak (ligotage d'Ytshak), Avraham s'empressa d'aller raconter cela à sa chère épouse, Sarah. Malheureusement, son allégresse se changea en deuil car celle-ci était décédée entre temps. D'après nos sages, ceci constitua l'épreuve la plus dure de la vie d'Avraham.
Aussi, sa peine s'intensifia face aux difficultés à enterrer sa défunte épouse :
Bien qu'Hachem lui ait promis tout le pays de Canaan, il dut faire l'acquisition d'un lopin de terre appartenant pour l'instant aux bnei H'et. Ces derniers, plein de compatissance, voulurent offrir gracieusement à notre patriarche la caverne de Makhpela. Mais en fin de compte, ils la lui vendirent à un prix exorbitant ! Avraham avait donc affaire ici à des gens de mauvaise foi, des escrocs. En effet, Efron, prince des Bnei H'et, voulut absolument s'enrichir même au détriment d'un endeuillé. Cet homme sans coeur représente donc l'antithèse de notre Patriarche. Tout au long de cet épisode Avraham s'attacha au principe : « LES AUTRES N'ONT PAS A SUPPORTER MA PEINE ».
En effet, Il s'adressa à ces gens avec beaucoup de politesse et respect. Il se prosterna même devant eux (tout en pensant se prosterner devant Hachem, bien sur !).  Nous apprenons de cet épisode les grandes vertus d'Avraham. En effet, bien que choqué, attristé par la perte brutale de son épouse, il garda toute sa dignité, sa noblesse devant des gens sans coeur mais au contraire plein d'appât de gain.
Respectons donc notre prochain (juif ou non-juif) avec tout l'honneur qui lui est dû quel que soit son niveau social, religieux, moral et son éducation ! Essayons de ressembler à Avraham, homme digne et respectable, (même devant des escrocs et des gens sans moralité) plutôt qu'à Efron (prince des Bnei H'et) qui se métamorphosa à la vue de l'argent.  Mais comment faire ?
Il nous suffit pour cela d'observer La Tora, qui, de par ses Mitsvot nous aide à avoir une noblesse de coeur en toute circonstance. (D'après Mikhtav meéliahou, rapporté dans lekah tov)

Sarah ? A cent ans, comme à à vingt ans
Béréchit (23,1) : "La vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans"
Le commentateur Rachi explique ce verset : « à cent ans comme à vingt ans... ».
Une femme acquiert, avec l'âge, de solides qualités intellectuelles, telles qu'un jugement clair et mature, ainsi qu'une grande réserve à l'égard des nombreuses tentations de ce monde. Une jeune fille possède, quant à elle, de très appréciables qualités, spécifiques de l'adolescence, comme l'enthousiasme ou la promptitude.
La Torah nous révèle ici que Sarah était dotée de ces deux aspects de la personnalité féminine et qu'ils étaient présents tant dans sa jeunesse que dans sa vieillesse : à vingt ans, elle avait déjà les attributs de maturité d'une femme de cent ans, tandis qu'à cent ans, elle possédait encore les élans d'une jeune fille de vingt ans !
Rivka l'altruiste, d'une famille de mécréants
Béréchit (24,18) : "Et elle dit : 'Bois, mon seigneur » et elle se dépêcha de faire des­cendre la cruche de son épaule, et elle le fit boire'
On peut légitimement se demander d'où provenaient les qualités de bonté et générosité de Rivka ! En effet les membres de sa famille étaient des Rechaïm (mécréants) ; ainsi, quiconque entendait parler de Lavan frère de Rivka savait déjà à qui il avait affaire, son nom étant systématiquement associé à la fourberie. De même, Betouel père de Rivka mourut en Racha (mécréant); de qui Rivka put-elle alors s'inspirer dans ses comporte­ments si charitables, au sein d'un environnement familial aussi peu porteur ?
Le Midrash rapporte que Avraham Avinou écrivait à tous les membres de sa famille, en leur expliquant les fon­dements de la croyance en Hachem et les bases de la morale, pour les rapprocher du monothéisme. Betouel, le fils du frère d'Avraham, recevait lui aussi ces lettres et après les avoir ouvertes, les donnait directement à sa fille Rivka, car elles ne contenaient pas d'argent ce qui, seul, l'intéressait !
À leur lecture, Rivka se laissa impressionner, et ces mots exercèrent une influence réelle sur elle. Avec le temps, elle reconnut alors l'existence du Créateur, et s'appliqua à se conduire suivant Ses préceptes.


« La vie de Sara fut de cent ans, de vingt ans et de sept ans, telle fut la durée de sa vie » (Béréchit 23, 1). La formulation particulière de ce verset conduisit Rachi à lui donner une interprétation bien connue : « Elle était aussi exempte de fautes à cent ans qu'à vingt ans (…) et aussi belle à vingt ans qu'à sept ans… » De prime abord, s'interroge rav Its'hak Hutner, la beauté d'une femme est bien plus prononcée à l'âge de vingt ans qu'à sept ans. Or dans ce texte, nos Sages semblent au contraire considérer comme « modèle de beauté » celle d'une enfant de sept ans…
D'après lui, ceci laisse apparaître le profond fossé séparant notre manière d'envisager la beauté, et celle avec laquelle nos Sages la considéraient. A leurs yeux, la plus authentique beauté est incarnée par la pureté, l'innocence et la parfaite candeur qui marquent les traits d'une enfant. Loin d'accorder de l'importance aux mille atours dont se part une femme mûre, c'est au contraire la pureté qui caractérise la beauté. Et chez Sara, cette qualité l'accompagna toute sa vie durant…
De tout temps, Sara a toujours été considérée comme un modèle de piété et de bonté, dont s'inspirèrent les femmes pieuses de notre peuple. Les histoires qui suivent illustrent comment des femmes surent se hisser aux plus haut degrés pour servir leur Créateur et leur peuple.
Osnat Barzani, la « tanaïte »
La « tanaïte » – voilà comment on avait coutume d'appeler la Rabbanit Osnat Barzani, comme référence aux Sages de la Michna, les « tanaïm ». A l'image de Sara, son illustre ancêtre, cette femme exceptionnelle sut prendre les responsabilités qui s'imposèrent à elle, tout en s'attachant à une pudeur jamais mise à défaut.
Il y a environ quatre siècles, la communauté juive du Kurdistan était dirigée par rav Chmouel Barzani. Réputé comme l'un des plus grands maîtres de cette contrée, rav Chmouel consacra sa vie à son peuple. Portant sur ses épaules le joug de toute la communauté kurde, il guida son peuple, enseigna la Torah et forma de nombreux élèves. Sa fille, Osnat, était dotée de qualités peu communes. Elle épousa l'un des plus importants élèves de son père, rav Yaacov Barzani, qui était également son cousin. Peu après leur mariage, le couple partit s'installer dans la ville de Amadia, où il fonda une yéchiva. Plus tard, ils élurent domicile dans la grande ville de Mossoul, en Irak.
Malheureusement, rav Yaacov Barzani décéda à la fleur de l'âge, laissant derrière lui une veuve et un jeune orphelin, Chmouel, appelé au nom de son illustre grand-père. Privés de leur maître, les élèves de la yéchiva se sentirent perdus : qui leur enseignerait désormais la Torah ? Beaucoup, incapable de poursuivre leur étude d'eux-mêmes, songèrent même à renoncer à étudier.
Voyant cela, la « tanaïte » Osnat décida de prendre les rênes de l'institut talmudique : elle commença à assurer des cours quotidiens, dans l'attente que son fils grandisse et puisse reprendre l'œuvre de son père et de son grand-père. La Rabbanit Osnat prenait place dans une petite pièce, sous le grand Bet Hamidrach, dans laquelle on avait aménagé une petite fenêtre munie d'un épais rideau, et c'est à travers cette « mé'hitsa » qu'elle prodiguait ses enseignements. Dotée d'une vive intelligence, son érudition était exceptionnelle, autant dans la maîtrise des sujets les plus complexes que dans ses connaissances générales. Il s'avéra que c'est à son père, rav Chmouel, qu'elle devait sa brillante instruction. Comme elle en témoigna elle-même : « Mon père ne m'a jamais enseigné aucune métier ni aucun art, hormis la connaissance du Savoir divin, fidèle au verset : ‘Tu t'y consacreras jour et nuit'… »
Les nombreux disciples qu'elle forma avec le temps lui furent entièrement dévoués, et ne tarirent pas d'éloge sur elle. L'un d'eux, rav Pin'has Hariri, lui écrivit ainsi dans une lettre : « A mon maître, la Rabbanit Osnat, (…) N'oubliez pas, de grâce, de nous mentionner dans vos prières, car il est évident que vos prières sont agréées comme des offrandes sacrées, et qu'elles montent jusque dans les Cieux… » (Récit rapporté dans le Mayan Hachavoua)
La Rabbanite ‘Hava Bakhrakh
Dans le monde de la Halakha, l'un des responsa les plus célèbres est du à rav Yaïr ‘Haïm Bakhrakh, auteur du ‘Havot Yaïr. Dans la préface de son livre, il explique l'une des raisons qui l'incita à lui choisir ce nom : « J'ai également choisi ce titre en souvenir de ma grand-mère, ‘Hava, la mère de mon père, une femme pieuse. Si elle mérite cet hommage, c'est d'une part parce que par son biais, notre famille est liée au grand maître, connu sous le nom de rav Leib Prague (…). Mais aussi pour son érudition, car sa maîtrise de la Torah était unique dans sa génération. J'ai souvenance qu'elle possédait un volume du Midrach Rabba, sans commentaires, et elle l'étudiait à sa manière, selon sa compréhension. Dans de nombreux endroits, elle proposait des interprétations différentes de celles du Matnot Kéhouna, et tout lecteur verra que ses explications sont plus exactes. J'en ai d'ailleurs rapporté plusieurs dans mes ouvrages en son nom. Elle a également commenté les prières des fêtes, les séli'hot, le commentaire de Rachi sur la Torah, (…) et à plusieurs reprises, lorsque les grands de la génération avaient quelque doute sur l'un de ces textes, c'est elle qui le leur résolvait. (…) Devenue veuve à l'âge de trente ans, elle refusa de se remarier, par hommage pour son mari, mon grand-père rav Chmouel. Mon père m'a également raconté que le saint Gaon rav Yéchaya [Horowitz], auteur du Chlah HaKadoch, lorsqu'il partit s'installer en Erets-Israël, proposa à ma grand-mère de l'épouser. Mais elle refusa. Rav Yéchaya avait alors déclaré : ‘C'est à cause de mes fautes que je n'ai pas mérité de m'unir à cette sainte personne…' »  Par Yonathan Bendennnoune,en partenariat avec Hamodia.fr



Vayéra

1 - Devenir immortel.
Pourquoi est-il dit : "Or Abraham sera une grande nation" et non pas "les descendants d'Abraham seront une grande nation" ? Genèse, 18, 18.

Rachi nous explique qu'un homme qui fait de son fils un juste ne sera pas considéré comme mort

2 - Générosité et compassion.

Quelle est la différence entre la générosité ('hessed) et la compassion ?

La compassion consiste à donner à l'autre ce qui lui manque, tandis que la générosité consiste à apporter à l'autre même ce qui ne lui manque pas. Lorsque Achem rendit la chaleur du soleil si insupportable qu'aucun voyageur ne puisse venir le déranger après la brit mila, Abraham fut très affligé de ne pas pouvoir faire un acte de générosité.

Rachi, sur Genèse 18, 1.

3 - Des limites à la générosité ?
'' Renvoie cette esclave et son fils ….la chose déplut fort a Abraham…Mais Achem dit à Abraham : Ne soit pas mécontent au sujet de cet enfant et de son esclave ,pour tout ce que Sarah te dis ,obéis à sa voix.'' Genèse 21,10-12.

La neuvième épreuve d'Abraham fut de renvoyer Hagar et Ismaël.

"De tous les malheurs qui avaient frappé Abraham au cours de son existence, celui-là fut le plus éprouvant." Pirqéi de Rabbi Eliézer, 30.

En effet, Abraham fut obligé d'aller à l'encontre de son penchant naturel: la bonté et la générosité .Mais il dut faire preuve de rigueur et de sévérité.
De là nous apprenons que même la générosité a ses limites .On ne peut tolérer une mauvaise influence sous son propre toit.


4 - Loth, ou comment se détourner de la vérité.
Loth a raté sa vie, il avait la chance de vivre auprès d'un tsaddik, de s'enrichir même grâce à lui.
Mais après avoir été sauvé de la guerre contre le Roi de Sodome par Abraham lui-même, son maître, après avoir vécu la dépravation de cette ville, le voilà qui se dirige à nouveau vers cette ville.

Loth ne comprend rien, c'est un vaurien.

Voilà pourquoi la Torah a écrit à son sujet qu'il ne faut pas se marier avec ses enfants.

Loth c'est la déchéance d'un être qui a vécu près d'un juste mais qui, à cause de l'attrait du gain, se rend dans une société qui incarne le contraire de la générosité.

Il avait la chance d'avoir la vérité entre ses mains, de vivre avec un exemple vivant de la Torah, comment se peut-il qu'il aille vivre loin de son Rav, dans une société qui incarne contraire de ce qu'il avait vu.

Jusqu'où un homme est-il capable d'arriver ?


5 -Education :
L'art de faire accepter les remontrances.

"Le Seigneur dit à Abraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri, disant :
'Eh quoi ! En vérité, j'enfanterais, alors que je suis vieille !' "…" Genèse, 18, 13.

Mais n'est-ce pas étonnant de voir Achem punir Sarah et non pas Abraham qui avait ri lui aussi ?

N'est-il pas écrit "Abraham tomba sur sa face et sourit ; et il dit en son cœur
: 'Naîtrait-il un fils à un centenaire ? Et à quatre-vingt dix ans, Sarah deviendrait-elle mère ?' " (Genèse, 17, 17) ?

C'est que D-ieu décida de ne pas faire la remontrance à Abraham lui-même, mais il le fit indirectement, s'adressant à lui, au sujet de Sarah.

De là nous déduisons une grande règle d' enseignement :

Il ne faut pas critiquer directement le comportement de la personne concernée, de peur de la choquer ou de la braquer, ce qui rendrait en réalité impossible une véritable acceptation des griefs.

Au contraire, il est préférable de faire passer le même message en prenant une image qui puisse être comprise sans atteindre l'intégrité de l'intéressé.


6 - L'enfant du sourire.
Pourquoi l'enfant de Sarah et d'Abraham s'appelle-t-il Its'hak, "j'ai ri" ? C'est qu'Its'hak est l'enfant de l'impossible.

L'enfant du rire devant quelque chose qui semble aller contre les habitudes et la logique.

Sarah et Abraham étaient dans l'impossibilité naturelle d'avoir un enfant et que malgré tout Its'hak naît.

Its'hak, c'est le rire du Juif devant l'impossible.

Alors qu'en 2000 ans aucune société n'arrivait à faire pousser un concombre en Israël. D'un seul coup, les Bnéi Israël reviennent sur leur terre et ils arrivent à exporter des fruits et des légumes dans le monde entier.

Alors qu'un peuple armé de bâtons se trouve devant la nécessité de se battre contre des armées de métier puissantes et organisées, le voilà qui remporte tous les combats.

Alors que ce peuple à la fois si ancien et si minuscule, voilà que le monde ne parle que de lui et lui accorde une importance démesurée.

Alors qu'Israël est un pays désertique que les hommes ont délaissé comme ils l'ont fait pour tant de régions du monde, voilà qu'en 40 ans, il se construit à une allure vertigineuse et devient l'endroit de la planète le plus convoité.

Alors que ce peuple et cette religion se trouvaient au bord de la fosse en 1945, voilà qu'un arbre en jaillit (Israël) !

Alors que le "Juif errant" était exilé, bafoué et maudit pendant 2000 ans, voilà qu'il revient sur sa terre.

Alors qu'il était considéré comme un peureux et un couard, le voilà maintenant devenu un soldat courageux.

Its'hak, c'est le rire de la foi (émounah) triomphante.

Its'hak, le rire de l'Histoire. mais il ne faut pas oublier de ressembler a Its'hak car sinon nous serons la risee de l'histoire .

"Tout le début du peuple juif prête au rire, son histoire comme ses espérances.
La vie juive tout entière est fondée sur ces mêmes espérances et apparaît, aux yeux de celui qui ne considère les choses qu'en fonction de leur rapport naturel
et habituel de causalité, comme la plus grossière et la plus déplacée des prétentions.
Celle-ci ne devient raisonnable que lorsque l'on admet l'existence (…) d'un D-ieu libre et tout-puissant. D'emblée, il fallait que nos pères soient
conscients de cela, et il fallait que tous leurs descendants en demeurent conscients. C'est pourquoi D-ieu a attendu avant de laisser germer ce peuple,
l'âge si "risible" de ses ancêtres ; c'est pourquoi Il n'entreprit la réalisation de sa promesse qu'après que tout espoir humain ait été réduit à néant.
Il fallait en effet créer un peuple appelé à devenir, depuis le début jusqu'à la fin de son existence, dans toute sa manière d'être, contrairement à toutes les puissances apparues dans le cours de l'histoire mondiale, "un doigt divin" au milieu des hommes, un peuple qui représente jusqu'à ce jour, pour celui qui nie D-ieu, le comble du risible.
Les rires qui poursuivent le Juif à travers l'histoire sont la preuve irrécusable de la nature divine de son cheminement. Il n'en est pas affecté, car d'emblée, il y avait été préparé." Rav S.R. Hirsch, sur Genèse, 17, 17.


7 - D-ieu réalise toujours la volonté profonde d'un homme.
Comment Loth a-t-il pu fauter avec ses deux filles ? Il était saoul, soit.

Ses filles pensaient que comme Sodome avait brûlé, la fin de l'univers était arrivé, qu'elles n'avaient donc pas d'autre choix si elles désiraient sauver l'existence du genre humain. Sûrement, c'est une pensée pure qui les poussa à une relation interdite avec un père ivre.

La première fille de Loth appela son fils "Moav", "de mon père".
La seconde appela son fils : "de mon peuple", "Amonite", elle cacha ainsi l'origine de cette faute.

Mais comment est-ce possible que Loth soit arrivé à une telle faute ?

En réalité, Loth avait désiré commettre la faute avec ses filles.
Loth n'a pas voulu passer a l'acte mais il n'a pas n'ont plus chasser cette faute de ses pensées.
De ce fait inconsciemment il arrive à l'acte.
La volonté d'un homme peut engendrer des événements auxquels il doit faire face.


8 - Histoire vraie.
Des témoins de ... (secte) arrivent chez la famille Zenou. Le fils, Eliahou, leur ouvre la porte et les témoins ommencent leur discours en présentant le livre : "Mon ami, nous t'apportons la chaleur et la lumière…"
La mère d'Eliahou :
"Qui c'est ? "C'est rien maman, c'est l'EDF !"

A ces paroles, les témoins de ... se sauvent.


9 - Se coller à D-ieu, par nos qualités, nos actes et notre comportement.
"Et D-ieu se révéla à Abraham dans les plaines de Mamré." Genèse 18, 1.

De ce verset, nous apprenons qu'Achem visite les malades. Traité Sota 14a.

Car, puisque Abraham venait de faire la mila, et que ce jour était le troisième jour suivant l'opération, nous apprenons que D-ieu a visité Abraham alors qu'il était malade.

La grandeur de l'hospitalite

"Il leva les yeux et vit, et voici trois hommes, (…) il courut à leur rencontre depuis l'entrée de sa tente." Genèse 18, 2.

Et il est écrit : "Mon D-ieu, si déjà j'ai trouvé grâce à Tes yeux, ne te retire donc pas d'auprès de ton serviteur."

Ibid., 18, 3.

Comment peut -on abondonner D-ieu pour trois personnes ?

C'est pourquoi Rav Yéhouda au nom de Rav dit : "Savoir offrir l'hospitalité est une qualité plus grande encore que celle qui consiste à recevoir la Shékhina, (présence divine)."

Rabbi Israël demande :"D'où Abraham apprit-il que l'hospitalité est plus grande que la réception de la présence divine ?

C'est parce qu'il est écrit : "Et il était assis". (Genèse 18, 1).

Convalescent après son opération, Abraham comprit, au moment où il voulait se lever pour accueillir la Shékhina, que D-ieu voulait qu'il reste assis.
Mais quand il vit les invités passer devant sa tente, il sentit ses forces lui revenir afin de lui permettre d'accomplir la mitsva tant attendue de les recevoir.
De là il comprit que le devoir d'hospitalité est plus important encore que celui de l'accueil de la Shékhina."

Rabbi Israel Abou'hatsera (Baba Salé)


10 - Des hommes comme les autres.
"Il leva les yeux et voici trois hommes qui se tenaient debout près de lui." Genèse 18, 2.

Il est dit ici qu'Abraham a vu trois hommes. Et quand il s'agit de Loth assis à l'entrée de Sodome, il est dit de lui qu'il vit deux anges, (Genèse 19, 1.)

Pourquoi cette différence dans le mode de perception ?

Il existe des gens qui doivent voir deux anges pour accepter de les recevoir et de les inviter, mais il en existe d'autres qui n'ont besoin de voir que des hommes pour leur offrir l'hospitalité et faire preuve de générosité, à leur égard.


11 - Une histoire.
Un Rav humble et démuni arriva tard le soir dans une ville. A la recherche d'un endroit pour passer la nuit, il tapa à la première porte venue. Celle-ci s'ouvrit et un notable riche et distingué lui ouvrit la porte, et s'exclama :

"Que veux-tu misérable ? Si c'est une paillasse que tu cherches, tu en trouveras une en face chez le seul vieux bougre de ton espèce susceptible de te recevoir !"(…)
Mais quelques années plus tard, ce même Rav s'enrichit et revint dans cette même ville. Cette fois-ci, en calèche et avec d'autres signes extérieurs de richesse.

A son arrivée remarquable en ville, le même notable se présenta "pour accomplir, aimait-il s'entendre dire, la belle et grande mitsva de recevoir les étrangers et de leur offrir l'hospitalité".

Mais quelle ne fut pas sa surprise quand il entendit le Rav répondre à son invitation :

"Je te remercie, mais je connais quelqu'un ici, un pauvre bougre, qui habite en face de chez toi. Reçois chez toi mes chevaux !"

Le riche s'étant vexé, le Rav lui expliqua : "Il y a quelques années, j'étais venu chez toi et tu ne m'as pas reçu à cause de mon aspect extérieur, je n'avais en effet ni ces chevaux, ni tout ce faste qui t'a attiré vers moi aujourd'hui. Mais, puisque que ce sont ses singeries qui t'intéressent, alors reçois chez toi les chevaux !"


12 - La joie de la mitsva.
"Prenez un peu d'eau, lavez-vous les pieds." Genèse 18, 4.

"Abraham rentra en hâte dans sa tente." Verset 6.

"Et Abraham courut au troupeau, choisit un jeune taureau tendre et bon et le donna au jeune-homme qui se hâta de le préparer." Verset 7.

Voilà un homme malade, âgé de 99 ans qui d'un seul coup, pris par la joie de faire la mitsva, se trouve gratifié des forces nécessaires uniquement parce qu'il est animé de la joie d'accomplir une mitsva.

Le tsaddik. Le tsaddik parle peu et fait beaucoup :

"Reposez-vous sous l'arbre. Je vais apporter une tranche de pain et vous restaurerez votre cœur." Genèse 18, 4-5.
Et le voilà qui court prendre un taureau, et qui prépare un véritable festin.

S'il leur parla peu, ce fut pour les mettre à l'aise. Il ne voulait pas les gêner. En leur proposant trop de choses, ils seraient peut-être partis…



Education.
"Et Abraham courut au troupeau, choisit un jeune taureau tendre et bon et le donna au jeune-homme qui se hâta de le préparer." Genèse 18, 7.

Qui était ce jeune-homme ? Ishmaël.

Abraham l'appela pour lui enseigner la mitsva de recevoir les invités. Il est écrit juste après "au jeune-homme qui se hâta de le préparer."

C'est donc que cette éducation a été réussie très rapidement !

Etant donné que l'enfant a vu courir son père malade pour satisfaire ses hôtes, il comprit l'importance de recevoir les invités.

Abraham lui donna un petit travail facile à réaliser. Il ne voulut pas tout faire seul et lui laissa la possibilité de contribuer et de terminer le travail.

Nous aurions pourtant naturellement la mauvaise habitude de nous décharger de l'acte à réaliser, en demandant à notre fils de le faire à notre place, prétextant qu'il s'agit de son éducation.
Mais dans ce cas hélas trop fréquent, l'enfant ne peut pas prendre exemple sur son père, au contraire il devient fainéant comme lui.

Le père soucieux de son éducation ne donne pas, dès ses débuts, un travail harassant à son fils, il désire plutôt l'habituer petit à petit à la mitsva.

De la même façon celui qui revient à la Torah et qui ne sait pas encore prier ne se verra pas affliger, dès ses débuts, une prière trop longue, difficile et comble de l'erreur, ennuyeuse. C'est de petits morceaux en petits morceaux qu'il s'habituera progressivement à faire sa prière entièrement.

De même pour quelqu'un qui doit réaliser un effort physique, on ne lui donnera pas à faire tout de suite quelque chose qui dépasse ses forces et qui risquerait
de nuire à son potentiel, mais par un travail évolutif, petit à petit, ses muscles s'habitueront à des efforts qui paraissaient impossibles le premier jour.

Pourquoi Abraham leur demanda-t-il de prendre un peu d'eau et leur apporta en réalité un véritable festin ?

Nos sages nous enseignent que le festin a été organisé et préparé par Abraham lui-même, mise à part la boisson qui a été puisée par un serviteur. Abraham n'a donc pas voulu faire la mitsva de l'hospitalité sur le compte de son serviteur,c'est la raison pour laquelle il demanda "qu'on aille chercher un peu d'eau", (Genèse, 18, 4).

Une histoire.

Rabbi Israël Salanter était invité à un repas, on lui proposa de faire nétilat Yadaïm, mais voilà qu'il ne se lave qu'avec la quantité minimale d'eau.
"Rav, comment se fait-il que vous ne fassiez pas comme de coutume la mitsva avec un peu plus que la quantité d'eau requise par la loi ?", lui demanda-t-on.

"J'en ai aussi l'habitude, mais aujourd'hui je le fais sur le compte de quelqu'un d'autre et je ne veux pas que l'on fasse apporter de l'eau supplémentaire pour cette mitsva."

Et une autre histoire.

Un jour un de ses élèves invita le Rav Rabbi Israël Salanter au repas du vendredi soir. Le Rav accepta l'invitation mais exprima le souhait de connaître au préalable le déroulement du repas.

L'élève lui détailla : " Chez moi, tout est cacher, la cuisinière, aujourd'hui veuve etait la femme d'un érudit. Entre chaque plat, nous échangeons des paroles de Torah, nous chantons le chant du Shabbat, et vers le milieu de la nuit, nous avons un cours fixe. Le repas ne se finit que très tardivement."

"Très bien, dit le Rav Salanter, j'accepte ton invitation, mais à une seule condition : que le repas ne dure que deux heures seulement."

Shabbat est là !
Une fois à table, tous les convives chantent, mangent et échangent des paroles de notre sainte Torah. Au bout de deux heures, le repas se conclut et tous les convives commencent le Birkat Amazon.

Après cela, l'élève demande au Rav : "Excusez-moi Rabbi, mais pourquoi m'avoir demandé de raccourcir le temps du repas ?"

Le Rav demanda à voir la cuisinière, et il lui dit :
"Je vous prie de bien vouloir me pardonner pour vous avoir fatiguée ce soir, pour vous avoir obligé à servir rapidement d'un plat à un autre, et d'avoir changer vos habitudes."
"Que D-ieu vous bénisse, lui rétorqua-t-elle. Au contraire, j'aimerais vous voir ici tous les soirs de Shabbat, car d'habitude je rentre chez moi très tard et fatiguée, parfois mes jambes ne me tiennent plus, et souvent en rentrant chez moi, mes enfants dorment déjà… Mais grâce à vous, ce soir, je pourrais faire le repas de Shabbat avec mes enfants ! Je suis si heureuse !"

Le Rav se tourna alors vers son élève et lui dit : "Tu sais recevoir mais ne le fais pas sur le compte des autres."

13 - Le sacrifice d'Its'hak.
Abraham s'est battu contre l'habitude des idolâtres qui sacrifiaient leurs enfants à leurs divinités, expliquant que par ce geste ils seraient aptes à pénétrer au paradis…
(Toute ressemblance avec des faits ou des personnes existant ayant existé est fortuite et…)

Et subitement, D-ieu lui demande de sacrifier son propre fils !

Pourquoi un tel renversement ? Pourquoi une telle épreuve ?

Bien qu'il se soit battu toute sa vie pour les valeurs auxquelles Abraham était attaché, D-ieu voulut voir s'il exécutait ces commandements pour l'amour de
D-ieu et de La Vérité ou pour l'honneur et pour la reconnaissance d'être le prophète d'une puissance surnaturelle effective.

Car avec cette dernière épreuve, la plus difficile, Abraham se trouva confronté à la nécessité de devoir abandonner non seulement ce en quoi il croyait, mais
surtout ce qui l'avait haussé au rang de l'homme juste, reconnu, admiré et craint par ses contemporains qu'il était.
Le voilà, en un bref instant, susceptible de devenir la risée des autres.

Celui qui avait reconnu et proclamé la foi dans le D-ieu unique, et qui par-là s'était distingué et élevé au-dessus des autres hommes, se voit soudain commandé d'agir comme tous les idolâtres de son temps.

"Lekh lekha", est-il répété ici (Genèse 22, 2), en écho au même commandement de la Paracha qui porte ce titre.
"Vas, pour toi", "quitte les certitudes qui ont fait ta renommée et ta puissance".
Abraham doit reconnaître qu'il n'est rien, si ce n'est un serviteur de D-ieu. Que ce n'est pas la compréhension de l'acte, ni de sa logique interne
dans un système qui en fait la valeur, mais bien le fait que cet acte soit réalisé dans le seul but de servir Le Créateur, "lé shem shamaïm", d'un cœur pur.

Est-il prêt à s'annuler devant D-ieu, ou bien restera-t-il attaché aux anciennes vérités qui avaient fait son prestige ?

Cette question nous devons nous aussi nous la poser, à notre niveau :

Accomplissons-nous le service de D-ieu dans l'unique but de dévoiler son Nom, ou bien sommes- nous accrochées à des vérités comme à des refuges, ou pire nous comportons-nous face à "nos" vérités comme envers des idoles ?

14 - Père et fils.
"Voici le feu et le bois, mais où est l'agneau de l'holocauste ?"
Abraham répondit : 'D-ieu choisira lui-même l'agneau de l'holocauste, mon fils !' ". Genèse, 22, 7-8.

Après ces quelques mots échangés, et jusqu'à ce qu'Abraham prenne son fils pour le lier sur l'autel, se dévoile à nous le silence total et merveilleux d'Its'hak.

Its'hak qui aurait pu dire à son père qu'il faisait fausse route, que l'homme de 30 ans qu'il est n'est pas l'agneau destiné au sacrifice…

Et si Abraham lui avait répondu qu'il ne se trompait pas, que c'est D-ieu lui-même qui lui a dit de faire ainsi, son fils aurait pu lui dire que D-ieu ne
lui avait rien révélé à lui, que cela ne concernait donc que le père…

Mais non, rien de tout cela. Its'hak avance en silence.

Its'hak offre son cou à son père. Parfois, le silence est plus explicite que toute parole.

15 - Inversion des qualités.
Abraham représente le 'hessed (générosité) et Its'hak, le din (rigueur).

Maintenant, nous demandons à Abraham de se comporter avec rigueur envers la loi que D-ieu lui a transmise.
Its'hak qui représente quant à lui la rigueur n'aurait pas dû se laisser faire, toutefois, en acceptant la volonté de son père, il sut aussi incarner le 'hessed.

La Torah est une Torah de vie, c'est la raison pour laquelle D-ieu empêcha Abraham d'accomplir son acte

16 - La grandeur d'Abraham Avinou.
"Its'hak parla alors à Abraham, son père et dit : " Mon père !"
Il dit : "Je suis là mon fils". Genèse 22, 7.

A travers ces quelques mots, nous saisissons un peu de cette ambiance extraordinaire de dévouement entre le père et son fils. Abraham ne répond pas simplement à Its'hak, "oui", mais "je suis là", sous-entendu, "je suis là tout entier pour te servir".

Plus loin, quand c'est D-ieu qui interpelle Abraham (Genèse 22, 11), c'est la même expression qui est utilisée : "Je suis là".
Nous voyons par-là qu'Abraham se trouvait dans la même disposition pour D-ieu et pour son propre fils, celle du total dévouement.

Chabbath Chalom

Rav Raphael Pinto.

Lekh Lekha

1 - "Va pour toi"

"D-ieu dit à Abram : "Va pour toi hors de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, vers le pays que je t'indiquerai. Je te ferai devenir une grande nation." - La genèse 12, 1.

Par cette exhortation divine, Abraham représente l'élément essentiel du retour vers D-ieu : être capable de se séparer de ses anciennes habitudes, de rompre avec toutes les exigences qui peuvent retenir un tel départ (nécessités matérielles, habitudes culturelles, mais aussi contraintes familiales).

Cette parole de D-ieu est aussi une preuve que le judaïsme est plus facile à vivre par la séparation d'avec les autres nations et leurs mœurs.

Le Midrash s'étonne: Pourquoi le verset inverse-t-il alors l'ordre des lieux, puisqu'en pratique, on quitte d'abord sa famille avant de quitter sa ville et enfin son pays ?

C'est que Abraham, et comme lui toute personne qui désire opérer un retour à la Torah, doit d'abord opérer un changement radical de "climat" moral, sortir des coutumes idolâtres. Exister en tant que Juif, c'est d'abord s'extraire de tout ce qui n'est pas Juif.

Ce n'est que si nous avons d'abord fait un vrai examen de conscience conduisant à la volonté ferme de quitter tout un système de pensée, qu'ensuite seulement se présentera à nous la difficile tâche de quitter tous nos proches qui n'ont pas encore atteint cette réflexion, ou qui ne parviennent pas à en mettre à exécution les conséquences.

  2 - L'origine du nom "hivri", hébreu

Pourquoi Abraham est-il appelé "Abraham l'hébreu" ? (Genèse 14, 13)

Pour Rabbi Yehouda, ce nom signifie:
Le monde entier se trouvait d'un côté (èver), alors que lui, Abraham était seul de l'autre, celui du monothéisme. Midrash Béréchit Rabba.

3 - Changer

Quatre actions détiennent le pouvoir de modifier un décret divin:

. La charité (tsédakka). . La prière (téffila). . L'amélioration de sa conduite (téchouva).
. Le changement de nom (shinouï shem). . Et d'autres ajoutent : Le changement de lieu de résidence (shinouï hamakom).

Nous déduisons ce dernier point du fait qu'Achem a dit à Abraham : "Va hors de ton pays…et Je ferai de toi une grande nation". Abraham n'a mérité d'avoir des enfants qu'après avoir changer de lieu de résidence.

Pourquoi le changement de lieu peut-il annuler un décret ?

Le fait de s'établir dans un endroit inconnu contribue à annuler un décret divin car, quand il est éloigné de chez lui, le cœur de l'homme est rempli d'humilité.

4 - Israël n'est pas soumis aux influences astrales.

"Il le fit sortir dehors, et lui dit : "Regarde vers le ciel et compte les étoiles…Ainsi sera ta descendance." - Genèse 15, 5.

Du fait qu'à ce moment là Abraham ne se trouvait pas dans sa tente, nos maîtres expliquent que D-ieu le fit "sortir" hors de la planète, qu'il l'éleva au-dessus de la voûte céleste.

D'où l'expression : "Regarde vers le ciel, le verbe employé ici, signifiant littéralement en hébreu, "regarder du haut vers le bas".

De là nous apprenons que le peuple juif n'est pas soumis aux signes astrologiques, il est élevé au-dessus de la destinée. Par conséquent ne doit évidemment ni les consulter, ni les craindre.

5 - Foi et liberté

Si c'est D-ieu directement qui adresse Sa parole à Abraham et non pas un sage, on ne comprend pas vraiment comment il aurait pu faire autrement, ni quel est son mérite.

Toutefois il s'agit bien d'une épreuve : quitter sa terre natale, affronter l'inconnu et partir à l'âge de sa vieillesse.

D-ieu ne lui a pas dit "tu iras en Israël", mais uniquement "dans un pays que Je te montrerais".

Et le vieil Abraham ne remet pas en doute cette parole, tout comme il ne cherche pas à comprendre le bien-fondé, bien qu'une telle demande l'amène à changer radicalement de vie, à tout abandonner et à partir au devant de nombreux dangers.

Abraham, face à cette troisième des dix épreuves qu'il aura à rencontrer, se laisse conduire par la force de la vérité de la foi, bravant ainsi toutes les incertitudes.

L'épreuve suivante

Nous voyons d'un seul coup Abraham partir en Erets Israël sous l'ordre de D-ieu dans une totale confiance, mais une fois arrivé là-bas, il découvre un pays dévasté par la famine.

Un homme normal aurait ici douté du fondement de sa foi, comme ce fut le cas pour Noé face au déluge. Mais là encore Abraham a confiance en la parole divine, il sait la différencier de celle d'un homme, susceptible d'être contredite.

C'est pourquoi, il ne pose pas de questions superflues, il ne se rebelle pas contre les éléments de la nature et l'enchaînement des conditions naturelles.

Il prend les devants et se lance dans la réalité.

Comment comprendre cette attitude étonnante du croyant qui, confronté aux situations les plus difficiles, s'exclame avec une sorte d'optimisme tragique : "Ceci est fait pour le bien" (gam zou lè tova) ?!

La foi en l'avenir ou en la Providence Divine (Bita'hon) est une qualité propre au judaïsme, et c'est Abraham qui nous l'a transmise.

Elle n'est pas une confiance aveugle dans l'intervention divine, ni une soumission à une quelconque fatalité, car en réalité cette dimension d'un optimisme à toute épreuve ne rejette nullement la réflexion personnelle, ni l'effectivité de l'action humaine dans le monde, au contraire elle stipule le libre-arbitre.

La famine

Alors qu'il venait d'arriver en terre de Cannan, Abraham fut exposé à la famine, ("Or il y eut une famine dans tout le pays…" Genèse 12, 10).
Et ces événements naturels allaient, semblait-il, à l'encontre de la promesse divine de combler Abraham de toutes les bénédictions en ce même pays...

Mais notre ancêtre non seulement ne protesta pas, il passa cette épreuve avec dignité, mais de surcroît il n'attendit pas une aide divine exceptionnelle, comme cela avait pourtant déjà été le cas.

Prenant conscience d'une impossibilité matérielle, il fit tout simplement preuve de bon sens : il continua son chemin vers un autre lieu non sans danger, l'Egypte. Midrash Tan'houma.

6 - Une histoire

Le tsaddik Na'houm Ish Gamzou portait ce nom parce qu'il était renommé pour sa devise : "Ceci aussi est pour le bien!". Il restait ferme dans sa conviction qu'aucun mal ne vient du Ciel et que tout ce qui arrive à quelqu'un est bon.

Un jour, les Juifs d'Erets Israël voulurent envoyer un présent à l'Empereur romain. Ils cherchèrent un émissaire et décidèrent : "Envoyons Na'houm, c'est un Tsaddik d'une telle stature qu'il attire les miracles."

On confia à Na'houm un coffret rempli de pierres précieuses et de perles et il partit pour Rome. En cours de route, il logea dans une auberge. Pendant la nuit, l'aubergiste se leva et ouvrit le coffret. Lorsqu'il découvrit son précieux contenu, il vola tout ce qui s'y trouvait et le remplaça par de la terre. Na'houm vérifia la boîte le lendemain matin et s'aperçut qu'elle avait été remplie de terre à la place des joyaux. Il se contenta d'observer comme à l'accoutumée : "Cela aussi est pour le bien ! "

Lorsque l'Empereur ouvrit le coffret et s'aperçut qu'il contenait de la terre, il fut pris d'un accès de rage et proclama :

"Tous les Juifs seront exterminés pour s'être moqués de moi ! Quant au messager qui a apporté cette poussière, qu'il soit condamné à mort !

  • Cela aussi est pour le bien ! " Murmura Na'houm sans perdre contenance.

Le Prophète Elie se présenta sous l'aspect de l'un des ministres et suggéra à l'Empereur : "Il est possible que les Juifs t'aient envoyé de la terre de leur ancêtre Abraham. On sait que cette terre est miraculeuse. Lorsque Abraham l'amassa et la lança contre les quatre puissants rois, elle s'est transformée en flèches mortelles."

A cette époque, l'Empereur était en guerre contre un autre pays qu'il ne parvenait pas à vaincre et il décida d'essayer la terre contre ses ennemis. Il la fit lancer contre eux et voici qu'elle se transforma en armes redoutables, provoquant des ravages dans le camp adverse.

L'Empereur fut vivement impressionné : "Faites relâcher l'éminent émissaire des Juifs ! ordonna-t-il. Remplissez de diamants le coffret et qu'il reparte avec !"

Na'houm prit la route d'Erets Israël et Il repassa à l'endroit où il avait logé. Piqué par la curiosité, l'aubergiste voulut savoir quel traitement il avait reçu de l'Empereur. Na'houm lui raconta le miracle. Fou de joie, l'homme remplit une cassette de la même terre et l'offrit à l'Empereur.

"Que m'apportes-tu ? lui demanda ce dernier - De la terre miraculeuse qui se transforme en flèches", annonça l'aubergiste.

L'empereur en fut réjouit et L'emporta à la guerre. Mais aucun miracle ne se produisit. La terre demeura de la terre ordinaire. Elle tomba sans faire de mal à une mouche. L'Empereur fit exécuter l'aubergiste.

La force de Na'houm Ish Gamzou est de pouvoir donner un bon côté à aux événements qui semblaient définitivement mauvais. Il sait s'en remettre à D-ieu et par-là prendre confiance et changer un décret. Cet optimisme peut transformer le mal en bien.

7 - Loth

Loth découvre la vérité au contact d'Abraham, il devient même riche grâce à lui, mais à cause de cette même richesse, voilà qu'il renie l'amitié qui le liait avec Abraham, et qu'il se sépare de son maître.

Face à cette situation, Abraham lui demande alors de choisir:

"De grâce sépare-toi de moi, si tu vas à gauche, j'irai à droite, si c'est à droite, j'irai à gauche." (Genèse 13, 9).

Loth choisit alors les plaines fertiles du Jourdain, et Abraham se dirige vers les régions caillouteuses de Mamré.

Mais, pour comprendre la portée de cet événement, il faut le replacer dans le déroulement complet de l'histoire, et voir comment la guerre va s'installer à Sodome, comment Loth et le Roi de Sodome sont faits prisonniers, savoir que finalement c'est Abraham qui viendra les sauver.

Et de là nous pouvons déduire que :

. Ce n'est pas celui qui va d'après ce qu'il voit et qui choisit un soi-disant bonheur qui finit par obtenir le bonheur véritable.
. Tout homme doit faire attention à ne pas s'entourer de gens mauvais (Sodome).
. Un homme doit s'habituer à habiter à côté de son Rav, comme le souligne le Traité Brakhot au sujet de Schlommo Amélekh. Tant qu'il était auprès de son Rav, il ne fauta pas. (Reine de Saba).
. Quand Abraham vit la dispute entre les bergers de Loth et les siens, et que cela engendrerait d'autres disputes, il préféra choisir le terrain le plus rocailleux pour préserver la paix.

8 - Le mérite de l'épouse vertueuse.

"Quant à Abraham, il (Pharaon) lui fit du bien grâce à elle." - Genèse 12, 16.

Qu'est-ce que cela veut dire qu'Abraham devint riche grâce à Sarah ?

Nous apprenons de là que la bénédiction (brakha), la rémunération (parnassa) et la réussite sont apportées dans le foyer grâce au mérite de l'épouse.

L'homme doit tout le temps faire attention et avoir des égards pour l'honneur et le respect qu'il doit à son épouse, car la bénédiction ne se trouve dans la maison d'un homme que grâce à son épouse.  Comme il est écrit : "Quant à Abraham, il lui fit du bien grâce à elle."

9 - L'homme dans sa maison

Sur ce, nous allons amener quelques exemples du comportement de l'homme dans sa maison...

Un jour, le Rav Orba'h, accompagné d'un de ses élèves, rentrait chez lui.

Avant de passer le seuil de la porte, le Rav arrangea son nœud de cravate, sa barbe et ses cheveux.

Etonné, l'élève demanda :

"Excusez-moi, Rabbi, quelqu'un d'important vous attend ?!

  • La présence divine se trouve dans ma maison, grâce à ma femme, et je ne m'arrangerai pas ? "

Quand le Rav Orba'h perdit sa femme, le jour de l'enterrement, tout le monde comme de coutume demanda pardon à la défunte. Le Rav, à son tour, s'avança et dit : "Tu sais très bien que je n'ai pas besoin de te demander pardon, car depuis notre mariage, nous n'avons pas eu le moindre froissement entre nous", et il se mit à pleurer.

Savoir vivre et parler
Un homme doit demander dans sa maison, avant l'entrée du Shabbat, si les bougies ont été allumées. - Michna du Traité Shabbat.

Et la Guemara de préciser :

"Dans tous les cas, le mari posera cette question avec douceur."

Pourquoi cette précision ?

Parce qu'il faut poser cette question ni trop tôt, ni trop tard bien sûr (!), avant l'entrée du Shabbat, donc à un moment où l'excitation bat son plein.

Et Rachi de rajouter cette notion merveilleuse :

"Pourquoi avec douceur ? Parce que de cette manière de demander amène les membres de la famille à prêter l'oreille à ce qui est dit."

Si nous comprenons bien, cela veut dire qu'une personne qui ne parle pas avec douceur a de grandes chances de ne pas être écoutée.

Et Shabbat est un moment si important pour l'éducation et le savoir-vivre de nos enfants, qu'il s'agit de poser cette question avec beaucoup de douceur.

Et nous y gagnerons deux choses :
. La paix au sein de notre famille.
. La capacité de se faire comprendre et que la demande s'accomplisse facilement.

Une belle leçon peut-être un peu difficile à appliquer, mais que l'on a le devoir d'accomplir.

Chabbath Chalom

Rav Raphael Pinto…




De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :

  • Avram reçoit l'ordre de quitter son pays, et de partir vers une destination inconnue où il bénéficiera de la bénédiction d'Hachem
  • La famine dans le pays de Canaan. Avram se dirige alors vers l'Egypte.
  • Saraï est amenée dans le palais de Pharaon.
  • Lot quitte Avram et s'établit à Sodome, à la suite d'une querelle entre leurs bergers
  • Lot est fait prisonnier. Pour le délivrer, Avram part en guerre contre les 4 rois et en sort victorieux miraculeusement
  • Le « brit ben habétarim » : l'alliance entre les morceaux : Hachem promet à Avram le pays d'Israël ainsi qu'une postérité. Hachem annonce ici à Avram l'exil de ses descendants.
  • Avram épouse Hagar, servante de Saraï, qui donne naissance à Ichmaël - A la suite de l'alliance, Hachem change le nom d'Avram en Avraham, et celui de Saraï en Sarah et lui annonce la naissance à Itshak.
  •     La brit mila d'Avraham, d'Ichmaël et des membres de la maison d'Avraham

D.ieu s'adresse à Avram et lui demande « Quitte ta terre, ton lieu de naissance, et la maison de ton père vers la terre que Je te montrerai. » Là bas, lui dit D.ieu, il deviendra une grande nation. Avram, avec sa femme Saraï et son neveu Lot, voyage vers la terre de Canaan où il construit un autel et continue à diffuser le message du monothéisme. La famine force Avram à quitter la terre de Canaan pour l'Egypte. Remarquée pour sa beauté, Saraï est em­menée au palais de Pharaon où Avram échappe à la mort en la présentant comme sa soeur. Mais une maladie frappe le Pharaon et l'empêche de toucher Saraï, le contraignant à remettre Saraï à Avram qui s'avère être son mari. Pharaon, pour réparer le pré­judice, offre à Avram de l'or, de l'argent, et du bétail. De retour en terre de Canaan, Lot se sépare d'Avram pour s'installer dans la ville corrompue de Sodome. A la suite d'une guerre perdue par le roi de Sodome devant Kédorlaomer et ses alliés, Lot est fait prisonnier. Avram réunit une petite légion, défait Kédorlaomer et libère son neveu. Avram est béni pour cette action par Malki Tsédek roi de Salem (Jérusalem). D.ieu contracte avec Avram « l'alliance des morceaux » dans laquelle Il lui annonce que sa descendance sera asservie, puis libérée pour hériter de la Terre Promise. Toujours sans enfant après dix années de mariage, Saraï demande à Avram d'épouser Hagar sa servante. Hagar conçoit immédiatement un enfant, en retire insolence envers Saraï, et fuit devant le réaction sévère de Saraï. Un ange apparaît alors à Hagar et la convainc de retourner sous l'autorité de Saraï. Cet ange lui annonce aussi que le fils qu'elle va mettre au monde sera le père d'une nation nombreuse. Ishmaël naît alors qu'Avram est âgé de 86 ans. Treize ans plus tard, D.ieu change le nom d'Avram en Avraham (« père d'une multitude ») et celui de Saraï en Sarah (« princesse ») et leur promet qu'ils auront un enfant. De cet enfant, qu'ils appelleront Its'hak (« il rira ») naîtra une grande nation avec laquelle D.ieu perpétuera l'alliance d'Avraham. D.ieu donne à Avraham le commandement de la circon­cision pour lui et sa descendance comme « signe de l'alliance entre Moi et toi. »

PARACHA LEKH LEKHA :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/142_Lekh-Lekha-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
De nombreux versets de notre paracha s'attardent sur la guerre des 4 rois contre les 5 rois, guerre dans laquelle Lot, neveu d'Avraham fut prisonnier. Avraham en fut informé et alla délivrer son neveu. Il sortit alors en guerre contre les 4 rois (victorieux), et remporta la victoire grâce à l'aide  surnaturelle d'Hachem. Lorsque la guerre fut achevée, les rois qu'Avraham avait libérés et leurs sujets se rassemblèrent, installèrent Avraham sur une estrade puis y proclamèrent : « tu es notre maître ! Tu es notre prince ! »
A la suite de cette guerre, Avraham restitua tous les prisonniers.
Mais il ne rendit pas les nombreux enfants qu'il voulait conduire dans sa demeure afin de leur enseigner le service d'Hachem. En effet, tous ces enfants devinrent plus tard des disciples d'Avraham.
Avram profita donc de cette guerre pour passer un message.
Mais où se trouvent aujourd'hui tous ces disciples d'Avraham, que sont-ils devenus ?
Lorsque Yaacov descendit en Egypte, seules 70 personnes constituées exclusivement de sa famille l'accompagnèrent. Où se trouvaient, à ce moment là les fidèles de son grand-père Avraham, les multiples disciples, rescapés de guerre, auxquels Avraham enseigna ?
Dans le même ordre d'idées, où se trouvent les descendants d'Eliezer, fidèle serviteur d'Avraham ? Ne leur est-il rien resté de tout cet enseignement précieux, et de cet attachement au patriarche ?
Après de brèves recherches, il s'avère que ces disciples abandonnèrent leurs bonnes résolutions et devinrent encore plus corrompus qu'avant. En effet, Avraham délivra les gens de la région de Sodome, région qu'Hachem détruit par la suite du fait de ses abominations. On retrouve ce même phénomène chez Ichmaël qui grandit « sur les genoux » d'Avraham, mais en grandissant devint l'un des pires ennemis d'Avraham et de ses enfants. 
Comment comprendre ce changement drastique ?
Pourquoi l'échec d'une amélioration peut déboucher sur une situation plus critique qu'auparavant ?
La réponse à ce paradoxe se trouve dans un texte de la guémara : en fait, l'homme est à l'image d'un objet en verre, qui, lorsqu'il tombe, se brise. La chute provoque un choc. Ainsi, lorsque l'homme régresse, il peut passer « d'un sommet très haut à un puits profond » (Rabbi).
Quand on perd une positon (élevée), que ce soit au plan spirituel, social, ou autre, on se sent quelque part brisé, et cet ébranlement peut amener la déchéance. On pourra alors connaître un niveau plus bas que jamais.
Ainsi les gens ayant assisté à la victoire miraculeuse d'Avraham ne sont par arrivés à maintenir un tel niveau. Leur chute fut proportionnelle à leur émerveillement, et le choc de cette dégringolade, rendit coupable cette nation de destruction. Cette même idée se retrouve chez les enfants d'Israël qui après avoir reçu la Tora (et par-là acquis un niveau exceptionnel) chutèrent avec la faute du veau d'or, et furent menacés d'extermination par Hachem.
La grandeur de notre position nous octroie une certaine fragilité : on se doit d'utiliser tous les moyens mis à notre disposition pour évoluer dans le bon sens. On est donc plus menacé. Par conséquent, s'élever comporte de grands risques.  Mais comment les déjouer ? Comment s'élever, et se maintenir à une telle position ?
Tout d'abord, avançons lentement mais sûrement. Essayons d'acquérir fermement « les nouveautés » avant de passer à autre chose !
De plus restons rattachés à une source telle, un rav, maître de la Tora. Ne nous éloignons pas de notre « source d'alimentation ». Restons liés à la spiritualité et proche d'elle. Ne nous défaisons pas de notre Tora, de nos sages, afin de pouvoir toujours rester élevés et fidèles !  Progressons de façon sûre, même si cela comporte des difficultés ! Bon courage, et chabbat chalom !

Lekh-Lekha : Avraham & Sarah, le couple exemplaire !
En cette période automnale faisant suite aux intenses fêtes du Nouvel An hébraïque et du mois de Tichri, nous commençons à lire dans la Torah et son premier Livre Béréchit - l'aventure extraordinaire illustrant le cheminement spirituel et personnel de nos patriarches appelés « avot ». Des trajectoires faites de comportements exemplaires qui doivent nous inspirer nous-mêmes à chaque instant !
Le premier, et le plus célèbre d'entre eux, Avraham avinou - qui fonda la monothéisme en pleine civilisation idolâtre et qui fut, pour cela, adopté par l'humanité tout entière comme le « père de tous les croyants » en un D.ieu unique -, nous donne dès le début du récit de la paracha Le'h Le'ha une immense et exemplaire grande leçon de vie !
Ainsi, des versets de la Torah font-ils remarquer l'exceptionnelle beauté de Sarah, son épouse… Or, lorsqu'Avraham et Sarah arrivèrent en Egypte, ils redoutèrent d'être victimes des mœurs fort dissolues de l'Egypte, si bien qu'Avraham demanda à Sarah : « Dis que tu es ma sœur »… afin d'avoir ainsi la vie sauve.
L'épouse-sœur…
Cette remarque très profonde faite par notre patriarche m'inspire le commentaire suivant : on sait que, selon la Torah, il est formellement interdit d'épouser sa sœur, mais toujours selon elle, notre épouse doit aussi devenir un jour notre « sœur » sur le plan de l'intimité et de la proximité dans le couple juif. Car un couple réussi est celui qui, à une certaine période de son histoire, permet à ses deux membres de se considérer comme frère et sœur, tant les conjoints se sentent proches et partagent des milliers de choses en commun !
Mais lorsque la Torah fait elle-même remarquer que Sarah était « belle », Avraham déclare quant à lui : « Maintenant, je sais que tu es belle ! »… Et nos Sages de commenter en ajoutant : « Certes, Avraham le savait déjà, mais il a réalisé à quel point Sarah était belle à ce moment-là, parce que jusqu'alors, il ne l'avait jamais détaillée ».
Il y a donc une deuxième très grande leçon à retenir de cela : si, bien sûr, il faut regarder son épouse avant de l'épouser, la « détailler » n'est pas recommandé ! En fait, cette grande pudeur et cette retenue manifestées par nos patriarches viennent une fois de plus nous donner une grande leçon de vie : pour se marier, il suffit de s'accepter ; et pour devenir un vrai couple harmonieux, il faut savoir se respecter.
Le « respect de l'autre », selon la Torah
Mais qu'est-ce, exactement, « se respecter » ? Eh bien, c'est tout d'abord respecter l'intimité de l'autre. Et donc le « détailler » comme on le ferait d'un objet ou d'une image transforme indubitablement l'autre en un simple spectacle ou en objet figé. Mais la Torah est à cet égard beaucoup plus exigeante : elle estime que la vraie beauté est intérieure et que l'apparence physique – qu'il ne faut évidemment pas négliger - n'est qu'un pâle reflet de cette intériorité primordiale !
Si, parmi les très nombreux et immenses enseignements de nos patriarches, j'ai ainsi voulu extraire celui-ci, c'est pour expliquer à nos lecteurs combien le véritable problème des couples d'aujourd'hui vient du fait qu'ils ont parfois oublié, non pas de s'estimer, mais de se respecter comme il se doit…
Avraham et Sarah sont venus à point, en ce début du récit biblique dans le premier livre de la Torah, Béréchit – appelé aussi le « Livre des Engendrements » - pour nous indiquer comment le faire.
Souhaitons donc à tous les couples – jeunes et moins jeunes -, qui liront cet article, une vie commune de bonheur et de plein succès !
Rav Yossef-Haim SITRUK  pour l'hebdomadaire "Hamodia en français" (c) Tous droits réservés

Les "dettes" spirituelles d'Avraham  Béréchit (13;3) : "Il reprit ses étapes..."
Le commentateur Rachi nous explique qu'en remontant d'Égypte vers Canaan, Avraham s'arrêta dans les auberges où il avait séjourné à l'aller, et s'acquitta ainsi de ses dettes. Il est difficile d'imaginer qu'Avraham ait pu voyager sans argent ni provision, au point de devoir emprunter pour survivre ? De plus, comment croire que des étrangers aient pu prêter de l'argent à une personne qui leur était inconnue ?
En réalité, se cache ici une intention d'Avraham tout autre ! Au cours de ses pérégrinations et rencontres, Avraham avait l'habitude de clamer l'existence et l'unicité du D.ieu Créateur, ainsi que l'obligation de Le servir. Ce faisant, il gagna de nombreux adeptes. Certaines personnes restaient malgré tout sceptiques et se demandaient : « Si cet homme dit vrai, pourquoi son D.ieu le laisse-t-il errer, le privant ainsi d'une tranquillité bien méritée ? » Avraham n'avait aucune réponse à fournir à ces questions...
En vérité, les dettes qu'Avraham avait contractées, et qu'il devait rembourser, sont précisément ces ques­tions laissées sans réponse. Ce n'est qu'à son retour d'Egypte, quand les miracles dont il avait bénéficié les Égyptiens frappés de plaies, les nombreux cadeaux qu'Avraham et Sarah reçurent furent connus de tous, que l'on peut dire que les « dettes » qu'Avraham avait « contractées » furent remboursées : il avait désormais les réponses à toutes les questions posées précédemment !
Agar, servante par choix !
Béréchit (16;1) : "Saraï, épouse d'Avram, ne lui avait pas donné d'enfant. Elle avait une servante égyptienne nommée Agar." Rabbi Shimon Bar Yo'haï dit : « Agar était la fille du Pharaon, roi d'Égypte, et lorsque ce dernier vit les miracles dont bénéficia Saraï lors de son séjour en son palais en l'occurrence il fut lui-même frappé de diverses plaies lorsqu'il tenta de l'approcher il décida de lui donner sa fille comme servante en disant : « je préfère que ma fille soit servante dans ta maison, plutôt qu'une princesse dans une autre demeure ! »
On comprend dès lors pourquoi Agar mérita un peu plus tard qu'un ange d'Hachem se dévoile à ses yeux !
En effet, elle prit sur elle de renoncer à tous les honneurs de la royauté qu'elle connaissait dans le palais de son père, pour devenir une simple servante dans la maison d'Avraham. En vertu du principe de « Mida Kenegued Mida » mesure pour mesure, en contrepartie de son renoncement, elle eut l'honneur de recevoir la visite d'un ange et de converser avec lui.

Le vin, le pain et les aliments cuits
Dans une série d'ordonnances rabbiniques instituées comme barrières contre les mariages mixtes et l'assimilation, les Sages ont interdit la consommation du vin, du pain et des aliments cuits d'un non-Juif, même si ceux-ci ne contiennent pas d'ingrédients non-cachères.
L'interdiction de la nourriture cuite par un non-Juif s'applique dans les cas suivants : a) c'est une nourriture qui ne peut être consommée crue ; b) c'est une nourriture importante, « digne d'être servie à la table d'un roi. »
L'interdiction du pain non-Juif concerne le pain fait chez un particulier, non celui préparé dans une boulangerie. Toutefois, il est de coutume dans de nombreuses communautés de consommer du Pat Israël (« pain juif ») plutôt que de s'autoriser cette tolérance. (D'autant que certaines farines industrielles sont additionnées d'améliorants contenants des substances non-cachères.)
Si un Juif participe d'une quelconque manière au processus de cuisson (par exemple, en allumant le four), la nourriture cuite est autorisée. La tradition séfarade exige que la nourriture soit placée sur le feu par un Juif.
La règle du 1/60ème
Même une petite trace d'une substance non-cachère – aussi petite que 1/60ème (1,66 pour cent) du volume du plat et, dans certains cas, encore moins que ça – rend une nourriture cachère non-cachère. De la même manière, les ustensiles qui entrent en contact avec une nourriture chaude en absorbent le « goût » et le transmettent ensuite aux autres aliments.
Par exemple, un pain cuit sur une plaque métallique enduite avec une matière grasse contenant un petit pourcentage de lard, des jus de fruits pasteurisés dans les même machines que du lait non-cachère, ou un plat végétarien préparé dans la cuisine d'un restaurant avec des ustensiles employés pour un plat non-cachère un peu plus tôt : tous ces aliments ne seront pas cachères si la proportion d'élément interdit dépasse le pourcentage autorisé.
C'est pour cette raison que des vaisselles séparées sont utilisées pour la viande et le lait et qu'une certification cachère fiable est nécessaire pour les aliments manufacturés ou préparés en dehors de chez soi.
La cuisine cachère
Même le plus infime résidu ou « goût » d'une substance non-cachère rendra un aliment non cachère. C'est pourquoi il n'est pas suffisant d'acheter de la nourriture cachère. La cuisine, elle aussi, doit être « cachère », c'est-à-dire que tous les ustensiles de cuisson et les surfaces de préparation sont utilisés exclusivement pour des aliments cachères et que des réchauds, casseroles, couverts, plats, nappes et plans de travail différents sont employés pour le lait et la viande.
Un principe de base est que lorsqu'un aliment chaud entre en contact avec un autre aliment ou un ustensile, l'aliment ou l'ustensile en absorbera le « goût ». Des aliments ou ustensiles froids peuvent, dans certaines circonstances (lorsque l'aliment est épicé ou salé, est coupé avec un couteau ou demeure dans l'ustensile pendant une certaine période), également transmettre leur « goût ». Ainsi, des aliments préparés dans une cuisine ou une usine dans laquelle de la nourriture non-cachère est aussi préparée seront invariablement non-cachères également (à moins que le goût absorbé dans les ustensiles, surfaces, etc, soit d'abord extrait par un procédé spécial de « cachérisation »).
La certification cachère
La complexité des technologies agroalimentaires actuelles fait que seul un expert en ce domaine est à même de déterminer si un aliment produit industriellement est dépourvu de toute trace d'ingrédients non-cachères. C'est pourquoi tous les aliments manufacturés et les établissements de restauration doivent bénéficier de la certification d'un rabbin ou d'une agence de supervision cachère fiable.
Vérifiez que vous trouvez sur les étiquettes des emballages et les certificats de cacherout des restaurants et hôtels un symbole de cacherout d'une autorité reconnue.

Noa'h

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
  • Hachem annonce à Noah, le déluge à venir, et lui ordonne de construire  une arche
  • Noah construit l'arche et rassemble les animaux
  • le maboul : le déluge
  • Noah envoie le corbeau, puis la colombe en dehors de l'arche
  • La sortie de l'arche, et la construction d'un autel pour offrir des sacrifices à Hachem
  • Hachem bénit Noah et ses enfants
  • Permission de consommer de la viande (mais pas la viande d'un animal encore vivant)
  • Le signe de l'arc en ciel, alliance entre Noah et Hachem
  • L'ivresse de Noah, la malédiction de Ham, et la bénédiction de Chem et Yéphet
  • Les générations des enfants de Noah
  • Nimrod, roi de Babel est l'instigateur de la tour de Babel
  • La fin de la tour de Babel, et la génération de la dispersion
  • Les dix générations de Noah à Avraham
  • Les premières épreuves d'Avraham : la prison et la fournaise d'Our Kasdim

D.ieu demande à Noah, le seul homme juste dans une génération dévastée par la corruption et la vio­lence, de construire une grande Arche (en hébreu «Téva») de bois enduite de l'intérieur et de l'exté­rieur de goudron. D.ieu annonce qu'un énorme déluge va effacer toute vie de la surface de la terre à l'exception de Noah, de sa famille, et deux spé­cimens (un mâle et une femelle) de chaque espèce animale qui seront sauvés par l'arche. La pluie tombe durant 40 jours et 40 nuits et l'eau recouvre la surface de la terre durant 150 jours avant de se calmer et de redescendre. L'Arche se pose sur le mont Ararat et de sa fenêtre, Noah envoie un cor­beau puis une colombe pour «voir si les eaux sont descendues de la surface de la Terre». Lorsque la terre est sèche, exactement une année solaire (365 jours) après le début des pluies, D.ieu ordonne à Noah de sortir de l'Arche et de peupler à nouveau la Terre. Noah construit alors un autel et y offre des sacrifices à D.ieu. D.ieu promet de ne plus jamais détruire l'humanité du fait de ses actes et fait appa­raître un arc en ciel comme signe de l'alliance ainsi contractée avec l'homme. Noah plante une vigne et s'enivre de son produit. Deux de ses fils, Chem et Yaphet, gardent un comportement respectueux et recouvrent la nudité de leur père alors que 'Ham, le troisième, le déshonore. Chem et Yaphet sont bénis pour leur comportement au contraire de 'Ham. Les descendants de Noah forment un peuple uni avec un même langage et une même culture pen­dant 10 générations. Ils défient alors le Créateur en entamant la construction d'une immense tour qui symbolise leur invincibilité. D.ieu introduit alors la confusion dans leur langage de sorte que «L'un ne comprenait pas la langue de l'autre» ce qui provo­qua l'abandon de leur projet et leur dispersion sur la surface de la terre pour former 70 nations. La paracha se conclut par la chronologie des dix générations qui séparent Noa'h d'Abram (qui sera plus tard appelé Abraham) ainsi que le voyage de ce dernier de sa ville natale Our Kasdim vers 'Harane dans son chemin vers la terre de Canaan.

PARACHA NOAH :
http://www.torah-box.com/chavoua-tov/pdf/141_Noah-5773.pdf

Un mot sur notre paracha : Le dvar tora :
Le midrach raconte : « Lorsqu' Hachem ordonna à Noah de faire entrer dans l'arche un couple de chaque espèce, toutes les créatures se présentèrent par couple. La tromperie désira aussi pénétrer dans l'arche. Noah l'informa qu'elle ne pouvait entrer sans compagnon. La tromperie se mit alors à la recherche d'un partenaire. Elle trouva la décadence, et lui proposa d'être sa compagne afin de pénétrer dans l'arche. La décadence accepta le marché mais lui demanda :
  • « que m'offres-tu en retour ? »
Le mensonge répondit : « tu pourras prendre tout ce que j'acquerrai ! »
« Marché conclu ! » répondit la décadence.
C'est ainsi que la tromperie et la décadence pénétrèrent ensemble dans l'arche, associées à tout jamais : « tout ce qu'acquiert la tromperie, la décadence le lui arrache» ».
Ce midrach nous apprend l'une des premières associations de l'histoire : celle de la tromperie et de la décadence. Contrairement aux apparences, la duperie ne permet jamais à l'homme de s'enrichir. Toute supercherie sera un jour révélée à tous. Cependant, il semble parfois, que les moyens facétieux rapportent plus ou plus facilement, mais ce n'est qu'illusoire. En effet, ce midrach nous enseigne que tout ce qui est acquis malhonnêtement ne perdure pas.
Mais comment ne pas succomber à cette si grande et facile tentation ?
La source de la tromperie est souvent l'envie des autres, de leurs possessions. Mais envier l'autre n'est qu'une injonction du mauvais penchant. Résistons-lui en nous renforçant dans l'étude de la Tora, et de Sa morale. L'envie et la tromperie demeureront alors loin de nous.
L'envie peut être comparée à une drogue. Tout comme la drogue, l'envie est
insatiable. Rien ne l'apaise, et la satisfaire ne fait qu'accroître son besoin. N'ouvrons pas la porte à l'envie, afin de ne pas tomber dans les mailles de la
tromperie. Ainsi, après 120 ans, nous pourrons répondre positivement et fièrement à la première question qui nous sera posée : « as-tu été honnête dans tes affaires ? ».
La tache n'est pas simple dans notre société de consommation qui ne cesse de favoriser l'envie à travers ses publicités et attitudes. Et pourtant ! Ces mouvances ne sont qu'à notre détriment : combien dure la joie, la satisfaction d'un nouveau portable, i pod, iphone ou mp3 ?
Contrairement aux apparences, l'envie n'ajoute pas de plaisir, mais crée plutôt de la souffrance. En effet, on en veut toujours plus et toujours mieux. Prenons l'exemple d'Adam qui désirait s'ajouter du plaisir en goûtant de l'arbre défendu. Par la satisfaction d'un désir (interdit), il amena la mort sur
l'humanité.
Il semble qu'en cédant à nos désirs, notre vie sera plus pleine et plus intense. Malheureusement, le contraire se produit souvent. En effet, de nos jours, la vie présente d'énormes facilités, comparée à autrefois. Mais les épreuves telles que la maladie, le manque de sérénité redoublent, du fait de l'éloignement du sentier de la Tora.
L'envie est aussi la source des maux et vices les plus graves tels que la rapine et le brigandage. Hachem retira sa longanimité de la génération du déluge à cause du vol et du brigandage.
Par conséquent, l'homme le plus riche est donc l'homme heureux de son sort, conscient que tout lui a été attribué par Hachem, pour son bien. Un tel homme vivra serein, tant qu'il ne mènera pas une course folle aux plaisirs futiles de ce monde.
Essayons de ne pas céder à cette poursuite de plaisirs de notre société de consommation, en se contentant de notre destin !
La clé du bonheur : soyons confiants en l'Eternel, et en ce qu'il nous a donné.
On verra ainsi, la bérakha dans toutes nos entreprises. Bon courage et chabbat chalom ! (D'après midrash chohar tov, Orot tsion)

BERECHIT

De quoi parle notre Paracha?  Les points principaux :
La création du monde : PARACHA BERECHIT
  • Le premier jour, furent créés le ciel, la terre, tout ce qu'ils contiennent, ainsi qu'une lumière fondamentale
  • Le deuxième jour de la création, les cieux furent consolidés. Hachem finit le guéhinam et la création les anges
  • Le troisième jour, Hachem créa les arbres, les plantes et le gan Eden
  • Le quatrième jour, Hachem disposa chacun des luminaires (lune, soleil, étoiles), à sa place, dans les cieux
  • Le cinquième jour, Hachem créa les poissons, les oiseaux, et le léviathan
  • Le sixième jour, Hachem créa les animaux et l'homme, puis la femme.
  • Le septième jour : Chabbat
  • La tentation de goûter à l'arbre de la connaissance, et la faute.
  • Les conséquences de la faute d'Adam.
  • La malédiction donnée au serpent.
  • La malédiction prononcée sur la femme.
  • La malédiction prononcée sur Adam.
  • Hachem revêt Adam et Hava.
  • L'expulsion du gan Eden, et l'existence après la faute.
  • L'incident de Kaïn et Hevel, et le châtiment de Kaïn.
  • La mort d'Adam.
  • Les 10 générations d'Adam à Noah.

D.ieu crée le monde en six jours. Le premier jour, Il crée l'obscurité et la lumière. Le deuxième jour, Il forme les cieux, divisant les «Eaux supérieures» des «Eaux inférieures». Le troisième jour, Il place les frontières de la terre et de la mer et fait sortir de la terre les arbres et la verdure. Le quatrième jour, Il fixe la position du soleil et de la lune, qui auront pour fonction de permettre la me­sure du temps et d'éclairer la terre. Les poissons, les oiseaux et les reptiles sont créés le cinquième jour; les animaux de la terre, puis l'être humain, sont créés le sixième jour. D.ieu cesse tout travail le sep­tième jour, et le sanctifie comme jour du repos, le Chabbath ; D.ieu forme le corps humain à partir de la poussière de la terre et insufle dans ses narines «une âme de vie» À l'origine, l'homme est une personne unique; mais décidant qu' «Il n'est pas bon que l'homme soit seul», D.ieu prend un «côté» de l'homme, forme une femme, et les unit. Adam et Eve sont placés dans le jardin d'Éden et reçoivent le commandement divin de ne pas manger de «L'arbre de la connaissance de bien et du mal». Le serpent persuade Eve de passer outre l'interdit et elle partage le fruit interdit avec son mari. A cause de leur péché, il est décrété que l'homme éprouvera la mort, retournant au sol duquel il a été formé et que tout gain ne viendra que par la lutte et les dificultés. L'homme est chassé du jardin d'Eden. Eve donne naissance à deux fils, à Caïn et à Abel. Caïn se dispute avec Abel et le tue. D.ieu punit son crime en décrétant qu'il sera, pour le restant de ses jours, un vagabond sans racines. Un troisième fils naît à Adam, Cheth, dont le descendant dans la dixième génération, Noé, est le seul homme juste dans un monde corrompu.

Le livre de Béréchit décrit l'homme et la terre comme arrière-plan de la création du peuple d'Israël, qui figurera dans le livre de Chemot. La parachat Béréchit traite de la Création du monde et de l'humanité jusqu'à ce qu'elle se corrompe, c'est-à-dire d'Adam jusqu'à Noa'h. Pendant les trois premiers jours de la Création, D. établit les bases de l'univers, le Ciel, la Terre et les mers, puis remplit ce cadre dans les trois jours suivants par les armées du Ciel et de la terre. A la fin de Son oeuvre, Il Se repose le septième jour, le bénit et le sanctifie comme le jour qui donne tout ce qui est nécessaire à la vie des autres jours. Le développement de la Création commence en ce qui concerne l'homme, la terre et l'Eden. En donnant des noms aux créatures vivantes de la terre, l'homme n'a trouvé aucune autre aide qui lui corresponde que la femme prise de son côté par  Hachem. La séduction du serpent par l'intermédiaire de la femme mène à l'échec de la faute de l'arbre de la connaissance, à la suite de quoi le lien entre l'homme et la terre est maudit. De peur que l'homme ne mange de l'arbre de vie, il est renvoyé du jardin. L'homme et sa femme enfantent Caïn et Hével. A la suite de l'assassinat de ce dernier comme conséquence du premier affrontement humain, le lien entre Caïn et la terre se détériore encore. Il est exilé. L'humanité construit des villes et des instruments, de Caïn à Enosh. En son temps, les hommes ont profané la divinité du Nom de Hachem. L'Ecriture énumère les descendants de Caïn, puis la descendance d'Adam dont proviendra Israël, jusqu'à Noa'h qui console de la détérioration de la terre. A son époque, le mal fait par les hommes atteint le point où Hachem veut effacer l'homme et tout l'univers.



Le Midrach Tan‘houma yachane objecte : La Tora aurait normalement dû commencer par présenter les mitswoth au peuple juif. Elle a cependant voulu devancer les futures protestations des Gentils qui nous accuseront d'avoir volé la terre d'Israël aux sept peuplades cananéennes. Aussi débute-t-elle par le récit de la Création afin de démontrer que le monde entier appartient à Hachem et qu'il peut le répartir selon Son choix. Comme l'a déclaré le roi David : « La puissance de Ses hauts-faits, Il l'a révélée à Son peuple, pour lui donner l'héritage des nations » (Psaumes 111, 6).
Rav Mordekhaï Gifter indique que lorsque les Sages nous conseillent de « savoir comment répondre à un hérétique » (Avoth 2, 14), leur intention s'applique à notre propre édification et non à la sienne. Ses préoccupations ne sont pas de notre responsabilité ! La nôtre est de savoir nous protéger contre les arguments néfastes de l'agnostique et de préserver vigoureusement la pureté de nos convictions.
C'est pourquoi, quand la Tora anticipe les accusations futures des Gentils et qu'elle leur réplique, la réponse est pour notre propre profit : Nous devons nous sentir renforcés dans la conviction que la terre est légitimement nôtre. Tel est aussi le message implicite du verset affirmant qu'Il a révélé « la puissance de Ses hauts-faits »: C'est à Son peuple qu'Il l'a divulguée, et non aux nations dont Il a confisqué l'héritage pour le transférer à la Sienne.

Pourquoi alors le Midrach nous dit-il que la Tora devance les futures protestations des Gentils ? Même s'ils n'avaient jamais élevé d'objection à notre encontre, la Tora n'aurait-elle pas dû nous rassurer à notre propre bénéfice, afin que nous ne pensions pas un seul instant – Hachem nous en préserve ! – qu'Il nous a incités à perpétrer une injustice ?
La réponse réside dans la foi naturelle du Juif. Dans le cours normal des événements, nous n'éprouvons aucune difficulté à accepter l'idée de nos droits de propriété sur Erets Yisrael. Nous reconnaissons le bien-fondé de la mitswa de le conquérir, de même que nous reconnaissons celui de tous les autres commandements. Cependant, lorsque les hérétiques et les incroyants nous attaquent avec leurs arguments, un petit élément de doute germe en notre esprit, et nous nous mettons à vaciller. C'est pour parer à une telle éventualité – et seulement pour cela – qui la Tora a dû rassurer le peuple juif sur la justesse de sa possession de la Terre.
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (1, 1)
Rav El‘azar Schakh souligne que ces mots – les premiers de la Tora – constituent la préface et la base de tous les commandements qu'elle contient. Pour les appréhender correctement, il faut considérer et reconnaître qu'il existe une logique fondamentale dictant l'idée selon laquelle il doit y avoir des règles et des lois pour gouverner le comportement humain.

Quand on se rend compte que l'univers entier est l'œuvre du Créateur et qu'Il en est le Maître, le bon sens exige de comprendre qu'Il a dû nécessairement édicter certaines règles régissant le comportement de ceux qui peuplent Son monde. S'imaginer qu'Il puisse permettre à quiconque de piétiner délibérément l'univers créé par Ses soins et de le détruire reviendrait à heurter la logique la plus élémentaire.

Quels sont dès lors ces règles et ces principes ? Ce sont les mitswoth de la Tora. Hachem seul connaît les forces intérieures du monde, et Lui seul peut déterminer quel comportement est bénéfique au monde et lequel est destructif.
C'est ce qu'Il a voulu dire quand Il a déclaré à Adam : « Prends soin de ne pas corrompre ni détruire Mon monde ! ». S'il avait désobéi aux commandements de Hachem, il aurait mis la création en danger.

Dans le même esprit, le Tiféreth Tsiyon explique qu'en décrivant le monde dans un état de chaos et d'obscurité à l'instant de la Genèse, la Tora entend nous faire connaître que telle est, en réalité, sa situation naturelle. Le monde luxuriant et verdoyant qui nous entoure existe uniquement parce que Hachem, dans Son infinie bonté, a choisi de bénir la terre par une émanation particulière. Si donc les humains suivent Ses ordres, ils mériteront de recueillir Sa bonté. Sinon, le monde reviendra à ce qu'il était aux origines : un chaos.
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (1, 1)
La Michna dans Avoth (5, 1) nous apprend :
« Le monde a été créé par dix paroles divines. Qu'est-ce que cela vient nous apprendre ? Il aurait certainement pu être créé par une seule ! Toutefois, le but de Hachem en utilisant dix paroles pour créer l'univers était de récompenser les justes qui soutiennent un monde créé par dix paroles, et de punir les pécheurs qui détruisent un monde créé par dix paroles. »

Cet enseignement semble obscur. En quoi le nombre de paroles par lesquelles le monde a été créé concerne-t-il le châtiment des impies et la rétribution des justes ?\r\nRav Ya‘aqov Kanievsky, le Steipeler, explique que ces dix paroles représentent les dix niveaux progressifs de liaison à Hachem par lesquels l'univers a été généré. Par conséquent, ces différents niveaux de Création fournissent beaucoup de voies d'accès par lesquelles nous pouvons nous rapprocher de Lui.

Certains peuvent L'aborder par l'étude de la Tora, d'autres par l'observance méticuleuse de Ses commandements, d'autres encore par la prière, par la pratique de la bienfaisance. Nous savons, certes, très bien que des personnes ordinaires ont été trouvées dignes de recueillir une inspiration divine (roua‘h haqodech) uniquement pour leurs activités charitables.

Ces dix paroles sont, par conséquent, comme dix doigts accusateurs pointés en direction de ceux qui repoussent toute proximité avec Hachem et qui choisissent de mener une vie critiquable. Ils ne pourront pas prétexter : « Nous avons trouvé trop difficile l'étude de la Tora ! » Ils ne pourront non plus alléguer : « Nous n'arrivions pas à nous concentrer dans la prière ! » Car ils auraient sûrement pu trouver au moins un chemin d'accès vers Hachem parmi les dix qui s'offraient à eux.

En revanche, les personnes vertueuses ne se contentent généralement pas d'un seul de ces moyens pour se rapprocher de Hachem. Celui qui est grand dans l'étude de la Tora brille le plus souvent aussi dans la prière et la bonté, tout comme il accomplit des actes charitables au mieux de ses possibilités. Et pour chaque voie d'accès qu'il emprunte pour être plus près de Hachem, il reçoit une récompense supplémentaire.
Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. (1, 1)
Rachi fait observer que le récit de la Création désigne son Auteur sous le Nom de Eloqim, qui signifie le « Seigneur » et qui souligne Son Attribut de stricte justice. Cependant, une fois l'univers achevé, la Tora parle du « jour où Hachem-Eloqim fit la terre et les cieux » (2, 4). Le Créateur s'y trouve également identifié sous le Nom de Hachem, qui Le désigne sous Son Attribut de justice miséricordieuse.

Rachi conclut qu'Il avait d'abord l'intention de créer le monde exclusivement avec l'Attribut de stricte justice, mais Il a alors vu que le monde ne pourrait pas se maintenir dans des conditions aussi exigeantes. Aussi décida-t-Il de le générer dans une combinaison de droit strict et de justice miséricordieuse.

Le Sefath Emeth émet une objection : Il est inconcevable, affirme-t-il, que Hachem ait pu changer d'avis dans Son approche de la Création. De plus, indique-t-il, le verset énonce qu'Il a réellement « créé » les cieux et la terre. Comment Rachi peut-il dire alors qu'Il avait d'abord l'intention de créer l'univers uniquement avec l'Attribut de stricte justice, mais qu'Il ne l'a pas fait ?

Hachem, explique le Sefath Emeth, savait certainement d'emblée que le monde ne pourrait pas se maintenir dans des conditions de stricte justice, mais que c'est elle qui aurait dû le caractériser. Pour cette raison, Il a incorporé dans la Création le projet d'utiliser la stricte justice, et elle seule. Même si, pour des raisons pratiques, Il a dû employer également une justice miséricordieuse, Son intention d'atteindre un niveau plus élevé imprégnerait ainsi à tout jamais l'univers.

De plus, en agissant de la sorte, Hachem a établi un exemple à suivre dans notre conduite personnelle. Nous devons toujours nous efforcer de servir le Créateur avec perfection. Et même si, dans la pratique, cette aspiration s'avère le plus souvent irréalisable, notre seule intention suffira à élever nos accomplissements à un niveau plus élevé.

SOURCE CHIOURIM.COM

Vezot Haberakha

Aux yeux de tout Israel - ´Vezot Haberakha´
(Rav Shaoul David Botschko)

"Qu´il a accompli aux yeux de tout Israël", c´est la brisure des tables de la loi. Moché avait pris l´initiative de les briser devant eux, et Hachem a acquiescé: "Merci de les avoir brisées". C´est cela le dernier Rachi de la Torah. La dernière image: ce sont les Tables brisées! Quel mérite se cache donc derrière cette initiative révolutionnaire?


Les dernières phrases de la Torah racontent la mort de Moshé Rabbénou: C'est le plus grand homme qu'a connu le monde, et la Torah conclut par  ces paroles élogieuses:

Aucun prophète comme Moïse n'est apparu au sein du peuple juif, qui connut D-ieu face à face, que D-ieu a envoyé accomplir des miracles et des merveilles en Egypte, devant Pharaon, tous ses serviteurs et tout son pays; pour la main puissante, les manifestations terrifiantes que Moché a accompli aux yeux de tout Israël

Rachi explique que "la main puissante" est la Révélation au Sinaï.

"Les manifestations terrifiantes" sont les miracles dans le désert grand et redoutable.

"Qu'il a accompli aux yeux de tout Israël", c'est la brisure des tables de la loi. Moché avait pris l'initiative de les briser devant eux, et Hachem a acquiescé: "Merci de les avoir brisées".

C'est cela le dernier Rachi de la Torah. La dernière image: ce sont les Tables brisées! Quel mérite se cache donc derrière cette initiative révolutionnaire?

Proposons trois explications:

1) Techouva

Mon grand-père, le Rav Eliyahou Botschko zatsal explique que cet acte a secoué les enfants d'Israël. Un livre de prière tombe, on se précipite pour le ramasser. Si un Sefer Torah tombe, on jeûne. Moché lui brise les Tables taillées et gravées par D-ieu lui-même. Quel sacrilège! Par cette action extrême, les enfants d'Israël subirent un choc. Ils comprirent alors le mal qu'ils avaient commis en se laissant aller à l'idolâtrie. Moché a brisé les Tables pour que les Juifs fassent Techouva. Merci lui dirent les juifs qui sortirent d'Egypte.

2) Danger d'idolâtrie.

La Torah et les mitsvot courent un grave danger: la pensée que ce sont des objets ou des actes magiques qui protègent par leur sainteté. J'ai une Mezouza à ma porte; je n'ai plus rien à craindre croit le religieux idolâtre. Non! La Mezouza protège à la condition que l'on vive conformément à ce qui est écrit sur le parchemin.

Les enfants d'Israël doivent comprendre que la Torah n'est pas un talisman. La Torah exige de l'homme un comportement exemplaire. Il faut savoir que c'est un fautant que l'on brise les tables de la loi. Casser les Tables était nécessaire pour empêcher la défiguration du judaïsme. En brisant les Tables de la Loi, Moïse sauve la Loi.

Aussi Hachem le remercia.

3) Patience

Quelle est donc la différence entre les premières Tables et les secondes? Ce sont pourtant les mêmes paroles qui y sont gravées! Les premières ont été taillées par D-ieu, les secondes par Moïse. Moïse est ici le représentant du peuple juif. En son nom il participe à la transmission de la Loi. Les premières Tables étaient œuvres divines. Elles exigent la perfection. Les deuxièmes ont la même finalité, elles représentent l'idéal à atteindre. Dans l'attente, il y a tout le travail de l'homme. Moïse, en brisant les Tables nous a permis de nous adapter petit à petit à la Torah.

Moché, merci - disent les juifs de tous les temps - de nous avoir permis de faire de la Torah d'Hachem notre Torah.

Souccot

Souccot , appelée "fête des cabanes", est l'une des fêtes les plus joyeuses de la tradition juive ; elle est d'ailleurs appelée Époque du Réjouissement dans la prière. La fête de Souccot débute le 15 du mois juif de Tishri (octobre) et dure sept jours, dont les deux premiers sont chômés. Elle est immédiatement suivie par la fête de Chemini Atseret.

Lors de leur traversée du désert, après la sortie d'Égypte, les Hébreux étaient protégés en permanence par Dieu sous la forme de colonnes de feu la nuit et de nuées le jour. Ils pouvaient et devaient s'en remettre entièrement à lui de façon sincère et confiante, ce qui était en fait la condition pour que Dieu leur fournisse cette protection tandis qu'ils étaient vulnérables.

Dès lors, il a institué la fête de Souccot, Fête des Cabanes, qui est la proclamation de l'abandon de soi à Dieu par la reconnaissance que la vie terrestre n'est qu'un épisode de l'âme, et que les biens matériels ne sont accordés que par le Créateur.

Aussi, pendant les sept jours de la fête, la Torah prescrit d'habiter dans des cabanes construites de feuillages et de bois, en signe de confiance en Dieu et d'indifférence au confort matériel. Toutefois la Halakha (loi) préconise de prendre les repas dans la Soucca, mais de n'y passer plus de temps que si le climat le permet, afin de ne pas dénaturer l'esprit de joie et de fête qui doit présider pendant cette semaine.

Aussitôt après le Yom Kippour, toute la famille commence dans un esprit de réjouissance la construction de la Soucca, dans le jardin, sur le balcon ou dans tout autre lieu décent à ciel ouvert. La Soucca doit être construite selon des règles et des proportions précises, et le toît en est l'élément le plus important.

A défaut, une caravane sera utilisée. Il est de coutume de décorer la Soucca, en y accrochant des fruits par exemple et en l'arrangeant de manière à la considérer comme un lieu d'habitation.

Le deuxième point clé de la fête de Souccot est le Loulav , ou rituel des Quatre Espèces (arba minim) : le saule, la myrte, la palme de dattier et le cédrat.

Il est ordonné de prendre en main ces quatre végétaux et de les utiliser pour se réjouir devant Dieu chaque jour de la fête (sauf le Shabbat), c'est-à-dire de les agiter dans les quatre directions et vers le haut et le bas, en symbole de l'omniprésence de Dieu. Les quatre espèces représentent les quatre caractères de l'ensemble des membres du Peuple d'Israël :

le palmier, sans parfum mais aux fruits savoureux ;
la myrte, odorante mais sans fruit ;
le saule, sans odeur ni fruit ;
le cédrat ( étrog) , fruit savoureux au parfum délicieux,
où les fruits symbolisent l'étude de la Torah, dont le goût est dit comparable à celui du miel, et le parfum fait allusion à l'observance des mitzvot, dont l'odeur est agréable à l'Éternel (dixit la Thorah).

Elle dit aussi de réunir ensemble ces quatre espèces dans un élan de solidarité et d'unité complète du peuple d'Israël pour déclarer son attachement à Dieu.

Le dernier jour de Souccot est appelé Hoshanna Rabba qui est en lui-même un événement d'importance, et la fête se conclut par Chemini Atseret et Sim'hat Torah.


Source : www.chiourim.com

HAAZINOU - SOUCCOT

Prenant à témoin le ciel et la terre, il exhorte le peuple de « se souvenir des temps anciens », « Interroge ton père et il te racontera, tes sages et ils te diront », comment D.ieu « les a trouvé dans le désert », en a fait un peuple, les a choisi pour Lui, et leur a donné un terre magnifique. Le cantique met aussi en garde contre la chute spirituelle, résultat du fait que le peuple « s'est engraissé, et s'est révolté et a abandonné le D.ieu qui l'a fait » Alors, Moïse décrit les calamités qui pourraient s'ensuivre, mais que finalement, la rédemption viendra. Dieu vengera le sang du peuple juif qui a été versé et réconciliera le peuple avec sa terre.
La sidra se conclut avec l'instruction donnée par D.ieu à Moïse de monter sur le mont Névo d'où il pourra seulement contempler toute la Terre Promise avant de quitter ce monde.
Moshè prend à témoins le ciel et la terre
Pourquoi prendre à témoins les astres ? Les actes d'Israël sont les conditions de l'existence de notre monde terrestre. Plus exactement, les actes d'Israël font passer dans ce monde l'expression des principes supérieurs de la Torah, dont l'efficace assure la survie du monde.
* * *
Haazinou, « prêtez l'oreille »
Celui qui prête l'oreille aux paroles de la Torah, le reste de son corps en tire sa subsistance. En revanche, celui qui détourne l'oreille des paroles de la Torah, sa prière sera rejetée. Comme le dit le verset : « Fermez l'oreille aux leçons de la Loi, et votre prière devient un acte abominable »(Proverbes, 28, 9).
« Celui dont les paroles sont écoutées par le Ciel (Haazinou achamaïm), peut prêcher la morale, il sera écouté sur la terre » (Le Rabbi de Sadigour).
* * *
Les cieux et la terre
« Prêtez l'oreille cieux, … et que la terre écoute »
Pourquoi Moshè Rabennou nous ramène-t-il ici les cieux et la terre ? Quel est le rapport entre les cieux, la terre, et les reproches que nous fait Moshè ?
Les cieux symbolisent les grands hommes et la terre les gens simples. Si les grands hommes, dès le début, tendent l'oreille et donnent l'exemple, alors les gens simples écouteront.
Si tu as vu une génération qui refuse d'écouter et qui se sauve de la Torah, alors vérifie le degré de moralité de ses dirigeants, car la décadence démarre toujours chez eux.
Le ‘Hatam Sofer
La Guemara Brakhot dit : « Que celui qui a la crainte de D-ieu, alors ses paroles sont écoutées. » Si les cieux sont prêts à écouter cet homme qui craint D-ieu, alors la terre, les gens simples aussi écoutent.
* * *
La crainte de D-ieu
Rabbi Raphaël Baroukh Tolédano entendit du Maroc qu'une communauté en Algérie fermait son école (Talmud Torah).
Sur le fait, il décida d'aller voir cette communauté. En arrivant, le comité l'invita et il essaya de les pousser à revenir sur leur décision.
Il leur expliqua l'importance de la jeunesse. Que ce sont les enfants qui construisent la génération de demain.
Mais ils refusèrent de changer d'avis. Sur ce, Rabbi Raphaël Baroukh Tolédano éclata en sanglots.
Et le comité, ému, essaya de calmer le tsaddik en lui disant : « Rav, ne pleures pas, nous ne la fermerons pas. » « Je pleure, car le Talmud dit que celui qui n'a pas la crainte du ciel, ses paroles ne sont pas écoutées ! Et voilà que vous ne m'avez pas écouté. » Et sur ce, grâce à D-ieu, l'école ouvrit ses portes… * * *
Le respect des enfants envers leurs parents
Il n'est plus étonnant hélas de constater que la crainte qu'avaient nos parents ou nos grands-parents envers leurs pères a fait place à la désinvolture de la jeunesse d'aujourd'hui envers leurs parents.
Peut-être devons nous affirmer que ce n'est certes pas la connaissance ou la science des parents « branchés » d'aujourd'hui qui assurent la pérennité de l'éducation, mais que peut-être bien la crainte et l'attachement à D-ieu qui de tout temps a fait le respect des enfants envers leurs parents.
Chabbath Chalom
Rav Raphael Pinto.
Source : http://www.coursravpinto.com/

SOUCCCOT

Que fait-on à Souccot ?
«Dans des Souccot, vous habiterez durant sept jours… afin que vos générations sachent que c'est dans des Souccot que J'ai fait habiter les enfants d'Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d'Egypte». Chaque Juif prend ses repas dans une Souccah, une cabane recouverte de branchages, depuis Dimanche soir 30 Septembre 2012  jusqu'à Chémini Atséret inclus, c'est-à-dire Lundi après-midi 8 octobre. On essaiera d'habituer les petits garçons à prendre aussi leur repas dans la Souccah. Les femmes ne sont pas astreintes à ce commandement. Il est recommandé d'avoir des invités dans la Souccah. Avant d'y manger du pain ou du gâteau, ou d'y boire du vin, on dira la bénédiction adéquate suivie de la bénédiction : «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Léchève Bassouccah» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de résider dans la Souccah».
Dimanche soir 30 Septembre 2012 et Dimanche soir 7 octobre, après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), les femmes allument au moins deux bougies avec les bénédictions suivantes : 1) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné d'allumer la lumière de la fête». 2) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé'héyanou Vekiyemanou Vehiguianou Lizmane Hazé» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cette époque».
Lundi soir 1 et 8 octobre, elles allument les bougies avec les mêmes bénédictions, à partir d'une bougie de 48 heures allumée avant la fête.
A partir de Lundi matin 1 octobre et jusqu'au Dimanche 7 octobre inclus, on récite chaque jour la bénédiction sur les «quatre espèces» (cédrat, branche de palmier, feuilles de myrte et feuilles de saule) : 1) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Netilat Loulav» - « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de prendre le Loulav». La première fois, on ajoute : 2) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé'héyanou Vekiyemanou Vehiguianou Lizmane Hazé». Tous les soirs de Souccot, on organise, si possible dans la rue, une fête joyeuse, Sim'hat Beth Hachoéva.
Souccot - en bref : Le temps de notre joie
Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l'arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l'arbre avoth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l'Éternel votre D.ieu, pendant sept jours.
Vous la célèbrerez cette fête pour l'Éternel, sept jours chaque année. C'est une règle immuable pour vos générations, au septième mois vous la fêterez.
Vous demeurerez dans des Souccot durant sept jours ; tout citoyen en Israël demeurera dans des Souccot, afin que vos générations sachent que c'est dans des Souccot que J'ai fait résider les enfants d'Israël, quand Je les ai fait sortir du pays d'Égypte, Moi,  l'Éternel, votre D.ieu. Lévitique 23, 40-43
Ainsi, pendant sept jours, du 15 au 21 Tichri, nous résidons et surtout nous mangeons dans une Souccah – une cabane dont le toit est provisoire – élaborées suivant des règles halakhiques très précises.
Les « nuées de gloire »
La Souccah représente les nuages miraculeux qui entourèrent le peuple juif après sa sortie d'Égypte, lors de la Traversée du Désert, tandis qu'il se dirigeait vers la Terre Sainte. Ces nuages aplatissaient les montagnes et comblaient les vallées qui se trouvaient sur le chemin du peuple juif. Ils le protégeaient aussi des serpents, scorpions et des flèches ennemies, de même qu'ils nettoyaient et repassaient leurs vêtements sur eux. Lorsque nous résidons dans la Souccah, nous évoquons la miséricorde infinie et éternelle de D.ieu à l'égard de chacun d'entre nous.
La Mitsva de résider, de manger et de passer la plus grande partie de son temps dans la Souccah (en faisant une bénédiction spéciale : « ... qui nous a ordonné de résider dans la Souccah ») est une Mitsva unique : la personne y est entièrement investie, chaque partie de notre corps, chaque cellule de notre personne est totalement enveloppée, investie et absorbée par cette Mitsva.
Souccah et Quatre Espèces
La Souccah est le symbole de la concrétisation de l'énergie spirituelle que nous avons attirée par nos prières et nos efforts à Roch Hachana et à Yom Kippour. Cependant, cette énergie est tellement transcendante qu'elle reste au-dessus de nos têtes, c'est-à-dire qu'elle est encore éloignée de notre conscience.
Comment nous en approcher ? En accomplissant, de préférence dans une Souccah, la Mitsva des Quatre Espèces : réunir l'Etrog (le cédrat), le Loulav (une branche de palmier), les Hadassim (le myrte) et les Aravot (le saule des rivières) en les prenant en main d'une façon particulière, puis, après avoir récité la bénédiction, on les secoue suivant la coutume. C'est un tableau à la fois merveilleux et mémorable.
Un dépaysement chez soi
La fête de Souccot est une des rares occasions d'impliquer toute la famille dans une expérience religieuse aussi plaisante. Chacun peut participer à la construction de la Souccah ; puis, on prend les repas de fête en famille dans un environnement naturel où règne un parfum de fête et où l'atmosphère est détendue. Cette expérience est mémorable non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes, car nous n'avons pas souvent l'occasion de vivre de la sorte.
Yom Tov
Les deux premiers jours de Souccot (le 15 et le 16 Tichri) sont « Yom Tov », des jours de fête, avec toutes les lois qui se rapportent à ce statut. Les interdictions du Chabbat s'appliquent, à l'exception de certaines tâches liées à la préparation de la nourriture : il est notamment permis de manipuler et d'allumer du feu, mais à partir d'une flamme déjà existante (cependant, il reste interdit de l'éteindre), de mettre des aliments à cuire et de faire passer un objet d'un domaine à l'autre ou de le transporter dans le domaine public.
‘Hol Hamoède
Les jours suivants sont appelés « ‘Hol Hamoède », des jours de « demi-fêtes », comportant quelques restrictions concernant le travail. Il y règne toujours une atmosphère de fête, mais celle-ci apparaît sous un autre aspect, qui était inaccessible pendant Yom Tov. Nous pouvons en effet voyager pour rejoindre de la famille ou des amis, nous pouvons aussi danser et chanter au son d'instruments de musique, comme on le faisait au Beth Hamikdache, le Temple à Jérusalem, lors des grandes réjouissances de Sim'hat Beth Hachoéva, la « joie du puisement de l'eau » qui était ensuite offerte en libation sur l'autel du Temple.
Hochaana Rabba
Le septième jour de Souccot (le 21 Tichri) s'appelle « Hochaana Rabba », qui, bien que faisant partie des « demi-fêtes », est une fête d'envergure. C'est en effet le jour où le jugement divin entamé à Roch Hachana est finalement tranché. Il est donc marqué par des prières de supplications particulières dans lesquelles nous implorons D.ieu de nous juger favorablement. Nous consommons néanmoins un joyeux repas de fête dans l'après-midi, confiant dans la bienveillance de D.ieu. C'est le dernier jour où l'on accomplit la Mitsva des Quatre Espèces et où nous récitons la bénédiction de la Souccah.

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